L'Oise Agricole 29 juillet 2022 a 10h00 | Par Agra Presse

Les céréales ukrainiennes débloquées

L’Ukraine et la Russie ont finalement conclu, le 22 juillet au palais de Dolmabahçe à Istanbul, avec la Turquie et les Nations-unies, un accord relatif à l’instauration de «couloirs sécurisés» afin d’exporter les 20 Mt de céréales ukrainiennes bloquées dans les ports de la mer Noire.

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Aux termes de l’accord valable quatre mois, le temps de débloquer les céréales, les exportations doivent commencer à partir de trois ports ukrainiens (Odessa, Pivdenny et Tchornomorsk).
Aux termes de l’accord valable quatre mois, le temps de débloquer les céréales, les exportations doivent commencer à partir de trois ports ukrainiens (Odessa, Pivdenny et Tchornomorsk). - © Pixabay

Les 20 Mt de céréales ukrainiennes vont enfin pouvoir sortir des ports de la mer Noire dans lesquels elles étaient bloquées. Ce 22 juillet, au palais de Dolmabahçe à Istanbul, l’Ukraine et la Russie ont finalement conclu avec la Turquie et les Nations unies un accord relatif à l’instauration de «couloirs sécurisés». Les deux parties ont signé deux textes identiques, mais séparés, à la demande de Kiev qui refusait de parapher tout document avec Moscou.

Aux termes de cet accord valable quatre mois, le temps de débloquer les céréales, les exportations devraient commencer à partir de trois ports ukrainiens (Odessa, Pivdenny et Tchornomorsk). Un centre de coordination conjoint (CCC) sera également mis en place afin d’établir le calendrier des rotations de navires en mer Noire. Des inspections des navires au départ et en direction des ports ukrainiens auront lieu sous le contrôle du CCC, dans l'un des ports d'Istanbul, afin de répondre aux inquiétudes de Moscou, qui veut avoir la garantie que les cargos n'apporteront pas d'armes à l'Ukraine. Par ailleurs, un mémorandum d’accord devait accompagner le texte, signé par les Nations-unies et la Russie, garantissant que les sanctions occidentales contre Moscou ne concerneront pas les céréales et les engrais, de manière directe ou indirecte. La Russie en faisait une condition sine qua non à la signature de l'accord.

«L'accord d'Istanbul est un pas dans la bonne direction. Nous appelons à sa mise en oeuvre rapide», a déclaré le chef de la diplomatie de l'UE Josep Borrell. Avant de préciser qu’«il s’agit d'une étape cruciale dans les efforts visant à surmonter l'insécurité alimentaire mondiale causée par l'agression de la Russie contre l'Ukraine. Son succès dépendra de la mise en oeuvre rapide et de bonne foi de l'accord». En envahissant l'Ukraine, «la Russie a mis en danger la sécurité alimentaire de millions de personnes dans le monde. L'accord actuel offre une opportunité de commencer à inverser ce cours négatif», veut croire le diplomate européen. En parallèle, via son plan des «Voies de solidarité», l’UE «reste déterminée à aider l'Ukraine à acheminer le plus rapidement possible la plus grande partie de ses céréales vers les marchés mondiaux», a-t-il également assuré.

La guerre fait toujours rage

Le lendemain de la signature de cet accord, des missiles russes ont touché une usine de traitement de céréales dans le port d'Odessa, a déclaré à l'AFP le porte-parole de l'armée de l'air ukrainienne Iouri Ignat. «Le port d'Odessa a été bombardé, en particulier là où se déroulaient les processus d'expédition [de céréales]. Nous avons abattu deux missiles, et deux autres missiles ont touché l'infrastructure portuaire où, de toute évidence, il y avait du grain», a-t-il ajouté.

Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a condamné «sans équivoque» ces attaques, ajoutant que «la mise en oeuvre intégrale [de l'accord] par la Fédération de Russie, l'Ukraine et la Turquie est impérative». «Frapper une cible cruciale pour l'exportation de céréales un jour après la signature des accords d'Istanbul est particulièrement répréhensible et démontre une fois de plus le mépris total de la Russie pour le droit international et les engagements», a réagi Josep Borrell, le chef de la diplomatie de l’UE, sur Twitter. De son côté, le ministre turc de la Défense Hulusi Akar a déclaré que «le fait qu'un tel incident se soit produit juste après l'accord que nous avons conclu hier (...) nous préoccupe vraiment».

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