Plus de deux-cents nouvelles exploitations bio dans la région
Le bio se développe tranquillement mais sûrement en région. Les derniers chiffres de l’Observatoire régional de l’agriculture biologique révèlent une croissance pour la production, la transformation et la consommation.
45 170 hectares cultivés en bio ou en conversion, soit 2,1 % de la SAU régionale : en cinq ans, la surface a été multipliée par 2,1 en région. C’est ce que révèle la publication, le 10 juillet, de l’Observatoire régional de l’agriculture biologique, basé sur les chiffres de l’année 2019 en Hauts-de-France qu’ont analysés les associations A Pro Bio et Bio en Hauts-de-France. «Ces résultats sont positifs et encourageants pour la production ainsi que pour la transformation et la consommation, indiquent-ils dans un communiqué. On observe pour la distribution une légère décroissance du nombre de magasins spécialisés bio.»
Conversion record
En 2019, deux cent dix installations de producteurs ou exploitations en conversion bio sont recensées : un record pour la région. «Cela correspond à une hausse de 18 % par rapport à l’année précédente», précisent les associations.
Les Hauts-de-France rattrapent même doucement leur retard par rapport aux autres régions françaises, avec, depuis quatre ans, une croissance supérieure à la moyenne nationale. «Le nombre de fermes bio a été multiplié par 1,9 sur les cinq dernières années. En Hauts-de-France, la partie production génère 6 500 emplois directs soit un emploi direct pour 6,9 ha : trois fois plus que le reste de l’agriculture régionale», listent les associations. Le lien avec les consommateurs est important pour les producteurs bio. On compte 30 à 40 % de producteurs bio ayant une activité de vente directe.
Du côté de la transformation, plus de trois cents industries agroalimentaires, soit 40 % des entreprises de transformation régionale proposent désormais au moins une gamme bio en Hauts-de-France, principalement dans les filières fruits et légumes, produits de la mer et boissons.
«Au total, la région compte 1 038 préparateurs regroupant des entreprises de transformation, de conservation, de stockage, de conditionnement ... soit une hausse de 24 % par rapport à 2018, qui reflète notamment l’installation de plusieurs start-up innovantes répondant au plus près aux attentes des consommateurs.»
Distribution en baisse, sauf dans la Somme
La distribution spécialisée, en revanche, est en décroissance. Plus de 150 grossistes sont présents en région, intervenant très majoritairement au sein de la filière fruits et légumes, poissons et céréales. Mais, «fin 2019 en région, on comptait 150 magasins spécialisés bio, avec seulement treize ouvertures pour vingt et une fermetures recensées en 2019», est-il noté. Et d’ajouter que «malgré une diminution du nombre de magasins spécialisés bio, le nombre de distributeurs certifiés bio regroupant les magasins spécialisés, les GMS, les grossistes, et les sites de vente en ligne est en développement de 6 % par rapport à 2018».
Cette situation s’explique en Hauts-de-France par une trop forte concentration de MBS sur certains territoires : «71 % des magasins fermés en 2019 étaient implantés dans un secteur comptant déjà d’autres magasins bio spécialisés». Aussi, la décroissance du nombre de MBS ne concerne que les départements du Nord, du Pas-de-calais et de l’Oise, qui comptent la plus forte concentration de MBS. La Somme, qui compte peu de MBS, enregistre une croissance de +45 %. Cette croissance tente de répondre aux besoins du consommateur.
Les consommateurs en demande
Car la demande est réelle : «en 2019, 71 % des Français consomment bio régulièrement (au moins une fois par mois), dont 14 % de manière quotidienne. Les habitants de Hauts-de-France ont une consommation légèrement inférieure, avec 69 % des habitants qui consomment bio régulièrement, dont 8 % de manière quotidienne». Cette consommation est d’ailleurs en croissance, puisqu’elle a évolué d’environ 14 % entre 2018 et 2019.
Des filières plus ou moins actives
Certaines filières connaissent un rythme de conversion exponentiel, tandis que d’autres se développent plus lentement. C’est le cas des grandes cultures et des légumes de plein champs bio, en plein essor en région (+ 33 %), avec 78 nouvelles fermes productrices en 2019, principalement situées autour de Cambrai (59) et de Béthune (62) et dans l’Aisne. «Un tiers des conversions est en lien avec l’élevage, précise l’observatoire. Cette forte dynamique s’explique pas des installations de jeunes ou des producteurs proches de la retraite qui préparent une transmission en bio pour leurs repreneurs, ainsi que des agriculteurs en milieu de carrière en recherche de valeur ajoutée par l’introduction ou la conversion de légumes (pommes de terre, légumes verts…).» Le maraîchage (+ 20 %), les oeufs (+ 25 %), l’arboriculture (+ 18 %) et le lait de chèvres (+ 42 %) sont aussi des filières en plein développement.
Le lait de vache, en revanche, connaît un ralentissement des conversions (+ 6 % seulement, avec douze nouvelles exploitations), qui s’explique par «une incertitude sur les aides, des questionnements sur le temps de travail en élevage, un prix du lait conventionnel qui se maintient.» Aucun nouvel éleveur de porcs bio n’est recensé en 2019. Mais les quatorze producteurs de la région, dont quatre organisés en filière longue, ont augmenté leur capacité de production. «On relève + 35 % de ventes de porcs bio en 2019 par rapport à 2018 via l’association Viandes bio d’ici.» Néanmoins, en 2019, la demande semble stagner.
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