L'Oise Agricole 31 juillet 2025 a 07h00 | Par DLC et PP

Inquiétudes sur la qualité

Même si beaucoup ont terminé leur moisson dans l'Oise, il est des secteurs plus tardifs où des parcelles restent à battre. Le beau temps tarde à revenir et inquiète.

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Julien et Alexandre Blanquet
Julien et Alexandre Blanquet - © DLC

Julien et Alexandre Blanquet sont cousins et sont devenus agriculteurs à Neuilly-en-Thelle après avoir suivi des études dans d'autres secteurs d'activités : ingénieur en chimie pour Julien et ingénieur en mécanique automobile pour Alexandre. Le premier est installé depuis 2017, le second fait sa première récolte cette année. Chacun gère son exploitation (145 et 190 ha, en grandes cultures), mais ils ont beaucoup de matériels en commun, dont la moissonneuse-batteuse que chacun conduit sur ses parcelles.
S'ils ont commencé leur moisson le 3 juillet en alternant parcelles de blé et de colza selon la maturité et la localisation (ils n'ont pas d'escourgeon), le manque de maturité et surtout la pluie ont stoppé les chantiers. Ce vendredi 25 juillet, il leur reste 3,5 ha de colza à récolter et presque autant de blé. «C’est une parcelle de colza en bordure de bois, dans un terrain particulièrement vallonné, et qui s’est couchée il y a déjà une dizaine de jours, sans doute en partie à cause des pluies. On attend que cela sèche et j’espère finir de la battre aujourd’hui, même si je crains de devoir la prendre dans un sens pour ne pas perdre de graines», annonce Julien Blanquet. Le blé restant n’était de toute façon pas à maturité lorsque les pluies sont intervenues. «Après 60 mm de pluie, il faut s’attendre à voir le PS et le taux de protéine décrocher, mais le blé n’a pas encore noirci. Avec seulement 3 mm mercredi et un seul hier, nous devrions pouvoir finir rapidement», confirme Alexandre.

Une moisson dans la moyenne
Globalement, les rendements des cousins, 80 ou 85 q en blé, sont dans la moyenne des deux exploitations, même si Julien est un peu déçu. Le secteur, où les terres superficielles sont courantes, a pâti des journées de canicule du mois de juin. «Nos blés ont grillé et on a récolté le maximum qu’on pouvait avec une météo au beau fixe. Quand les pluies ont été annoncées, on a alterné entre blés et colzas, avec modification des réglages et de la coupe, pour battre toutes les parties qui étaient mûres. Cela a été éprouvant, d’autant plus qu’on a subi des pannes de matériel, dont une qui nous a fait perdre deux journées de travail et obligé à finir tôt», témoignent les deux cousins.
Pourtant, comme les deux cousins stockent du blé sur la ferme et même du colza pour Alexandre, les journées sont généralement longues et se terminent par les parcelles proches qui seront stockées. «Si les conditions le permettent, on pousse jusqu’à 3 heures du matin si nécessaire.»
Julien livre quand même chez Agora, au silo du Mesnil-en-Thelle, et Alexandre aussi, chez Agora ou à l’Ucac, selon la proximité des silos. 
Les deux cousins gardent une partie de la récolte en semence fermière, LG Audace et SU Addiction, qui leur ont souri cette année. Par contre, pour eux, Chevignon est définitivement une variété du passé, «très décevante depuis deux ans, avec une grande sensibilité aux maladies», déplore Julien. En colza, la variété qu’ils ont appréciée est LG Armada, «une valeur sûre». 
En attendant de remiser définitivement la moissonneuse-batteuse, Julien et Alexandre Blanquet déchaument pour semer les colzas, idéalement entre le 15 et le 20 août, et sèment les couverts. 
Ils ne regrettent pas leur choix professionnel de revenir sur les exploitations de leurs parents respectifs : «être chef d’entreprise, c’est passionnant et en agriculture, il faut être compétent en biologie, chimie, agronomie, mais aussi mécanique et gestion !»

La Picardie verte suspendue aux caprices de la météo
À l’heure où nous écrivons ces lignes - mardi 29 - Paul Coussement, installé depuis 11 ans à Bouvresse, a réalisé les trois quarts de sa moisson de blé. «On a commencé samedi avec 25 hectares, puis environ 7 dimanche. Les rendements sur la première partie atteignent 97 quintaux et seulement 80 sur la deuxième.» L’agriculteur de 31 ans hésite à donner une date pour la fin de sa récolte : «La météo est trop incertaine pour dire quand on pourra finir. On annonce de l’eau toute la semaine, donc a priori pas avant vendredi, mais c’est très changeant.» Problème, maintenant que son blé est bien mûr, Paul Coussement s’inquiète des pertes en poids spécifique. «La qualité s’en va à chaque fois qu’il pleut. C’est frustrant car il n’y a qu’à jeter un œil sur la culture pour se rendre compte que les grains sont prêts à tomber.» Plutôt que d’attendre davantage de verse ou d’être pénalisé par l’humidité, autant accélérer la récolte dès que les conditions le permettront : «Je pense que, dès qu’il y aura un créneau, on forcera un peu pour finir. On va rester raisonnable mais s’il faut finir à 17, on finira à 17.»
Prochaines étapes, ramasser la paille et préparer le sol pour les couverts, sans oublier de suivre la santé de ses vaches laitières. «La dermatose semble remonter vers le nord du pays depuis la Savoie. Les vaches représentent 90 % de notre revenu.»

Paul Coussement
Paul Coussement - © PP

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