L'Oise Agricole 28 mai 2025 a 15h00 | Par Vincent Fermon

L’ex-sucrerie d’Eppeville va devenir un village d’énergies du futur

Le groupe Saint Louis Sucre a signé le 12 mai un compromis de vente de l’ancien site de la sucrerie d’Eppeville (80) avec Energipole Développement Eppeville (EDE) pour sa reconversion.

Abonnez-vous Reagir Imprimer
- © SLS

Dans la nuit du 11 janvier 2020, la sucrerie d’Eppeville, propriété de Saint Louis Sucre, stoppait définitivement son activité de transformation de betteraves en sucre. Cette même année, elle aurait dû fêter les cent ans de sa construction dans cette commune du canton de Ham. Mais depuis sa fermeture, l’avenir du site a fait l’objet de nombreuses questions et revirements de situation.

C’est finalement «convaincu par les opportunités d’un projet de pointe» que le groupe Saint Louis Sucre a annoncé la signature, le lundi 12 mai 2025, d’un compromis de vente de l’ancien site de la sucrerie d’Eppeville avec Energipole développement Eppeville (EDE). La filiale du groupe Energipole s’est engagée à y développer un projet industriel d’envergure «combinant des activités multiples dans un esprit de durabilité et d’économie circulaire pourvoyeuse d’emplois».

Le projet d’EDE pour le site d’Eppeville consiste en effet à y produire des énergies vertes et
décarbonées.


Économie circulaire
Les responsables d’Energipole expliquent vouloir faire du site d’Eppeville «un véritable démonstrateur de la reconversion de friches industrielles en pôles énergétiques et économiques durables». Le coeur du projet porté par Energipole est de produire de l’électricité verte avec une centrale photovoltaïque - 40 hectares du site vont être couverts de panneaux photovoltaïques, -, mais également avec «une colline énergétique». L’entreprise y imagine également «un travail poussé sur la gestion de l’eau, la plateforme Energipole Remédiation pour le traitement de terres et, surtout, une logique d’économie circulaire».
Si la production d’énergie est centrale, d’autres entreprises sont invitées à s’installer sur le site d’Eppeville, comme l’indique Françoise Macq, CEO du groupe Energipole : «Nous comptons y installer une centrale solaire, mais aussi attirer des industriels, notamment du secteur agroalimentaire, mais pas uniquement. L’idée est de créer des synergies autour des énergies renouvelables.»


Des bénéfices pour Saint Louis Sucre
Au travers de cette opération, Saint Louis Sucre fait quant à lui plus qu’une cession immobilière. Le groupe sucrier explique en effet vouloir profiter de l’activité d’EDE sur site pour poursuivre sa stratégie de «verdissement» en achetant de l’électricité à EDE pour ses trois sites français de production et ainsi décarboner en grande partie sur ses activités de production et de conditionnement de sucre en France. «Les activités de stockage de sucre et de produits sucrés poursuivies par Saint Louis Sucre à Eppeville bénéficieraient également de ces sources de décarbonation», précise la filiale française de Südzucker dans un communiqué. Car bien qu’ayant mis un terme à la production de sucre à Eppeville, Saint Louis Sucre y a conservé une activité de stockage de sucre et de produits sucrés.


Retour de l’emploi
Directeur général du projet, Jean-Marie Debert estime que le village d’énergies du futur d’Eppeville peut devenir «un modèle, un cas d’école». Et d’assurer : «Il va attirer des talents, des porteurs de projet, et offrir à la région une renaissance industrielle.» Pour Françoise Macq, si le projet d’EDE a été retenu, c’est parce que l’entreprise a présenté «un projet capable de séduire par sa solidité industrielle, énergétique et environnementale. Nous avons misé sur un projet générateur d’activité économique et donc d’emplois».

Pour la commune d’Eppeville, ses 1.800 habitants, les salariés de l’usine et les planteurs de betteraves, l’annonce de la fermeture de la sucrerie par Südzucker était tombée comme un coup de massue le 14 février 2019. Du côté des planteurs de betteraves livrant l’usine d’Eppeville, les espoirs d’une reprise du site avaient été douchés, après qu’un plan de reprise par le monde agricole proposé pour l’usine n’a pas été accepté courant 2019.

Avant l’arrêt de sa fabrication de sucre, l’usine d’Eppeville a pu faire travailler jusqu’à 1.300 planteurs, représentant 20.000 hectares. La production s’y montait jusqu’à 233 000 tonnes de sucre par an. Aujourd’hui, selon Saint Louis Sucre, «l’ensemble des développements prévus seraient porteurs à moyen terme de plus de 250 emplois directs et indirects sur le territoire».

Réagissez à cet article

Attention, vous devez être connecté en tant que
membre du site pour saisir un commentaire.

Connectez-vous Créez un compte ou

Les opinions emises par les internautes n'engagent que leurs auteurs. L'Oise Agricole se reserve le droit de suspendre ou d'interrompre la diffusion de tout commentaire dont le contenu serait susceptible de porter atteinte aux tiers ou d'enfreindre les lois et reglements en vigueur, et decline toute responsabilite quant aux opinions emises,