L'Oise Agricole 01 septembre 2022 a 08h00 | Par Actuagri

Vers une sécheresse jusqu'en novembre dans le sud de l'UE

novembre dans le sud de l'UE L'Europe a connu cet été sa pire sécheresse en 500 ans, estiment les experts de l'UE. Près des deux tiers du territoire étaient en déficit hydrique début août avec des conséquences importantes sur les rende-ments de maïs (-16% par rapport à la moyenne quinquennale), de soja (-15%) et de tournesol (-12%).

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- © Pixabay

Au total, 64% du territoire de l'Europe est en état d'alerte ou d'avertissement vis-à-vis de la sécheresse plombant les rendements agricoles, selon l'évaluation le 22 août du centre commun de recherche de la Commission européenne se basant sur les données du programme Coper-nicus. Il s'agirait de la pire sécheresse qu'ait connue l'Europe depuis au moins 500 ans.

Près de la moitié du territoire de l'UE (47%) restait, dans les dix premiers jours d'août, exposée à des niveaux de sécheresse dits «d'avertissement», c'est-à-dire enregistrant un déficit important d'humidité au sol, et 17% sont placés en état d'alerte, avec une végétation et des cultures gravement affaiblies par le manque d'eau, contre 11% début juillet.

Désormais, «après une longue séquence inhabituellement sèche, des conditions proches de la normale sont prévues d'août à octobre dans une majeure partie de l'Europe», soulignent les experts. «Cela peut ne pas être suffisant pour récupérer complètement du déficit (de précipitations) cumulé en plus de six mois, mais cela atténuera les conditions critiques de nombreuses régions», estiment-ils.

Mais la région Europe occidentale-Méditerranée devrait connaître des conditions plus chaudes et plus sèches que la normale jusqu'en novembre.

 

Pertes irréversibles et abandon de l'irrigation

Les cultures d'été ont souffert: en 2022, les rendements du maïs grain devraient être inférieurs de 16% à la moyenne des cinq années précédentes, tandis que ceux du soja et du tournesol de-vraient chuter de 15% et 12% respectivement. Au total, la récolte céréalière devrait reculer de 3,9% par rapport à la moyenne.

L'Espagne, la France, le centre et le nord de l'Italie, le centre de l'Allemagne, la Hongrie, la Roumanie, la Slovénie et la Croatie sont parmi les régions les plus sévèrement touchées en Europe. Sachant qu'elles avaient déjà été affectées par des déficits pluviométriques à long terme. Les périodes de stress hydrique et thermique ont coïncidé en partie avec les stades sensibles de la floraison et du remplissage des grains. Cette combinaison a entraîné une perte irréversible du potentiel de rendement.

Plusieurs pays ont imposé des mesures visant à limiter l'utilisation de l'eau pour l'irrigation. Dans certaines régions (par exemple le nord-ouest de l'Italie, le sud et le centre de l'Espagne), les très faibles niveaux d'eau dans les réservoirs n'ont pas suffi à satisfaire les besoins en eau des cultures, et l'irrigation de certains champs a été abandonnée.

L'Irlande adopte un plan de réduction de 25% des émissions agricoles d'ici 2031

La coalition gouvernementale en Irlande a convenu, fin juillet, d'un plan climat qui prévoit une réduction de 51% des émissions de gaz à effet de serre du pays par rapport aux niveaux de 2018 dont un objectif de -25% pour le secteur agricole (-75% pour l'électricité, -50% pour les transports, -45% pour les bâtiments...).

Les négociations sur l'agriculture ont été particulièrement compliquées. Mais Dublin promet en contrepartie «de généreuses incitations financières pour les agriculteurs et une enveloppe fi-nancière supplémentaire dans le budget 2023», tout en assurant que cette décision n'entraînerait pas de réduction du cheptel national. Le ministre irlandais de l'Agriculture, Charlie McConalogue, a démenti une information selon laquelle ce plan entraînerait une réduction de 13% du cheptel bovin national et de 11% des vaches laitières.

Le président de l'Association des agriculteurs irlandais (IFA), Tim Cullinan, estime pourtant que cette annonce est «un coup potentiellement dévastateur pour l'agriculture irlandaise et l'économie rurale». Il demande au gouvernement irlandais de présenter de véritables propositions et un financement adéquat pour soutenir ses mesures climatiques, notamment pour le développement des énergies renouvelables à la ferme.

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