La plus grande centrale d'énergie solaire des Hauts-de-France
Avec une puissance de 87,5 mégawattc, la centrale d'énergie solaire installée sur les anciennes pistes militaires d'Athies-Samoussy est la plus grande des Hauts-de-France et fait partie des 10 plus importantes du pays.
Dhamma Energy, société dédiée au développement de centrales solaires appartenant à Eni (lire encadré), a inauguré le 19 octobre le parc photovoltaïque Athies-Samoussy de 87,5 MWc dans les Hauts-de-France, en présence des représentants de l'État, les élus régionaux et départementaux et la profession agricole. Il aura fallu plus de 10 ans d'obstination, de négociations, de courage face aux nombreux obstacles, pour faire aboutir le parc photovoltaïque sur l'ancien aérodrome militaire de l'Otan. C'est pourquoi tous les protagonistes étaient satisfaits, en particulier la société Dhamma qui avait été la première à croire au potentiel lumineux des Hauts-de-France.
40.000 foyers fournis en électricité
La centrale solaire est composée de 5 parcs et occupe les pistes, les plate-formes de stationnement des avions qui ont des formes de marguerite ainsi que les terrains adjacents.
La construction n'aura pourtant pas été aussi facile. Cette ancienne base militaire, créée en 1936, a vu passer la Seconde guerre mondiale et son sol regorge encore de bombes remontées dès les premiers coups de pioche. Dhamma a donc dû changer d'optique et trouver des solutions au sol pour installer ses panneaux. Aujourd'hui, avec 220.000 modules photovoltaïques, la production d'électricité s'élève à 93 gigawatts/heure annuels, ce qui équivaut à la consommation domestique d'électricité d'environ 40.000 foyers et ce, «sur une durée de 40 ans minimum» selon Sémir Chahed, responsable développement France de Dhamma Energy. Cette centrale va contribuer à augmenter la capacité de génération d'énergie renouvelable d'Eni, en accord avec sa stratégie de croissance dans ce domaine et dans la lignée de la totale décarbonisation de ses produits et procédés d'ici 2050.
Un projet exemplaire
Ce projet solaire, d'un coût total d'environ 70 millions d'euros, a levé 2,6 millions d'euros de fonds à travers une campagne de financement participatif local et pour les investisseurs publics. La construction et l'installation du parc, le plus grand des Hauts-de-France, ont mobilisé 250 personnes et génèrent 12 à 15 emplois directs et indirects. Les 5 parcs implantés sur 100 ha devraient faire des Hauts-de-France un territoire indépendant en matière d'énergies renouvelables, biomasse et méthanisation comprises. Tous les élus présents étaient unanimes pour mettre en avant ce projet à la fois public, privé et participatif. Les Hauts-de-France s'engagent pour la biodiversité, la transition énergétique, avec du concret et du pragmatisme. Christophe Coulon, vice-président du Conseil régional en charge de la ruralité et de la sécurité, et Éric Delhaye, maire de Laon et président de la Communauté d'agglomérations du Pays de Laon, ont salué «l'opiniâtreté du projet», la conviction des personnes investies et des élus locaux et régionaux, «l'engagement collectif», «l'innovation» pour réussir ce projet «exemplaire».
Ils ont insisté sur l'importance d'un mix énergétique exploitant toutes les ressources disponibles sur le territoire (eau, vent, biomasse...). De plus, «ce projet bénéficie d'un haut niveau d'acceptabilité de la population». Thomas Campeaux, préfet de l'Aisne, est revenu sur l'histoire du site et sa reconversion, en parlant d'un «projet consensuel» et qui «s'inscrit totalement dans la politique énergétique de l'État». Ce parc photovoltaïque règle les problèmes inhérents au site (reconversion des pistes, environnement, société, incivilité, économie). Tous étaient unanimes. Il s'agit d'un grand projet pour le territoire qui allie société, environnement, énergie, emplois, économie. Alors finis les runs (courses de voitures), les rave-parties et autres dépôts sauvages, le site est privé et clôturé pour en interdire l'accès.
Une partie des terres revient à l'agriculture
Depuis le début du projet, Dhamma Energy a travaillé avec la Chambre d'agriculture de l'Aisne pour restituer aux agriculteurs qui cultivaient autour des pistes, environ 200 ha (sur les 300 du site) qui appartenaient à la collectivité. Robert Boitelle, président de la Chambre d'agriculture de l'Aisne, était lui aussi ravi du retour d'une partie du foncier en cultures et du travail réalisé en commun. Michèle Fuselier, vice-présidente du Conseil départemental de l'Aisne en charge de la transition écologique et du développement durable, s'est dite satisfaite «d'une technologie réversible et vertueuse en rendant à la biodiversité ou à l'agriculture, des terres qui, pour une raison ou une autre, sont abandonnées». Pour l'élue, il reste dans l'Aisne encore des friches industrielles qu'il serait bon de ré-aménager. Les responsables de Dhamma Energy qui ont été les premiers à croire au potentiel des Hauts-de-France pour le développement de l'énergie photovoltaïque, ont annoncé qu'ils travaillent d'ores et déjà sur d'autres projets.
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