L'Oise Agricole 06 janvier 2022 a 09h00 | Par A.G.

Vers un recul des surfaces agricoles de l'UE à l'horizon 2030

La baisse de la production de viande, les contraintes environnementales et le tassement de la demande en biocarburants devraient entraîner un recul des surfaces agricoles de l'UE (arables surtout) dans la prochaine décennie. Selon les dernières perspectives agricoles à moyen terme de la Commission européenne, la surface forestière dépassera la surface agricole en 2031. Les surfaces en agriculture bio devraient, elles, fortement progresser.

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Les céréales, suivies des prairies, sont les plus affectées par la baisse des surfaces européennes.
Les céréales, suivies des prairies, sont les plus affectées par la baisse des surfaces européennes. - © Pixabay

Entre, d'un côté, la baisse de la demande interne pour la production de bio-carburant et l'alimentation animale et, de l'autre, la progression de la production en agriculture biologique et les contraintes environnementales, la surface agricole totale de l'UE devrait diminuer légèrement dans les dix prochaines années, principalement en raison de la réduction des superficies consacrées aux cultures arables. Elle reculerait donc, selon un rapport sur les Perspectives agricoles de l'UE pour les marchés, les revenus et l'environnement 2021-2031, publiées le 9 décembre par la Commission européenne, qui le porte à 160,5 millions d'hectares. Dans le même temps, les forêts s'étendront pour atteindre 161,4 millions d'hectares d'ici 2031, dépassant ainsi la superficie agricole.

C'est la surface céréalière qui sera principalement affectée par ce recul avec une baisse de 2,8 % en 2031 par rapport à 2021, combinée à une diminution des rendements (du fait de la transition vers des systèmes de production plus durables) qui pourrait entraîner une baisse de 2,5 % de la production céréalière à 276 millions de tonnes en 2031. Cette baisse des rendements «rend la production sur les terres marginales moins attrayante», indiquent les analystes de la Commission. Et ces prévisions ne prennent pas en compte les objectifs fixés par le Green deal européen et, en particulier, sa stratégie de la Ferme à la table.

Recul des surfaces en prairie à partir de 2023

La demande d'aliments pour animaux issus de cultures arables devrait diminuer en raison du déclin des troupeaux de porcs, de bovins et de vaches laitières de l'UE. L'augmentation de la production laitière biologique et la poursuite de l'extensification et de la diversification augmenteront la part des protéines provenant de l'herbe dans la ration alimentaire.

Néanmoins, l'augmentation continue des prairies permanentes observée au cours de la dernière décennie pourrait aussi prendre fin en raison de la réduction des troupeaux laitiers et bovins et de l'abandon des prairies marginales dans les zones rurales éloignées. La superficie totale des prairies devrait commencer à diminuer en 2023 et atteindre 50,2 millions d'hectares en 2031 (soit une baisse de 0,8 % par rapport à 2021). La superficie fourragère de l'UE devrait, elle, rester stable à 20 millions d'hec- tares en raison notamment de la demande de matières premières pour la production de biogaz.

Les surfaces en oléagineux se maintiennent

Même sans tenir compte des mesures de soutien de la nouvelle Pac ou d'initiatives européennes complémentaires, la superficie consacrée à la production biologique devrait atteindre 15 % de la surface agricole totale de l'UE d'ici 2031 avec 20 % des pâturages permanents et temporaires qui pourraient être exploités en agriculture bio- logique et contre 12 % des terres arables. Un soutien supplémentaire au secteur bio pourrait encore renforcer cette tendance.

La superficie de l'UE consacrée aux oléagineux devrait, elle, se maintenir - autour de 10,7 millions d'hectares. La demande de l'UE en huiles végétales devrait diminuer, en raison d'une baisse de l'utilisation non alimentaire (notamment pour la production de biodiesel) mais ce sont les importations d'huile de palme qui seront les plus touchées en raison de la certification sur le changement indirect d'affectation des sols. De même, en ce qui concerne la betterave sucrière, après une baisse initiale, la superficie devrait se stabiliser à un peu moins de 1,5 million d'hectares d'ici à 2031, et la production devrait augmenter lentement jusqu'à 16 millions de tonnes en 2031.

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