La contribution des fabricants au plan de souveraineté
Coopératives et fabricants privés d'alimentation animale ont soumis au gouvernement leurs propositions pour le plan de souveraineté pour l'élevage. Soit plusieurs dizaines de demandes d'ordres réglementaire et économique, ainsi que des besoins de recherche appelés à nourrir le méta-programme de l'Acta.

Dans le cadre du plan de souveraineté pour l'élevage présenté au Salon de l'agriculture, la filière de la nutrition animale a rendu sa contribution au gouvernement fin avril, a indiqué Valérie Bris, directrice de la Coopération agricole (LCA) Nutrition animale, le 21 mai. D'après un communiqué des trois organisations du secteur (1), ce plan comporte cinq axes : nutrition de précision, compétitivité des filières d'élevage, décarbonation, santé et bien-être animal et, enfin, nutrition humaine. Dans un document consulté par Agra Presse, les professionnels listent plusieurs dizaines de pro-positions d'ordres réglementaire ou économique (soutiens à l'investissement), ainsi que leurs be-soins de recherche. Par exemple, ils souhaitent pouvoir plus facile-ment utiliser certaines matières premières (protéines animales transformées, restes de cantine, coproduits de l'agroalimentaire, etc.), mais aussi certaines «solutions nutritionnelles» à base de plante visant à réduire les traitements médicamenteux. Ce qui supposerait une évolution de la réglementation européenne.
De nombreux besoins de recherche
Côté cultures, les industriels plaident pour des recherches sur des matières premières végétales mieux adaptées à leurs process. Afin de sécuriser leur approvisionnement face aux risques géopolitiques et climatiques, les fabricants proposent de «développer des modèles prédictifs de rupture d'approvisionnement ou de déplacement des zones géo-graphiques de production». Alors que la tension sur les usages de la biomasse est appelée à s'accroître, le secteur de la nutrition animale veut aussi «sanctuariser la hiérarchie des usages», en privilégiant l'alimentation humaine, puis animale, puis l'énergie et, enfin, les déchets. Autre intrant crucial pour les fabricants : les acides aminés et vitamines. Les industriels demandent aux pouvoirs publics de «soutenir les outils existants», alors que la seule usine à produire de la lysine en Europe (MetEx) cherche un repreneur.
Un important volet du plan de la nutrition animale porte sur la décarbonation, d'une part de l'activité industrielle (fabrication, trans-ports, matières premières), mais aussi des élevages. Les acteurs de la nutrition animale appellent à «trouver avec l'État et les filières des dispositifs de valorisation économique des solutions de décarbonation», explique Valérie Bris. Qu'il s'agisse des additifs ou des formulations d'aliments «bas méthane», «aujourd'hui, les solutions de décarbonation par la nutrition animale ne sont pas valorisées par le marché», rappelle-t-elle. Outre l'alimentation animale, la Rue de Varenne a demandé aux différentes filières, ainsi qu'au secteur de la génétique, de se plier à cet exercice. Concernant le volet recherche, ces plans nourriront le méta-programme piloté par l'Acta (instituts de recherche), dont le détail devrait être dévoilé lors d'un séminaire le 30 mai. Dans un édito envoyé à la presse le 21 mai, le président de LCA Nutrition animale David Saelens «appelle les filières d'élevage à s'emparer de nos engagements et de nos besoins de recherche et à les intégrer dans leurs propres plans filières». En la matière, le secteur de la nutrition animale a formulé de nombreux besoins : utilisation de l'intelligence artificielle pour la nutrition de précision, optimisation environnementale des rations, recherche sur le micro-biote, approche transversale de la biosécurité, amélioration des process industriels, etc. La filière appelle aussi de ses voeux un «programme de recherche transversal» sur l'impact de la qualité nutritionnelle des aliments pour animaux sur les denrées alimentaires.
(1) LCA Nutrition animale, Snia (privés), Afca-Cial (additifs et compléments)
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