À Wingen sur Moder, au pays de Lalique
C’est dans un petit village d’Alsace, à Wingen sur Moder, que le grand maître verrier français René Lalique s’installe en 1921, fondant la «Verrerie d’Alsace» dans une région au cœur d’une tradition verrière ancienne.



En quittant Strasbourg, nous sillonnons forêts et campagnes du Parc Naturel Régional des Vosges du Nord, cultures de houblon, et quelques villages aux maisons typiquement alsaciennes avec leurs colombages qui ponctuent le paysage. Au détour d’un virage, s’offre à nous le petit village de Wingen sur Morden : là même où René Lalique, grand maître verrier de l’Art déco, fleuron de «l’art de vivre à la Française» a élu domicile en 1921 pour y fonder la Verrerie d’Alsace. Nul hasard à ce qu’il ait choisi cette région de tradition verrière, qui abrite depuis 1586 la fameuse Cristallerie Royale de Saint Louis, et depuis 1704 la Verrerie de Meisenthal, considérée comme «le berceau du verre Art Nouveau». Aller à Wingen, c’est aller sur les traces de Lalique et se plonger dans son univers créatif que retracent autant sa maison que le Musée, ouvert en 2011.
Le Musée Lalique
Situé sur un ancien site verrier qui était en activité de 1715 à 1868, le Musée Lalique regroupe pas moins de 650 œuvres de la Maison, retraçant 130 ans de créations. Celles du fondateur René, ce génie du verre né en 1860, un grand nom de l’Art Nouveau à ses débuts, puis de l’Art Déco, et de «l’art de vivre à la française» pour résumer son style si particulier. Les créations de son fils Marc qui travailla le cristal et dont l’impressionnant lustre de 3m de haut et d’un poids de 1,5 tonnes s’impose dès le hall d’entrée. Et les créations de Sophie qui incarne la dernière génération de cet héritage culturel familial, connue pour sa sculpture du «Trophée Lalique» !
Bijoux, dessins, flacons de parfums, objets issus des arts de la table, lustres, statuettes et bien sur ses vases : le musée plonge d’emblée le visiteur dans la « magie Lalique », celle d’un univers de lumière et de transparence. René Lalique s’est d’abord illustré comme dessinateur de bijoux pour les plus grands joailliers, de Boucheron à Cartier, avant de créer dans son atelier parisien ses propres bijoux Art Nouveau, révolutionnant les codes joailliers de l’époque. Sacré «inventeur du bijou moderne» lors de l’Exposition Universelle de 1900, c’est vers 1907 qu’il se tourne vers le verre : une matière qu’il explorera et façonnera sans relâche et dont il sculptera à jamais la lumière, dans ses objets comme dans ses réalisations architecturales.
Son sens aigu de l’équilibre et de l’harmonie joint à sa haute maîtrise des techniques du verre lui ont permis de s’attaquer à des œuvres parfois monumentales, à l’image de la Fontaine créée pour l’Exposition internationale des Arts décoratifs et industriels de 1925 que la romancière Colette baptisera la «Fontaine Merveilleuse». Décorateur hors pair, il est également célèbre pour ses créations luminaires, dont celles qui ont servi de décor pour la salle à manger du paquebot Le Normandie.
La Villa Lalique
A quelques enjambées du Musée, se trouve la Villa Lalique : une maison traditionnelle que René habita et que l’on visite aujourd’hui comme un showroom des différents univers Lalique : arts de la table, décoration et objets d’art, mobilier. Si la Maison Lalique s’inscrit dans un domaine de l’art de vivre, ce n’est pas anodin, puisque déjà, René Lalique, à son époque et à travers l’ensemble de son œuvre éclectique, proposait un véritable art de vivre qui se retrouve à travers une large gamme de créations : objets décoratifs, pièces d’architecture intérieure, bijoux, parfums, œuvres d’art et hôtellerie–restauration, développées dans un esprit intemporel.
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