Les labels bio ont un impact positif sur la biodiversité
Les labels ont un impact globalement positif pour la biodiversité, selon une étude publiée par l’Inrae et l’Ifremer. Un préalable avant la mise en place d’un affichage environnemental ?

L'Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae) et l'Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer (Ifremer) ont présenté fin avril les résultats de leur étude «BiodivLabel». Celle-ci avait été commandée en 2022 par l'Agence de la transition écologique (Ademe) à la suite du vote de la loi Climat et résilience.
Les conclusions qui ont été présentées sont-elles vraiment une surprise ? Pour le secteur de la pêche, il semble que les résultats donnent quitus aux programmes lancés il y a une trentaine d’années par WWF et la multinationale anglo-néerlandaise, Unilever pour préserver la ressource, en particulier à travers le label MSC. Pour l’agriculture, les résultats paraissent nettement plus contrastés. Tout simplement parce que le nombre de labels est nettement plus important que dans le secteur de la pêche : HVE, Bio, AOP, IGP, Demeter, etc.
+ 50 % d’abondance
«On ne peut pas mettre tous les labels sur le même plan (…) Les labels d'appellation d'origine, par exemple, font plutôt des promesses de qualité du produit, ils ont des mesures qui impactent l'environnement positivement mais ce n'est pas l'objectif premier tout comme le Label rouge qui s’attache à la qualité gustative», a expliqué Olivier Le Gall directeur de recherches à l’Inrae.
À l’inverse, le label agriculture biologique affiche clairement son objectif de protéger l’environnement, sans forcément qu’il y ait un impact sur la qualité intrinsèque ou organoleptique du produit. Les experts ont identifié huit pratiques particulièrement protectrices telles que le maintien d'éléments semi-naturels (haies, mares...), l'absence de pesticides de synthèse, la réduction du travail du sol, les rotations diversifiées...
Sur les dix labels agricoles étudiés, neuf incluent dans leur cahier des charges au moins une de ces pratiques, les certifications biologiques (AB européen, Demeter, Nature et Progrès) étant les plus protectrices. «Il existe un consensus scientifique pour confirmer l’impact positif du label Agriculture biologique sur la biodiversité», a soutenu Fabrice Vinatier (Inrae), précisant que ce mode de production crée «+30 % de richesse spécifique et +50 % d’abondance» de biodiversité par rapport à l’agriculture conventionnelle.
Les plus vertueux
De même l’intégration d’éléments semi-naturels, les rotations diversifiées et favoriser les prairies plutôt que les cultures constituent des «pratiques favorables à la biodiversité», a-t-il ajouté. L’impact est encore plus positif quand l’agriculteur réduit le travail du sol (voire le bannit), quand il n’utilise pas sur ses terres des pesticides de synthèse et qu’il privilégie la fertilisation organique.
Toutes aussi positives sont les techniques de cultures associées, les cultures intermédiaires (légumineuses) et l’agroforesterie. Bien qu’elle se défend d’être un classement des labels, cette étude ne peut s’empêcher de hiérarchiser ceux qui sont les plus vertueux, reléguant l’agriculture conventionnelle au bas de l’échelle écologique. L’étude Inrae-Ifremer devrait servir de base (d’outil) à la mise en place d’un futur affichage environnemental qui, pour le moment, joue les Arlésiennes, car le décret de création se fait attendre. De plus, cet affichage comme bien d’autres devrait s’effectuer sur la base du volontariat si l’on en croit le projet de Stratégie nationale pour l'alimentation, la nutrition et le climat (Snanc) mis en consultation par le gouvernement début avril. Qu’on ne s’y trompe pas non plus : l’objectif est de végétaliser les assiettes pour assurer la transition écologique, comme l’ont rappelé certains intervenants.
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