Réduire ses déchets, cela s’apprend
À l’occasion de la Semaine européenne de réduction des déchets, plusieurs établissements d’enseignement agricole privé des Hauts-de-France ont mis en avant leur engagement dans la réduction des déchets et la lutte contre le gaspillage alimentaire.
En 2018, les établissements privés des CNEAP Hauts-de-France se sont lancés dans un projet commun autour d’un même objectif : réduire le gaspillage alimentaire et les déchets et mieux les valoriser. Ce projet, accompagné par l’Ademe, est unique en son genre : mené à l’échelle du réseau régional, il a permis à chaque établissement de se faire accompagner pour identifier des pistes de progression et mettre en place des actions concrètes pour accélérer la mise en oeuvre des objectifs de développement durable. Une approche pour laquelle le CNEAP Hauts-de-France s’est fait accompagner par un bureau d’études spécialisé, Enerbioflex, afin de mener un diagnostic complet.
Une démarche bénéfique à tous les niveaux
Le premier enjeu d’un tel projet est bien sûr de sensibiliser les jeunes et les moins jeunes à l’enjeu de la gestion des déchets. Une dynamique lancée dans tous les établissements, en particulier avec la mise en place et la formation d’éco-délégués qui pourront se faire le relais auprès des autres apprenants. Au-delà des aspects de sensibilisation, l’idée du projet était aussi de repenser la façon dont les établissements s’emparent habituellement des problématiques de développement durable, en proposant des évolutions pérennes dans leur projet d’établissement et leur mode de fonctionnement interne. À la clé : des économies sur la gestion et l’enlèvement des déchets, ou encore l’optimisation des coûts de fonctionnement des restaurants scolaires.
Des avancées concrètes
Mise en place du tri sélectif dans les salles de classe, tri des déchets organiques à la cantine, réduction des emballages à usage unique, refonte des circuits de ramassage des déchets par les équipes de ménage… En fonction des établissements et de leur point de départ, les actions menées sont variées, mais elles ont toutes un point commun : créer une dynamique collective en interne pour réduire les déchets et, surtout, mieux les valoriser. Cette démarche se veut avant tout pédagogique, avec l’installation, par exemple, de poulaillers ou de composteurs pour donner une seconde vie aux déchets de la cantine…
La valorisation des déchets papier ou carton a, elle aussi, été renforcée dans de nombreux établissements, grâce à de nouveaux partenariats avec des acteurs du territoire. En pratique, elle se traduit par de belles histoires, comme au lycée Sainte Marie à Aire-sur-la-Lys où la direction a décidé de faire appel à une entreprise d’insertion pour l’enlèvement de ses déchets, permettant d’allier l’enjeu environnemental et l’enjeu social du développement durable.
Au sein de l’IET de Hoymille, une cantine zéro déchets a été mise en place, en partenariat avec son prestataire Dupont Restauration. Plateau métallique sans vaisselle, gourde individuelle, cuisine à base de produits locaux et en vrac… Une petite révolution des habitudes individuelles qui allège sérieusement les poubelles. Et qui fait des adeptes dans toute l’Europe, en témoigne les nombreuses sollicitations de l’établissement à la suite d’un reportage télévisé diffusé à la rentrée.
La plus grande ferme école du monde sera française
Le Conseil régional d’Île-de-France a voté, le 18 novembre dernier, une subvention de 200 000 E pour projet de ferme-école à Lévis-Saint-Nom, une commune de 1 400 âmes, située dans la vallée de Chevreuse. «Ce sera la plus grande ferme-école du monde avec une surface de plus de 600 ha et des formations gratuites aux métiers de l’agriculture et de l’alimentation», a indiqué Valérie Pécresse, présidente de la région Île-de-France. Ces 200 000 E serviront à financer des formations ciblées à destination des chômeurs, des décrocheurs, des personnes en reconversion et en insertion. Cette école sera située sur le Domaine de la Boissière, qui abrite un château du XVIIIe siècle. Celui-ci s’étend sur près de 600 ha, dont près de 300 ha déjà dédiés à l’agriculture biologique. Il est la propriété de Xavier Alberti, directeur général associé des Collectionneurs, anciennement Châteaux & Hôtels collection, un label qui regroupe des centaines de restaurants et hôtels de charme en France et en Europe. Sa femme, Audrey Alberti, n’est autre que l’ancienne conseillère agriculture d’Emmanuel Macron de 2017 à 2019. Cette dernière a déclaré vouloir se reconvertir comme agricultrice. C’est elle qui va porter ce projet de ferme-école dont l’objectif est de former près de 2 000 personnes par an.
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