Légumes et fruits bio à Autrêches
Edwige Lavogez produit des fruits et légumes AB sur 1,7 hectare au sein d'un tiers lieu et utilise les techniques de la protection biologique intégrée (PBI). Les jardins de l'Hermitage viennent de rejoindre le réseau Bienvenue à la ferme.
Entre Compiègne et Soissons, se niche Autrêches, un petit village d'environ 700 habitants et des rangées de légumes et fruits jalousement gardées par des oies. «De vraies alarmes ! Mais les gens et les enfants adorent venir les voir», sourit Edwige Lavogez. À 38 ans, la maraîchère loue 1,7 hectare à l'Hermitage, un tiers lieu qui cherche à faire se rencontrer gens des villes et gens des campagnes autour de thématiques liées à l'agroécologie, à la rénovation écologique des bâtis et à l'accès aux technologies numériques. «Ils font aussi de l'hébergement et des séminaires. De mon côté, j'accueille des groupes et je fais des sessions de formation, de découverte, pour ceux qui viennent de la ville ou qui ont besoin de se reconnecter à la nature».
Une carte formation qu'Edwige maîtrise. Avant de s'installer, elle a été formatrice en horticulture et directrice d'une exploitation pédagogique au lycée horticole de Ribécourt. «Mon conjoint est aussi enseignant en lycée horticole», ajoute-t-elle. Elle accueille aussi des stagiaires en chantier d'insertion ou des immersions avec Pôle Emploi.
C'est en 2020 qu'elle s'installe à Autrêches en maraîchage biologique et arboriculture sur Les jardins de l'Hermitage. «On propose tous types de fruits et de légumes : des pommes, des poires, des amandes, des abricots, des pêches, des prunes, des cerises, des aubergines, des tomates, des courges, des carottes, des navets, du fenouil. On voulait dès le départ suffisamment d'espèces pour fournir un panier. Mais ce qui me motive le plus, c'est de travailler avec des vieilles variétés picardes ou des Hauts-de-France.»
De la musique pour les plantes
Sur ses cultures, aucun produit de synthèse. «Pas de soufre, pas de cuivre, rien. J'utilise la protection biologique intégrée : j'achète des insectes qui vont prédater les insectes ravageurs. Une population s'installe sous la serre et se reproduit. Cette année, je n'ai pas eu à racheter des insectes.»
Edwige travaille également avec un cabinet parisien pour la génétique et l'installation d'un boîtier qui envoie des bandes sonores aux plantes. «Il va y avoir une résonance au niveau des chaînes de protéines et les rendre plus résistantes.»
La production est vendue en Amap à Couloisy et à Autrêches et en vente directe à la ferme. «C'est ce que je souhaite développer et limiter ainsi les coûts de transport.»
Ce n'est en effet pas une nouvelle, le secteur bio rencontre des difficultés importantes ces derniers mois et Edwige Lavogez n'est pas épargnée. «Nous sommes dans les fameuses quatre premières années d'une exploitation agricole, donc c'est difficile. Mais on arrive à couvrir les charges.» Et si l'absence de produits engendre des pertes, reste un constat : «on sort vraiment des légumes de très bonne qualité.»
En tant que cheffe d'entreprise, elle bénéficie déjà d'un soutien par la Scic Sens (Solidarité Entreprise Nord Sud), qui accompagne les entreprises sociales du territoire picard et, cet été, Les jardins de l'Hermitage ont intégré le réseau Bienvenue à la ferme de l'Oise. «J'en avais besoin car, si je suis au sein d'un tiers lieu, on se sent quand même seul lorsqu'il s'agit d'agriculture. C'est difficile pour les autres de se rendre compte de ce que l'on fait tous les jours. Le fait d'être en réseau permet d'échanger sur les techniques, sur les produits. C'est aussi un moyen d'être reconnu par les clients. Visuellement, Bienvenue à la ferme, ça leur parle.»
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