L'Oise Agricole 20 octobre 2022 a 08h00 | Par R. M.

Bruxelles proposera un plan «engrais» européen début novembre

Devant les eurodéputés réunis en plénière, le commissaire européen à l’Agriculture a promis de présenter très prochainement une stratégie européenne sur les engrais afin de contrer l’envolée des prix. Ce devrait être pour le 9 novembre.

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Attendue pour le 9 novembre, la Stratégie européenne sur les engrais sera «l’occasion d’examiner l’efficacité des plans
stratégiques de la Pac à fournir des solutions dans des domaines tels que la planification de l’utilisation des engrais et
les incitations en faveur des alternatives biologiques aux engrais minéraux», a confirmé le commissaire Janusz Wojciechowski lors d’un Conseil agriculture le 17 octobre.
Attendue pour le 9 novembre, la Stratégie européenne sur les engrais sera «l’occasion d’examiner l’efficacité des plans stratégiques de la Pac à fournir des solutions dans des domaines tels que la planification de l’utilisation des engrais et les incitations en faveur des alternatives biologiques aux engrais minéraux», a confirmé le commissaire Janusz Wojciechowski lors d’un Conseil agriculture le 17 octobre. - © Banque Image France AgriTwittos

Pour juguler l’envolée des prix des engrais liée à ceux du gaz (principal intrant) dans le contexte de la guerre en Ukraine, «une communication sur les engrais sera prochainement proposée», a déclaré le 6 octobre le commissaire à l’Agriculture, Janusz Wojciechowski, devant les eurodéputés réunis en plénière à Strasbourg. Attendue pour le 9 novembre selon le dernier agenda du collège des commissaires, elle couvrira à la fois «la dimension interne et externe (par exemple, l’Afrique), la sécurité alimentaire et le verdissement», poursuit-il.

Alternatives économiques

Dans son document, l’exécutif européen entend notamment réduire l’utilisation d’engrais chimiques au profit d’alternatives plus écologiques (par exemple le lisier issu de l’élevage). Les États membres seront appelés prochainement à revoir leur plan stratégique national (PSN, déclinaison de la future Pac) afin d’intégrer cette nouvelle donne. Ce travail permettra d’évaluer notamment «quelle est la part donnée à l’agriculture de précision ou encore à l’utilisation rationnelle des engrais traditionnels», précise le commissaire. Avant d’assurer que «cette communication visera à la fois à défendre la production européenne d’engrais et à réduire sa dépendance vis-à-vis du gaz russe».

Tout en saluant cette initiative, l’eurodéputé Herbert Dorfmann (Démocrates-chrétiens, Italie) a appelé l’exécutif européen à élever son niveau ambition «en ne restant pas au simple stade de la communication mais en proposant des investissements en matière de recherche, de production d’engrais, de rapatriement de la production d’engrais en Europe». Pour son collègue Dacian Ciolos (Rewew, Roumanie), il est important d’intégrer dans le cadre de cette stratégie «des mesures à court, moyen et long terme telles que diversifier la source des matières premières pour la production des engrais, soutenir une utilisation plus efficace des engrais et de promouvoir des alternatives aux engrais chimiques». «La défense d’une industrie européenne indépendante et forte permettra ainsi aux agriculteurs d’avoir accès à des engrais à des prix abordables. C’est la sécurité alimentaire qui est en jeu», prévient Clara Aguilera (S & D, Espagne).

Dérogations à la directive nitrates

De son côté, le Copa-Cogeca a demandé le 7 octobre lors d’une réunion extraordinaire, des actions immédiates afin de faire face à la pénurie d’engrais dans l’UE et d’assurer la transparence du marché des engrais (disponibilité et prix) via la mise en place d’observatoires. Les organisations et coopératives agricoles ont une nouvelle fois appelé la Commission européenne à suspendre ou à éliminer les mesures antidumping (représentant entre 16 % et 32 %) pour les importations de mélange d’urée et de nitrate d’ammonium en solution en provenance de Trinité-et-Tobago et des États-Unis. «Cela aiderait l’UE à diversifier ses sources d’approvisionnement», estiment-elles.

Lors de leur session en plénière, plusieurs eurodéputés ont également soutenu cette mesure. Le Copa-Cogeca demande également une suspension des barrières tarifaires pour les importations de divers engrais (urée, nitrate d’ammonium, NPK...) tant qu’il existe un risque de pénurie sur le marché européen. D’autre part, il appelle l’exécutif européen à adopter une dérogation temporaire à la limite maximale de 170 kg ha pour l’azote provenant des effluents d’élevage au niveau européen couvrant toutes les cultures. «Cela permettrait notamment aux agriculteurs de réduire à la fois leur dépendance aux engrais minéraux et leurs coûts d’intrants», explique-t-il. Enfin, l’organisation bruxelloise demande à établir une méthode de dérogation dans la directive sur les nitrates visant à utiliser des engrais composés de nutriments récupérés du fumier.

 

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