«Chacun doit s’impliquer dans la filière si nous voulons la garder»
Tel est le message lancé par le président de la structure à l’adresse des éleveurs entrés dans la démarche.
Avec une activité globalement équivalente à celle de 2023, l’exercice 2024 a concerné 83 éleveurs, 9 acheteurs désignés pour un total de 1.105 bovins commercialisés (voir encadré). 123.000 euros de plus-value ont été générés pour les 72 éleveurs qui ont livré des animaux.
L’un des temps forts de l’année a été la participation à la foire Sainte-Catherine de Breteuil avec d’excellents résultats : 98 % des bêtes exposées vendues, soit 58 bovins présentés par 11 éleveurs.
Par contre, le début 2025 marque une baisse d’activité, surtout en charolais avec les magasins Lidl auprès desquels il est difficile de passer des augmentations de prix. «On n’a plus les animaux à cause des élevages qui ont arrêté ou qui choisissent de vendre ailleurs», déplore Francis Camus. Dans les autres filières, en limousines ou blondes d’Aquitaine, les chiffres se tiennent. «Bigard gagne des parts de marchés sur SVA et Elivia. Résultat : on travaille de plus en plus avec Bigard», analyse Christophe De Bruyne, directeur d’Elvea 60. Il a rencontré 28 magasins Leclerc du Nord bassin parisien au cours d’un salon professionnel et 17 seraient intéressés par une filière locale. «Ce sera un beau challenge à relever. Nous devrons nous faire aider par nos voisins car notre production ne correspond pas forcément à leur demande», avertit le directeur.
Une filière à la croisée des chemins
«La hausse continue des cotations, de l’ordre de 5 centimes par semaine a redonné le sourire aux naisseurs, après presque quarante ans de crise continue. Mais la décapitalisation constante entraîne une raréfaction de l’offre et certains négociants se désengagent des filières locales pour ne privilégier que leurs intérêts immédiats», s’inquiète Francis Camus. Il a fallu des années à Elvea 60 pour bâtir ces filières locales qui satisfont la grande distribution et les éleveurs, mais le manque d’animaux pourrait la mettre à mal. «Voulons-nous garder ce modèle collectif bâti ensemble ? Si oui, je renvoie chacun à ses responsabilités.» D’autant plus que le résultat de l’année est légèrement déficitaire.
Appel repris par Olivier Thomas, éleveur naisseur engraisseur. dans le Noyonnais «Les prix augmentent, nos marges aussi, mais cela arrive 10 ans trop tard. Beaucoup se sont découragés et ont abandonné la production depuis. D’autres se veulent opportunistes et ne privilégient plus notre démarche. C’est dommage car nous avons mis du temps à la construire et nous ne devons pas oublier qu’au départ, Lidl nous payait 50 centimes de plus, ce qui nous a bien aidés.»
Le vice-président d’Elvea explique son choix : il choisit de continuer à faire vivre la filière en jouant collectif et invite les adhérents à en faire de même.
Des tests de gestation autonomes
La Société Idexx est venue présenter ces tests que les éleveurs peuvent pratiquer après une période de 28 jours consécutive à l’insémination artificielle. Il suffit de faire un prélèvement de sang, puis d’en déposer 6 gouttes avec un réactif une quantité sur une plaquette qui ressemble à celle utilisée pour les tests Covid.
Une barre apparaît, signe que le test fonctionne. Il faut attendre 20 minutes et si une seconde barre est visible, la vache est pleine.
Avec une fiabilité de 99 %, l’utilisation est peu coûteuse (autour de 5 €) et permet de ne pas laisser des vaches vides.
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