Des nombreux représentants des filières, des acteurs du tissu agricole et économique local et régional, des élus agricoles et politiques s’étaient rendus à Villers-Saint-Christophe pour l’inauguration des nouveaux bureaux d’Arvalis-Institut du végétal. Présente dans l’Aisne depuis de nombreuses années, la station de recherche d’expérimentations a vocation à accompagner les producteurs et les filières vers des agricultures de précision, performantes, productives, résilientes et engagées dans la transition agro-écologique.

Pour cela, elle articule ses recherches autour de 5 axes : la physiologie et la génétique des plantes pour répondre aux enjeux du changement climatique, l'agronomie et la connaissance du sol pour préserver la richesse et la fertilité des terroirs, la fertilisation et la protection des cultures pour adapter les productions aux marchés tout en réduisant la dépendance aux énergies fossiles, le stockage et la conservation des pommes de terre et le développement technologique numérique et d'imagerie pour accélérer les processus d'innovation.

Des équipements high-tech pour une agriculture de précision

Station pilote sur les apports des technologies du numérique aux métiers de l’expérimentation, elle propose aujourd’hui une batterie d’équipements high-tech. De l’arche de phénotypage (pour caractériser les végétaux au champ) à ARVACELP (pour automatiser le comptage des germes des pommes de terre) en passant par le minirhizotron (pour observer les racines sous terre), tous ces outils aident à gagner en fiabilité lors de l’acquisition des références au champ ou en laboratoire, et ainsi à améliorer les conseils et les services proposés aux agriculteurs. «Cette station est basée un site de 20 000 m2 constitué d’un bâtiment technique qui accueille des cellules de stockage, des laboratoires, des équipements spécifiques nécessaires à l’expérimentation, un bâtiment qui accueille nos équipements agricoles pour les tests en champ et des nouveaux bureaux pour accueillir les 30 salariés permanents» a détaillé Antoine Bray, directeur des actions régionales en Hauts-de-France Arvalis. «À Villers-Saint-Christophe, ce sont des équipements technologiques et numériques uniques en Europe pour booster la recherche, l’innovation et développer une agriculture de précision».

Miser sur la collaboration

Si les responsables d’Arvalis comptent sur leurs personnels pour mener à bien leurs expérimentations, ils misent aussi sur la collaboration. Avec les agriculteurs en premier lieu. «La station c’est plus de 20 contrats de collaboration avec des producteurs pour mettre en place dans la région, de plus d’une centaine d’expérimentations représentant environ 5 000 micro-parcelles pour une surface cumulée comprise entre 8 et 10 ha. La station c’est également une dimension de projets de recherche collaboratifs de niveau national, voire européen, pour environ 25 projets chaque année.»

Pour Didier Lombart, président de la commission d’orientation professionnelle Hauts-de-France Arvalis, «nous allons continuer à développer nos collaborations avec l’enseignement, les instituts de recherche, les techniciens…». Avec un investissement de 2,5 millions d’euros, la station s’est largement agrandie (+ 1 065 m2). Par ailleurs, comme l’a ajouté Antoine Bray, la vocation de la station est de participer à la formation d’acteurs agricoles en place ou en devenir d’où l’accueil régulier d’apprentis et de stagiaires.

Communiquer les résultats

La station de recherche et d’expérimentation de Villers-Saint-Christophe Hauts-de-France assure une recherche appliquée à 360° dédiée à l’avancée des connaissances et à l’évolution globale des pratiques pour les filières céréalières, celle du lin fibre et celles de la pomme de terre. Par exemple, pour cette dernière, les travaux menés depuis la station, au champ ou en conservation, impliquent les producteurs régionaux.

Les résultats sont diffusés et valorisés à une échelle plus large, lors de colloques et de rendez-vous internationaux ou d’événements grand public organisés au sein de la station comme PotatoEurope ou Les Culturales entre autres. «Ici, nous pouvons accueillir tous les types de public. C’est une force d’avoir des résultats et de les partager, de les mettre au service des filières» a expliqué Didier Lombart, invitant d’ores et déjà les personnes intéressées à se rendre à Villers-Saint-Christophe le 15 octobre, lors des portes ouvertes de la station à l’occasion de la journée de la science. «Arvalis travaille pour tous les agriculteurs, tous les types d’agriculture et à ce titre, nous souhaitons que cette station soit au service de cette ambition».

Des références utiles, utilisables et utilisées

Forte de 27 stations sur le territoire français, Arvalis entend rayonner au niveau international comme l’a expliqué François Jacques, secrétaire général de l’institut. Les travaux qui sortent de la station de Villers-Saint-Christophe ont pour ambition de répondre aux défis des agriculteurs des Hauts-de-France. «De manière plus large, il faut que tout ce qu’on expérimente dans cette région permette de trouver des troncs communs, et qu’on puisse le dupliquer dans la France ou par filières» a annoncé François Jacques, secrétaire général d’Arvalis.

«Je pense que les travaux et des communications qui sont portées dans notre station de recherche et d’expérimentations à Villers-Saint-Christophe s’inscrivent dans notre volonté de disposer d’un institut technique fort, neutre dont l’objectif est un socle de résultats croisés sur l’expertise scientifique. Nous avons des résultats éprouvés, non discutables scientifiquement et ces travaux et ces échanges doivent orienter tous les décideurs, mais aussi tous les élus. Objectivité scientifique, expertise indépendante, pour cela nous devons avoir des équipes neutres et objectives au service de l’agriculture et d’une société en mouvement». «On travaille aux côtés d’un comité scientifique qui veille aux travaux et au bienfondé et à la qualification des travaux. Notre institut doit répondre aux filières avec de nombreuses collaborations et de plus en plus de partenariats dans les régions, aux niveaux national et international. Quand on obtient des résultats, notre devoir est de les diffuser. C’est avec l’innovation que nous répondrons et construirons des références utiles, surtout utilisables et bien sûr utilisées.» Des propos appuyés par ceux de Franck Wiacek, directeur des actions régionales Arvalis. «Les résultats sont ouverts pour les producteurs, pour les techniciens qui accompagnent les agriculteurs, ouverts pour l’Etat. Ces données sont neutres, crédibles, et transparentes».