À Betteravenir, Marc Fesneau annonce le soutien d'un deuxième PNRI
Ce 25 octobre, Marc Fesneau inaugurait Betteravenir, salon dédié à la betterave, qui se tenait à Berny-en-Santerre (80) durant deux jours. Les alternatives aux NNI pour lutter contre la jaunisse sont le sujet phare. Le ministre de l'Agriculture a annoncé un deuxième volet du plan de recherche pour la période 2024-2027.

«Le succès du Plan national de recherche et innovation (PNRI) est incomplet», avoue Alexandre Quillet, président de l'ITB. Ce 25 octobre, à Betteravenir, «plus grand salon professionnel européen en plein champ dédié à la betterave» qui avait lieu à Berny-en-Santerre ces mercredi et jeudi, l'heure était au bilan des solutions alternatives à l'usage des néonicotinoïdes mises au point pour lutter contre la jaunisse de la betterave.
«Nous sommes moins bêtes face aux pucerons et à la jaunisse, mais les solutions de lutte ne sont pas encore assez solides», pointe Alexandre Quillet, devant le ministre de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire, Marc Fesneau, venu inauguré le salon. Celui-ci s'est voulu rassurant. «Je salue l'engagement de tous les acteurs de cette filière qui s'unissent pour relever le défi. Je suis conscient que la substitution n'est pas simple. Je suis venu annoncer que l'État poursuivra son engagement et mettra des moyens dans un PNRI 2, pour la période 2024-2027.»
Une annonce saluée par des applaudissements. Les moyens, eux, «restent à déterminer» avec les acteurs du plan. Le ministre a aussi confirmé l'engagement qu'il avait pris début février 2023, à ce que les pertes dues à la jaunisse soient intégralement compensées, sans franchise, ni plafond. «Ceci vaut pour cette année uniquement», rappelle-t-il. Les planteurs de la région Hauts-de-France, peu touchés finalement par des pertes liées à la maladie, sont peu concernés. Enfin, si une leçon doit être tirée de ce dossier NNI, «c'est que nous ne devons pas sur-transposer les règles en France».
Marc Fesneau s'est aussi dit «favorable» aux NBT (New breeding techniques), ces nouvelles techniques de sélection mis en avant par les semenciers pour répondre aux enjeux environnementaux, qui créent la controverse, certains estimant qu'il s'agit d'OGM.
Des solutions à la parcelle
Pour Alexandre Quillet, «aucune solution ne doit être écartée». «Notre mission est d'offrir une boîte à outils la plus large possible pour que chaque betteravier trouve une solution adaptée à sa parcelle.» Anne Le Ralec, ingénieure à l'Agro campus ouest, présentait la mise en place d'infrastructures écologiques pour renforcer le contrôle biologique des pucerons.
«L'idée, c'est de développer la diversité biologique, ressource pour les insectes auxiliaires, comme des carabes, les syrphes et les chrysope, qui peuvent réduire par trois les populations de pucerons.» Une bonne implantation d'une bande fleurie, avec des espèces diversifiées, qui présentera une floraison longue, font partie des clés de réussite. Des lâchers d'auxiliaires peuvent être faits en complément pour augmenter les populations.
Autre stand, autre solution. Il s'agit cette fois de la gestion des réservoirs viraux. «Les plantes hébergent des virus en dehors de la période de culture de la betterave, et les pucerons s'y alimentent», explique Jean-Christophe Simon, chef du projet à l'Inrae. La gestion des repousses est alors intéressante. «Les conseils sont, par exemple, d'épandre et d'enfouir les résidus de racines de la parcelle l'automne, et de retourner les andains de déterrage l'hiver, en période de gel.»
Amélie Monteiro et son équipe de l'ITB travaillent sur l'évaluation des produits de biocontrôle. L'huile de paraffine, déjà utilisée sur d'autres cultures serait prometteuse. «Elle asphyxie les pucerons déjà présents en formant un film sur les betteraves». Son utilisation serait intéressante en combinaison avec des phéromones. Ils pourraient permettre de réduire les populations de pucerons dans une parcelle en agissant à la fois sur les auxiliaires (attraction) et sur les pucerons (répulsion). La mise en place de ces combinaisons de leviers sera donc affinée dans les trois prochaines années.
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