Un arrêté sécheresse préoccupant pour la période
Avec un retard de recharge des nappes à - 27 % début mars, les pluies du printemps arrivées après la période propice au remplissage n'ont pas permis de commencer la saison avec une ressource solide.
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Les services de l'État précisent que la reprise de la végétation et de l'évaporation ne permet plus aux pluies de s'infiltrer suffisamment pour avoir un impact sur la recharge des nappes.
Par ailleurs, aucun scénario tendanciel ne se dégage concernant les prévisions météorologiques et les précipitations sur les trois prochains mois, ce qui a induit le classement du département en risque sécheresse «très probable» pour cet été 2023.
C'est dans ce contexte que la préfète de l'Oise a réuni le 16 mai dernier un comité de suivi de la ressource en eau qui a conduit, en considérant le niveau des nappes et des rivières, à prendre le deuxième arrêté de restriction des usages de l'eau de cette année. La particularité de la situation conduit à voir d'ores et déjà le classement de deux bassins au plus haut niveau de restriction, celui de la crise.
Les restrictions agricoles
S'agissant de l'agriculture, le nouvel arrêté cadre avait déjà trouvé à s'appliquer l'année dernière, mais dans une moindre mesure. Actuellement, pour les bassins de l'Aronde et du Matz placés en crise, l'irrigation est interdite.
À titre dérogatoire, il est actuellement possible d'irriguer les légumes de pleins champs entre 19 h et 9 h, à la condition d'informer la DDT en adressant une demande de dérogation par voie dématérialisée (lien sur le site internet de la DDT). Cette dérogation permet d'engager des volumes limités sur une durée déterminée et limitée. Elle doit notamment préciser la nature de la demande, la période de mise en oeuvre et les volumes estimés.
Pour les bassins en alerte ou en alerte renforcée, l'irrigation est possible, mais soumise à des restrictions horaires (cf tableau ci-dessous). Par ailleurs, les irrigants de l'OUGC sur le secteur de l'Aronde se voient réduire leur volume de 10 % du fait de cette crise précoce.
Les autres restrictions
À la suite du retour d'expérience de l'été 2022, une attention particulière est portée sur l'information aux particuliers. Il est à noter que dès le seuil de l'alerte, l'arrosage des espaces verts, des pelouses et des massifs fleuris est interdit, tout comme le remplissage des piscines, ou le lavage des véhicules (sauf dans les stations professionnelles munies d'un système de recyclage de l'eau).
Cette dernière activité est complètement interdite en crise, c'est le cas aussi de l'arrosage des terrains de sport.
Pour ce qui est des jardins potagers, l'arrosage est autorisé, mais réduit de 18 h à 11 h en alerte et de 20 h à 9 h en alerte renforcée et en crise.
Concernant les entreprises, il est prévu en situation de crise, la réduction des prélèvements industriels de 25 %, de 10 % en alerte renforcée, et de 5 % en alerte pour les installations classées prélevant plus de 10.000 m³ par an, à l'exception de certaines activités.
Ludivine Campbell
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