L'Oise Agricole 21 octobre 2021 a 08h00 | Par R.M.

Bien-être animal : révision des règles sous condition

En vue de réviser la législation européenne sur le bien-être animal, les ministres de l'Agriculture soutiennent, dans leur grande majorité, la Commission européenne qui prévoit de nouvelles règles couvrant un plus grand nombre d'espèces. Toutefois, certains insistent pour des règles équivalentes sur les produits importés ou s'inquiètent pour la viabilité des chaînes d'approvisionnement.

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Une nouvelle législation pourrait être à l'étude, spécifique à chaque espèce, dont les porcs.
Une nouvelle législation pourrait être à l'étude, spécifique à chaque espèce, dont les porcs. - © A. P.

Dans la perspective de la révision de la législation européenne sur le bien-être animal, les ministres de l'Agriculture de l'UE ont accueilli favorablement, le 12 octobre, lors d'un Conseil Agriculture, les suggestions proposées par cinq États membres (Danemark, Belgique, Allemagne, Pays-Bas, Suède) qui appellent la Commission à rendre les nouvelles règles plus efficaces et à couvrir davantage d'espèces, y compris les animaux de compagnie. Dans leur document, ils expliquent notamment qu'il est crucial de mettre à jour la législation actuelle en fonction des nouvelles preuves scientifiques et en tenant compte des domaines dans lesquels l'expérience pratique a mis en évidence des problèmes d'application dus à des dispositions trop générales ou imprécises. À cette fin, ils insistent pour une législation actualisée ou nouvelle, spécifique à chaque espèce, sur le bien-être des porcs, des poules pondeuses, y compris les reproducteurs, des poulettes, des poulets de chair, y compris les reproducteurs, des veaux, des vaches laitières, des lapins et des dindes. Par ailleurs, ils ajoutent que la priorité doit être donnée à la bonne application de la législation européenne existante en matière de bien-être animal.

Dans ce cadre, la France a notamment insisté pour que les nouvelles règles soient fondées «sur de nouvelles connaissances scientifiques, en examinant des méthodes de production alternatives». Et de préciser qu'elle «soutiendra pleinement cette approche si le besoin de cohérence entre les différents produits vendus sur le marché et les produits importés est bien pris en compte». Et Paris rappelle qu'il faudra prévoir des mesures équivalentes pour les animaux et les produits animaux importés. De son côté, Malte a prévenu que cette approche devrait impérativement «tenir compte des spécificités des États membres afin d'éviter de perturber l'agriculture». Quant à l'Italie, elle a surtout appelé à un système d'étiquetage commun, également pour le bien-être animal alors que le Luxembourg a indiqué que «la priorité de la Commission devait être la révision des règles relatives au transport des animaux».

Viabilité des chaînes d'approvisionnement

En revanche, la délégation hongroise, qui doute de la pertinence d'une telle révision, a prévenu que «toute mesure drastique ne ferait pas seulement peser un lourd fardeau sur un grand nombre d'éleveurs, mais aurait également des conséquences imprévues sur la viabilité des chaînes d'approvisionnement alimentaire et la disponibilité des denrées de base». Ainsi, elle a souligné que «les nouvelles mesures doivent être fondées sur des preuves scientifiques, tenir compte des incidences socio-économiques et être introduites progressivement, afin d'éviter des ruptures d'approvisionnement». En outre, Budapest, tout en avertissant du risque d'une hausse de la charge administrative, a appelé en conséquence la Commission européenne à mener une analyse d'impact. Cette demande a également e?té soutenue par la Slovaquie qui a souligné qu'il était «important de laisser une période de transition suffisante et d'avoir un soutien financier adéquat afin de garantir la compétitivité du secteur et des agriculteurs de l'UE face aux importations en provenance de pays tiers». En réponse, le commissaire à l'Agriculture Janusz Wojciechowski a rappelé aux États membres que Bruxelles avait l'intention «de présenter la législation révisée d'ici la fin de l'année 2023». Il a également ajouté que la Commission s'était engagée à «une suppression progressive de l'utilisation de cages pour certaines catégories d'animaux dans le cadre de la proposition de révision de la législation sur le bien-être animal».

Dans l'Eure, le préfet retoque un projet XXL de ferme laitière

Le préfet de l'Eure a demandé des améliorations supplémentaires, sans augmentation du cheptel pour le moment, à un projet de ferme laitière géante sur une exploitation existante à Houlbec-Cocherel, près de Vernon. «Le préfet a pris un arrêté préfectoral pour demander à l'exploitant de poursuivre le projet de modernisation et d'amélioration des conditions de fonctionnement de son exploitation (...) dans le respect de la réglementation, et sans augmenter le nombre total de bovins sur le site», indique un communiqué de la préfecture reçu le 15 octobre.

Déposé en 2017, le projet d'extension, qui a déjà évolué ces dernières années à la demande des autorités, avait reçu en février dernier un «avis favorable» du Coderst «sur la base de ces nouvelles avancées», rappelle la préfecture de l'Eure. Ce projet d'agrandissement d'une exploitation située sur deux sites, à Houlbec-Cocherel et Douains, dans l'ouest de l'Eure, a suscité de vives oppositions depuis ses débuts. Fin 2019, le commissaire enquêteur, en charge de l'enquête publique, avait rendu un avis défavorable, relevant à l'époque des «problèmes importants de voisinage» et soulignant les nuisances supplémentaires d'une éventuelle extension. Selon l'avis du commissaire enquêteur, l'agrandissement porterait «l'effectif maximum à 1 069 et 460 bêtes» (sur les deux sites), amenant à quasiment doubler les effectifs de vaches laitières par rapport à l'effectif actuel.

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