L'Oise Agricole 19 mai 2022 a 09h00 | Par Dominique Lapeyre-Cavé

Quarante ans, le bel âge du Service de remplacement de l'Oise

Mercredi dernier, à l'instar de la structure nationale qui, elle, fêtait ses cinquante ans, le Service de remplacement de l'Oise a soufflé ses quarante bougies en présence des adhérents et agents, actuels ou anciens, dans une ambiance conviviale, à la ferme du Clos, à Laversines.

Abonnez-vous Reagir Imprimer
Un gâteau et 40 bougies soufflées par Françoise Cacan, Pascal Foucault, Martine Gravelle, Marylise Blanchard, Stphanie Morel, Vincent Vecten et Frédéric Pieters.
Un gâteau et 40 bougies soufflées par Françoise Cacan, Pascal Foucault, Martine Gravelle, Marylise Blanchard, Stphanie Morel, Vincent Vecten et Frédéric Pieters. - © DLC

Une soixantaine de personnes sont venues célébrer l'anniversaire de la structure actuellement présidée par Pascal Foucault et animée par Françoise Cacan. Ambiance chaleureuse à la ferme du Clos, inondée de soleil en ce 11 mai. Après une matinée centrée sur le rapport d'activité 2021, l'après-midi a été le moment privilégié pour évoquer les débuts de ce qui allait devenir le Service de remplacement de l'Oise.

Une évolution constante

Le principe du remplacement, mis en place en 1972 sous Georges Pompidou, avec Jacques Chirac, alors ministre de l'Agriculture, n'a pris une existence légale qu'en 1982 dans l'Oise, par une déclaration à la préfecture de l'Oise le 14 janvier. Martine Gravelle en fut la première présidente et elle décrivait une époque pas si lointaine : des femmes qui devaient composer entre leur rôle de mère et les travaux de la ferme, l'envie de libérer pour participer aux événements familiaux.

«L'allongement du congé paternité à 25 jours en 2021, quel progrès depuis le début !», se réjouissait-elle. Vincent Vecten, qui a été président avant Pascal Foucault, se souvient du groupe des veuves qui ont travaillé pour présenter une démarche d'accompagnement global à celles qui sont touchées par la perte d'un mari. Car les progrès sociaux ont été constants depuis les débuts du Service de remplacement et ils sont le signe d'une forte implication des responsables départementaux et nationaux qui ont lutté pour obtenir le congé paternité, le crédit d'impôt, le remplacement pour congés...

Association de loi 1901, le SR 60 a conquis toujours plus d'adhérents, comme le montrent les chiffres (voir ci-dessous), même si la fin des quotas et la crise laitière ont retardé sa progression. Les agents assurent beaucoup de remplacements en élevage, mais aussi en maraîchage, en production ovine, caprine ou équine.

«Et pourtant, le nombre d'éleveurs a baissé dans l'Oise, signe que le Service de remplacement peut concerner toujours plus d'exploitants», relate Françoise Cacan. 42 % des remplacements sont effectués pour des congés, 31 % pour des maternités, devant la maladie (7 %).

Pour les agents, souvent jeunes étudiants ou enfants d'agriculteurs, le Service de remplacement est une école de la vie. Ils sont une quarantaine à œuvrer chaque mois et sont accompagnés pour remplir leurs missions : équipements, notions de sécurité, information régulière, journée conviviale annuelle et même formations.

Au cours des remplacements qu'ils effectuent, ils rencontrent parfois des situations inédites et celles-ci furent l'objet de vidéos présentées dans l'après-midi, ponctuant les interventions d'une table ronde animée par Vincent Yver, conseiller de secteur au Cernodo. Michel Cayeux, le premier responsable administratif, rappelait que le prêt de salarié a commencé grâce aux membres du Cernodo qui ont fini par se partager, grâce au bouche-à-oreille, des salariés qui intervenaient ponctuellement sur les exploitations, pour des réunions familiales surtout.

Albane Degry, exploitante à Mureaumont avec son mari et son fils, raconte son expérience des agents qui se succèdent sur la ferme et explique qu'il faut apprendre à faire confiance et que l'on apprend aussi des agents auxquels il faut donner des informations et des consignes claires.

Charlène Lafon, ancien agent, partage le plaisir qu'elle a eu à assurer de nombreux remplacements et à lier de nombreux contacts ! Enfin, Yann Guillotte, le seul agent en CDI du Service, évoque son orientation professionnelle vers l'agriculture en donnant un coup de main à son voisin paysan. On l'aura compris, le Service de remplacement, ce sont aussi de belles histoires humaines qui vont parfois au delà de la relation professionnelle. Quarante ans au service de l'agriculture de l'Oise afin que les agriculteurs puissent s'absenter de leur exploitation et que des jeunes puissent acquérir une expérience professionnelle. En route vers la cinquantaine !

Bilan 2021 à l'assemblée générale du matin

Même cause, même effet, en 2021 comme 2020, on note une baisse d’activité due à l’épidémie de Covid. Les causes sont simples : beaucoup moins de congé (pas de vacances d’hiver, les stations de ski étant fermées), beaucoup moins de remplacements pour maladies : toutes les interventions courantes (canal carpien, varices, hernies, prothèses…) étant reportées à cause du Covid. Même s’il y a eu beaucoup plus de remplacements maternité et une stabilité du côté des paternités, cela n’a pas suffit à compenser cette perte. On notera le doublement du motif «aide au répit» pris en charge par la MSA, qui révèle des difficultés pour certaines exploitations (de santé, familiales, financières…).

Heureusement, 2022 s’annonce meilleur avec une reprise générale d’activité. Les comptes 2021 sont à l’équilibre, comme présentés par la trésorière Marylise Blancart. Pascal Foucault, dans son rapport moral, insistait sur la nécessité de travailler en réseau, en partenariat avec tous les organismes agricoles, les écoles et centres de formation agricoles, mais pas seulement, pour attirer des jeunes vers les métiers de l’agriculture.

Les membres sortants du conseil d’administration, Stéphanie Morel et Frédéric Pieters, ont été réélus à l’unanimité. Benoît Biberon, délégué à l’agriculture au Conseil départemental de l’Oise, a réaffirmé tout son soutien au Service de remplacement. Il insistait sur le facteur humain, déterminant pour le fonctionnement des exploitations agricoles, dans une conjoncture de gestion des ressources humaines de plus en plus compliquée.

2.400 : C'est le nombre moyen de journées de remplacement assurées par les agents du SR 60, dont un CDI.

Réagissez à cet article

Attention, vous devez être connecté en tant que
membre du site pour saisir un commentaire.

Connectez-vous Créez un compte ou

Les opinions emises par les internautes n'engagent que leurs auteurs. L'Oise Agricole se reserve le droit de suspendre ou d'interrompre la diffusion de tout commentaire dont le contenu serait susceptible de porter atteinte aux tiers ou d'enfreindre les lois et reglements en vigueur, et decline toute responsabilite quant aux opinions emises,

A LA UNE DANS LES REGIONS

    » voir toutes 1 unes regionales aujourd'hui