L'Oise Agricole 09 juillet 2022 a 09h00 | Par Sophie Chatenet

Un musée dédié aux bonbons Haribo

En 1987, le géant Haribo rachète la société française Ricqlès-Zan. Deux ans plus tard, alors que la réglisserie de Moussac dans le Gard ferme ses portes pour être transférée à Uzès, l’idée d’y adosser un musée fait son chemin. Depuis, 270.000 gourmands y font étape chaque année.

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Le musée basé à Uzès propose une immersion dans l’univers d’Haribo.
Le musée basé à Uzès propose une immersion dans l’univers d’Haribo. - © P.B.

De 7 à 97 ans, devant un bonbon, les digues de l’âge cèdent. Cette gourmandise opère sur chacun d’entre nous, sans distinction, une douce régression vers l’enfance. Les scientifiques nomment cela l’appétence naturelle de l’homme pour le sucré, tandis que les poètes suggèrent que le bonbon éveille en nous cette quête perpétuelle vers le plaisir. À Uzès (Gard), là où des ateliers avaient jusqu’à la fin des années 1990 un savoir-faire dans la fabrication du réglisse, le géant Haribo a bâti un musée dédié à ces douceurs sucrées. Chamallows, crocos, oursons, dragibus®… trônent en majesté. Dans cet arc-en-ciel de couleurs, les secrets de fabrication sont suggérés mais jamais dévoilés ; en revanche, on apprend comment est né le géant Haribo et les raisons qui l’ont conduit à implanter l’une de ses usines en France.

Un sac de sucre et des idées

L’aventure Haribo débute le 13 décembre 1920. Le confiseur Hans Riegel inscrit alors son entreprise au registre de commerce de Bonn en Allemagne. Selon la légende, le capital de départ se limite alors à un sac de sucre. Le premier atelier de fabrication se trouve dans une maison acquise en 1920 à Kessenich (commune de Bonn) et l’équipement se limite à un chaudron de cuivre, une plaque de marbre, un tabouret, un four à briques et un rouleau.

Deux ans plus tard, Hans Riegel invente les «Ours Danseurs», précurseurs des «Ours d’Or». En 1925, Haribo commence la fabrication de produits à la réglisse. Au début des années 1930, un système de vente est installé en Allemagne et le bâtiment principal d’une nouvelle usine de fabrication est construit. En 1935, la Haribo Lakrids A/S Kopenhagen est fondée à Copenhague, en collaboration avec les partenaires commerciaux Christian et Eckhof Hansen. Fortement impactée par la Seconde Guerre mondiale, la production reprend en mars 1945. À la mort de Hans Riegel, son épouse s’occupe de l’entreprise dont la direction est ensuite prise en charge par leurs deux fils, Hans Jr et Paul, après leur retour de captivité en 1946. Hans Riegel Jr représente la firme à l’extérieur tandis que Paul Riegel, qui n’apparaît presque jamais en public, dirige la recherche et la mise au point de produits nouveaux.

Haribo arrive en France

En 1957, Haribo reprend l’entreprise de Bad Godesberg, Kleutgen & Meier, où Hans Riegel avait commencé à travailler. En 1961, Haribo absorbe la société anonyme Bonera industrie en Handelsmaatschappij de Bréda (Pays-Bas) et la transforme en société privée Haribo Nederland B.V.

En 1967, Haribo acquiert des parts de l’usine de confiserie française Lorette de Marseille et la renomme Haribo-France S.A. Cette société fusionne en 1987 avec Ricqlès-Zan, une entreprise fondée en 1862 par Henri Lafont à Uzès, et donne naissance à Haribo Ricqles-Zan dont les sites de production sont à Marseille (Bouches-du-Rhône), Wattrelos (Nord) et donc Uzès dans le Gard. Deux ans plus tard, alors que la réglisserie gardoise de Moussac ferme ses portes pour être transférée à Uzès, une exposition est organisée par l’Office de la culture de la ville en collaboration avec l’entreprise Mémoires d’un bout de Zan.

C’est un succès phénoménal et tout le monde connaît quelqu’un qui y travaille. Dans le même temps, les demandes de visites d’usine ne cessent de croître et la production s’en trouve gênée. En 1990, la direction Haribo France se lance et soumet au siège de Bonn un projet de musée au sein du moulin abandonné qui jouxte l’usine d’Uzès.

Plus d’un siècle auparavant, il servait plus d’un siècle auparavant à stocker des ballots de bois de réglisse. Il évoquera l’histoire d’Haribo et de ses différentes marques, dont Zan à Uzès, et proposera un volet pédagogique sur la fabrication des bonbons et leurs ingrédients. Les fondateurs allemands sont séduits par l’idée et un appel d’offres est lancé. En 1992, avant le début des travaux, le moulin est quasiment entièrement enfoui. Le musée ouvre en 1996. Vingt-six ans après, il continue d’attirer petits et grands.

Le saviez-vous ?

- La fraise Tagada® créée en 1969 doit son nom aux rengaines des chansons populaires de cabaret comme celles de Maurice Chevalier. Cet ensemble d’onomatopées exprime une certaine forme de joie et d’enthousiasme. C’est le bonbon le plus consommé en France.

- Haribo tient son nom de son inventeur et de sa ville d'origine Bonn : HAns RIegel BOnn.

- Haribo a financé sa croissance sans aide des banques, et reste donc la propriété de la famille fondatrice, tout en atteignant un chiffre d'affaires estimé entre 1,5 et 2 milliards d'euros, ce qui fait de la marque le numéro un incontesté de la vente de sucreries gélifiées en Europe (350.000 tonnes par an). L'entreprise possède également les marques Maoam, Ricqlès, Zan, BärenSchmidt et Dulcia.

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