Malgré un autre événement dans le secteur à cette même date, la matinée a réuni une quarantaine d'adhérents dans une ambiance conviviale, avec un food-truck qui assurait l'accueil café et le repas fricadelle-frites ! Entre deux, des interventions techniques sur les sujets qui intéressent les agriculteurs à quelques jours du démarrage de la moisson dans ce secteur précoce.
D'abord, Cyrille Legeza, responsable ventes autogames chez Valfrance, fait un point sur les variétés de blé proposées au catalogue et dont le semis est conseillé à l'automne 2023. D'abord, l'incontournable Chevignon, dont les surfaces, additionnées avec celles en Extase, couvrent 40 % de la sole blé de la coopérative. Si on y ajoute Complice, on arrive à 50 %, c'est dire le succès de ces variétés. Chevignon est parfait en premier semis, dans des bonnes terres, quel que soit le précédent. Tout comme Extase.

Ensuite, LG Audace peut trouver sa place, notamment en blé sur blé où il performe. Et puis une nouveauté 2022, Su Addiction, variété recommandée par la meunerie (VRM) et qui a été meilleur que Chevignon en 2022. XXX l'imagine bien remplacer Extase à terme, d'autant que cette variété peut être semée du 5-10 octobre jusque début novembre. «Tolérant au chlortoluron, aux cécydomies, avec un bon PS et un taux de protéines, Su Addiction est bien noté en maladies, sauf en rouille brune. Par contre, à déconseiller en blé sur blé et blé de maïs grain», précise le responsable.
Autre nouveauté, Sy Transition, avec un rendement supérieur à Chevignon et qui pourrait rejoindre les VRM en 2024. En blé de maïs, KWS Sphere, haut et donc à réguler, mais aussi rustique. Gros PS, petit tallage, prévoir d'augmenter la densité de semis et bien en blé de maïs.
Nouveauté 2023, Intensity, de Florimond Desprez, en deuxièmes semis, qui «va sans doute révolutionner le marché des demi-précoces avec son gros potentiel, ses bonnes notes en maladies. Son seul défaut est sa sensibilité au chlortoluron.»
Le responsable pointe aussi RGT Luxeo, avec un gros potentiel mais aussi un gros gabarit donc une sensibilité à la verse. Ce noveau venu pourrait potentiellement être utilisé en blé de maïs.
Celebrity est un BPMF (blé panifiable recommandé par la meunerie française) extensible et recherché par les meuniers ; il peut être semé fin octobre derrière maïs ensilage ou betteraves sucrières.
À noter aussi, Prestance, pour des derniers semis, avec de bons résultats, VRM, très précoce, qui pourrait se subsituer à Filon. Tweeteo, repéré en 2021, a déçu en 2022, à voir.
Enfin, parmi les orges d'hiver, dont la moitité sont brassicoles, Faro et Démentiel tiennent toujours la corde. Le technicien a néanmoins repéré deux variétés prometteuses, LG Zorica et KWS Delis en orge fourragère 6 rangs.

Point désherbage
Florian Lemoine, technicien Val'Épi, a poursuivi les interventions de la matinée par un point sur les difficultés de désherbage et notamment les phénomènes de phytotoxicité rencontrés. Le Mateno, solution la plus efficace en désherbage, est concerné. «Il n'y a pas de solution miracle à attendre en matière de désherbage», déplore Florian Lemoine, malgré l'arrivée prochaine sur le marché de deux molécules,  le Luximo et la bixlozone, avec de nouveaux modes d'action.
Des essais menés ont permis de démontrer une meilleure efficacité du désherbage en combinant chimie et mécanique (voir schéma ci-dessous)

Le conseil est d'alterner les matières actives, de pratiquer le labour à bon escient, de retarder les dates de semis et de travailler sur la rotation pour alterner cultures d'hvier et de printemps.
Des inquiétudes se font jour avec la crainte de voir la réglementation réduire les doses homologuées en racinaires d'automne et, parallèlement, des résistances apparaissent chez les adventices.

En ce qui concerne le désherbage du maïs, les essais menés par Val'Épi montrent une faible efficacité des racinaires alors que les produits foliaires, bien adjuvantés, sont efficaces. Le passage d'une bineuse aux stades trois feuilles et six feuilles ou d'une herse étrille vient compléter la lutte contre les adventices. Seule exigence pour la réussite du désherbage mécanique : que les adventices soient à un stade jeune.
Enfin, un point sur la lutte contre les maladies du blé et notamment la septoriose met en avant là aussi des phénomènes de résistances, même à des grosses doses. «Nous devons faire durer les molécules. Pour cela, il faut utiliser des variétés tolérantes, ne traiter que si c'est nécessaire, alterner les modes d'action dans les programmes et utiliser un produit multisite», conclut Florian Lemoine.