L'Oise Agricole 20 juillet 2023 a 09h00 | Par Dominique Lapeyre-Cavé

La Région Hauts-de-France veut impliquer plus les territoires dans son plan bio

La seconde moûture de la politique de développement de la production biologique dans la Région veut intégrer les territoires, pays et communautés de communes, pour un lien plus direct entre la population et les producteurs locaux. Une première rencontre a eu à Lagny, dans l'Oise, le 13 juillet dernier.

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Christian Rollet, le père de Camille, Camille Rollet, Sébastien Nancel, maire de Lagny et président du Pays des sources et vallées, Jean-Michel Poirson, directeur adjoint de la Draaf HDF,  et Marie-Sophie Lesne, vice-présidente du Conseil régional.
Christian Rollet, le père de Camille, Camille Rollet, Sébastien Nancel, maire de Lagny et président du Pays des sources et vallées, Jean-Michel Poirson, directeur adjoint de la Draaf HDF, et Marie-Sophie Lesne, vice-présidente du Conseil régional. - © DLC

Prévue le cadre du plan bio, une rencontre annuelle entre les acteurs de la filière : producteurs, Région, Draaf, Chambres consulaires, collectivités pour un temps d'échanges autour de l'avancée du plan, suivi d'une visite sur une exploitation en agriculture biologique, en l'occurence celle de Camille Rollet, maraîchère à Lagny (Oise).
Le Conseil régional a sollicité les territoires pour leur demander d'accueillir cette journée et c'est le Pays des sources et des vallées, près de Noyon, qui s'est proposé. Sébastien Nancel, son président et par ailleurs maire de Lagny, explique son implication. «D'un côté, avec l'inflation, les consommateurs se détournent des achats alimentaires en bio, impactant directement les producteurs de notre secteur qui se sont lancés et, de l'autre, en échangeant avec le personnel des centres sociaux de Noyon et de Guiscard, nous faisions le constat que les personnes en situation de précarité sont très éloignées du bio et que, souvent, elles se ne portent pas beaucoup d'attention à ce qu'elles consomment, faute de moyens, et se nourissent avec des aliments ultra-transformés. D'où cette idée de leur proposer, pour un prix très attractif, 8 euros, des paniers de légumes bio, tout en les sensibilisant à l'intérêt de bien se nourrir pour des raisons sanitaires.» Les indicateurs de santé de la population locale ne sont en effet pas bons.
Pour parvenir à ce prix de 8 euros, une aide de 4 euros par panier a été sollicitée auprès du Conseil départemental de l'Oise. Les personnes en situation ne paient ainsi directement leur panier que 4 euros par personne. et des ateliers ont été mis en place pour apprendre à ce public, qui n'aurait jamais pensé qu'il pouvait accéder au bio et aux légumes frais, à les cuisiner simplement.
De son côté, Camille Rollet, installée depuis 2020, vend ainsi en moyenne une quinzaine de paniers par semaine mais, surtout, cela a permis à ces nouveaux clients de la rencontrer sur sa ferme au cours d'une visite organisée pour eux et, depuis, certains continuent à venir. Car ils ont apprécié la qualité des produits : «on ne jette rien, les légumes se gardent plus longtemps, on est gagnant».

Cercle vertueux
Une démarche qui satisfait toutes les parties : collectivité, productrice et travailleurs sociaux. «C'est un véritable cercle vertueux, témoigne Sébastien Nancel. Une nourriture plus saine, moins de malbouffe, moins de problèmes de santé et des personnes qui retrouvent le goût de cuisiner.»
Au point que l'aide départementale, prévue pour une année seulement, va être dorénavant reprise par les trois communautés de communes du territoire.
Voilà le type de témoignages qu'était venue chercher Marie-Sophie Lesne, vice-présidente du Conseil régional en charge de l'agriculture. «Dans ce second plan bio, nous voulons, en plus de l'Etat qui finance les conversions, travailler avec les agriculteurs sur des projets collectifs liés aux territoires. Ces derniers sont dorénavant partie prenante dans le développement de l'agriculture bio, ils sont nos interlocuteurs à une échelle beaucoup plus fine. Ils peuvent faciliter l'accès au foncier des agriculteurs bio et permettre aux cantines d'utiliser plus de produits bio et locaux», assure l'élu régionale. Et si certains territoires ne sont pas très intéressés, ce genre de journée d'échanges doit permettre une nécessaire prise de conscience. C'est toute l'ambition de ce nouveau plan bio régional : faire résonner ses actions au niveau local en sollicitant les acteurs de terrain.

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