2018-2019, une campagne riche en événements à l'Ucac
Sous la présidence de Hans Dekkers, l'assemblée générale de l'Ucac, qui s'est déroulée salle Pommery à Clermont le 9 décembre, a permis de se remémorer les temps forts qui ont marqué la campagne 2018-2019.
Denis Grison, le directeur de la coopérative, a rappelé que la collecte 2018 s'est élevée à 163.000 t, en baisse de 6 % par rapport à l'année précédente. La moisson 2018 a démarré tôt, le 20 juin pour les escourgeons et le 5 juillet pour les blés. Elle était terminée le 25 juillet. Sur 6 jours, 50 % des tonnages sont collectés, ce qui met à rude épreuve la logistique de la coopérative. 112.000 t de blé ont été collectées, dont 83 % en BPMF (blés panifiables recommandés par la meunerie française), 11 % en blés meuniers et 6 % en BAU (blés autres utilisations). Le blé de meunerie est une nouvelle catégorie correspondant à la demande de clients moins exigents. Pour rappel, la liste des variétés recommandées par la meunerie française ne sort qu'en mars, après les semis. Si un blé est exclus de la liste, afin de ne pas pénaliser l'adhérent, la coopérative le rémunère en BPMF alors qu'il finit en BAU.
Côté orges brassicoles, 4.000 t de printemps ont été collectées et 13.000 en hiver. Sur les 4.000 t, 3.000 ont été valorisées en brasserie après calibrage. En escourgeon, 5.000 t étaient de la variété Étincel. La coopérative souhaite que seulement deux variétés soient cultivées car il sera plus facile d'isoler les lots. Globalement, le marché de l'orge est très dynamique, au point qu'il est parfois plus intéressant de vendre l'orge brassicole en fourragère !
Si la collecte globale a légèrement baissé, elle n'est pas la même selon les cultures : - 3% en blé, - 9 % en orge, + 4 % en maïs, - 30 % en pois et féverole. Avec la sécheresse et une récolte européenne au plus bas, les cours des céréales ont monté avant de baisser régulièrement au cours de la campagne. Les stocks et la récolte ont été faibles.
Les débouchés du blé de l'Ucac se partagent entre la meunerie (41 %), l'export Rouen (44 %), l'alimentation animale pour 11 % et 4 % pour les animaux de compagnie. Les débouchés des escourgeons fourragers sont l'alimentation animale (59 %), Rouen (38 %) et 3 % pour le pet food.
Les pois sont essentiellement orientés vers l'amidonnerie et les protéines et le maïs part à 91 % en animalerie, un petit marché extrêmement bien valorisé. Le colza est transformé en dieser s'il est reconnu durable. Les adhérents sont d'ailleurs appelés à retourner leur déclaration de durabilité au plus vite. La rémunération des adhérents sur la campagne s'est faite à 96 % au prix campagne, avec un prix moyen de 178 EUR/t en 2018 pour les BPMF, légèrement supérieur à la campagne précédente.
Le chiffre d'affaires approvisionnement est en hausse de 7 %, à 12,6 millions d'euros. Suite à la séparation de la vente et du conseil, l'Ucac a choisi la vente.
Des événements
De lourds investissements ont été réalisés en 2018. Un nettoyeur (700.000 EUR) a été acheté pour le site d'Avrigny, une plateforme de stockage à l'extérieur a été aménagée à Étouy, le nouveau magasin Gamm vert de Fitz-James a été construit et du matériel d'analyse du grain a été acheté. Ainsi tous le silos sont équipés avec le même matériel. Surtout, le site de Clermont a disparu, remplacé par Fitz-James, pour le magasin Gamm vert et les silos. Un nouveau système informatique a été mis en place, qui a beaucoup compliqué la tâche, ne permettant la sortie des résultats économiques que tardivement. Tout ceci a représenté un gros challenge pour les salariés qui ont su le relever et que Denis Grison et Hans Dekkers tiennent à remercier.
Le bilan s'établit à hauteur de 47 millions d'euros et le compte de résultats fait apparaître un chiffre d'affaires en hausse, que ce soit en céréales, approvisionnement et prestations de services. Les achats, salaires et charges ayant aussi augmenté, le résultat d'exploitation est de 197.000 euros et le résultat de l'exercice finit à 392.000 euros par intégration de l'indemnité d'éviction reçue pour le site de Clermont.
Pourtant, malgré ces bouleversements, l'Ucac continue son aventure en 2019, notamment au travers des quatre projets de méthanisation collective qu'elle met en oeuvre pour ses adhérents. Il s'agira d'installations injectant le biogaz directement dans les gazoducs de GRDF ou de GRT. Les projets sont menés rapidement car il était souhaité pouvoir bloquer rapidement un prix de vente du gaz au travers de la signature de contrats. 90 % des adhérents se trouvant à moins de 15 km des sites prévus, chacun pourra intégrer le projet d'une manière ou d'une autre, notamment par la fourniture de Cive (culture intermédiaire à vocation énergétique). Au delà de sont traditionnel métier du grain, l'Ucac entend accompagner ses adhérents dans les projets d'avenir.
Moisson 2019 : un excellent cru
Cette année, l'Ucac a collecté 156.000 t, une grosse moisson qui a mis à mal les capacités logistiques de la coopérative. L'annulation de deux péniches qui devaient libérer du stockage et les bons rendements ont provoqué des embouteillages à Avrigny et du stockage à l'extérieur.
Les rendements ont été excellents en blé et escourgeons (90 q/ha), inespérés en orges de printemsp (86 q/ha), bons en pois (50 q/ha). Seuls le colza et le maïs ont déçu avec 30 et 80 quintaux.
«On pourrait s'interroger sur l'opportunité de développer des capacités de stockage après une telle récolte mais il ne faut pas oublier que construire des silos a un coût, entre 250 et 300 EUR/t. Avec le développement du bio chez nos adhérents et la moindre utilisation des produits phytosanitaires qui vont entraîner une baisse des rendements, la question reste en suspens», interroge Denis Grison.
Non seulement la quantité était là, mais la qualité aussi. Avec un PS de 78,7, des protéines à 11,3 et un Hagberg supérieur à 220, les BPMF se commercialiseront facilement. De même pour les orges brassicoles qui, notamment en orges de printemps, manquent un peu de protéines.
Le marché des céréales est plutôt en demi-teinte jusqu'à présent. Les stocks mondiaux sont stables, voir un peu à la baisse. La concurrence mer Noire ne se fait pas trop sentir car la production n'a été que légèrement supérieure à 2018 et l'Australie a peu récolté à cause de la sécheresse également. Enfin, la peste porcine incite la Chine à importer des porcs européens et français et cela consomme ainsi des céréales. À l'export, le marché est plutôt dynamique pour l'instant. Le marché de l'alimentation animale reste soutenu.
Des craintes peuvent apparaître sur les surfaces en orges de printemps 2019-2020 qui vont sans doute augmenter à cause des reports de surfaces en blé qui n'ont pas pu être semées cet automne du fait des conditions extrêmement pluvieuses.
Gamm vert, leader vert
Patrick Blanchet, directeur général de Vertdis, est venu présenter l'historique des magasins Gamm vert qui sont d'abord apparus sous la forme de libre-services agricoles. Le premier magasin Gamm vert a ouvert en 1977, en Meuthe-et-Moselle. L'enseigne s'est développée et a racheté Delbard, Jardiland, le site internet plantes et jardins. Aujourd'hui, 138 magasins sont répartis dans 14 départements et Gamm vert est devenu leader en jardinerie.
L'offre dans les rayons s'est ouverte aux produits fermiers locaux, à la décoration et à l'aménagement des jardins. Le magasin Gamm vert de Clermont était cité en exemple. Il a déménagé en même temps que les silos Ucac de Clermont pour se réimplanter à Fitz-James. La surface a été triplée pour atteindre 900 m2 couverts et 700 m2 en extérieur. Et surtout, il est bien situé, visible. Comme le rappelait Patrick Blanchet, «le commerce, c'est trois choses importantes : l'emplacement, l'emplacement et l'emplacement !» De ce point de vue, bien qu'ouvert depuis 9 mois seulement, le magasin tient ses promesses : 1,8 million d'euros de chiffres d'affaires pour un objectif annuel de 2 millions qui sera sans doute dépassé. Une équipe commerciale dynamique, un bonne relation clients et des produits de qualité ont amené une hausse de la fréquentation du magasin et de la valeur du panier moyen. Un succès annoncé !
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