L'Oise Agricole 03 décembre 2020 a 09h00 | Par JCD

Un besoin de réduire les coûts logistiques

FranceAgriMer a publié le 20 novembre une étude soulignant le besoin d’optimiser les coûts logistiques dans la filière céréalière. Des réponses collectives semblent s’imposer.

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L’enquête de FranceAgrimer alerte les opérateurs de la filière céréalière sur un alourdissement des frais de collecte, de stockage mais surtout d’expédition.
L’enquête de FranceAgrimer alerte les opérateurs de la filière céréalière sur un alourdissement des frais de collecte, de stockage mais surtout d’expédition. - © Pixabay

Comment gagner 15 E/t de compétitivité ? Cet objectif du plan de filière céréales, issu des États généraux de 2017, trouve des réponses dans l’étude sur l’évaluation des coûts de la chaîne logistique diffusée par FranceAgriMer. «Une optimisation est de plus en plus nécessaire, dans un contexte de segmentation croissante et de durcissement des cahiers des charges», soulignent les auteurs chez Ceresco et Systra. Leur inventaire des coûts est de 4,5 E/t en moyenne pour la collecte (hors transport par l’agriculteur et primes d’approche), 10,3 E/t pour le stockage en OS (coop ou négoce), 10,9 E/t pour le stockage à la ferme. Vu l’outil actuel, «vieillissant et souvent amorti», les consultants pointent des besoins de renouvellement, synonyme de hausse des coûts de stockage. Toutefois, si les nouvelles demandes du marché peuvent alourdir les charges, elles permettent souvent une meilleure valorisation, et constituent «une opportunité pour mieux planifier la chaîne logistique, par le développement de la contractualisation notamment», d’après eux.

D’insuffisants leviers de baisse des coûts

L’étude projette davantage de facteurs de hausse des coûts que de leviers de réduction. D’autant plus que les activités de collecte des OS semblent peu génératrices de marge et que la séparation vente/conseil en phytos met à mal la péréquation entre activités déficitaires et bénéficiaires. Les auteurs alertent aussi sur un alourdissement des frais de collecte, de stockage, mais surtout d’expédition : «Le coût de transport sera significativement augmenté [...], notamment pour les modes de transport massifiés qui pourraient perdre un peu plus de compétitivité face au mode routier.»

Des réponses collectives sont mises en avant. «La situation actuelle pousse les opérateurs à surmonter certains de leurs clivages concurrentiels, conscients qu’une optimisation logistique a plus de chance d’aboutir à des résultats en mutualisant flux et moyens.» Sur le plan interprofessionnel, plusieurs chantiers restent ouverts : communiquer sur l’importance des coûts logistiques dans le prix des produits ; faire du lobbying pour «une redistribution complète de la future fiscalité environnementale» sur le transport massifié. L’étude propose un débat dans le transport sur la remise en état ou abandon des capillaires de fret fluvial et ferroviaire. Par ailleurs, elle tient compte des exigences sur la qualité et la montée en gamme des cahiers de charges, notamment pour les céréales sans insecticides de stockage : «L’intérêt d’une mise en commun au sein de la filière pour factualiser les surcoûts et primes liés à ces nouvelles pratiques semble primordial», notamment pour éviter que l’amont de la filière les supporte sans contrepartie.

Colza : des retards de semis font chuter les surfaces européennes

Le service de prévisions Mars de la Commission européenne a signalé le 23 novembre des retards de semis de colza dans «plusieurs des principaux pays producteurs», entraînant une baisse des surfaces. «Les conditions favorables sont arrivées trop tard pour les semis de colza dans plusieurs des principaux pays producteurs et, au niveau de l’UE, la superficie ensemencée devrait être inférieure au niveau de l’année dernière et à la moyenne quinquennale», selon un bulletin. Si une météo favorable dans la majeure partie de l’Europe a permis depuis mi-octobre un rattrapage des emblavements de céréales d’hiver et des récoltes d’été, les chantiers ont pris du retard dans certains pays de l’Est. Ainsi la Hongrie, la Roumanie et la Bulgarie ont connu des retards importants mais «des conditions météorologiques plus sèches que d’habitude début novembre et les prévisions pour les jours à venir pourraient contribuer à achever les semis». En Tchéquie orientale et en Slovaquie, les pluies abondantes ce mois-ci ont entraîné de nouveaux retards dans la récolte de la betterave sucrière et du maïs grain.

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