L'Oise Agricole 03 novembre 2021 a 16h00 | Par Pixabay

Climat: des inquiétudes pour le secteur de l'élevage

Alors que s'ouvre à Glasgow une Cop26 qui doit confirmer les objectifs climatiques pris dans le cadre de l'accord de Paris, les eurodéputés s'inquiètent des conséquences pour l'élevage européen souvent stigmatisé par les politiques de l'UE.

Abonnez-vous Reagir Imprimer
De nombreux parlementaires estiment que la Commission européenne stigmatise l'élevage, faisant courir le risque
d'une baisse de production, d'une concentration des exploitations et d'une hausse des importations.
De nombreux parlementaires estiment que la Commission européenne stigmatise l'élevage, faisant courir le risque d'une baisse de production, d'une concentration des exploitations et d'une hausse des importations. - © Pxabay

À la veille de l'ouverture du sommet sur le climat à Glasgow, les eurodéputés de la commission de l'Agriculture du Parlement européen ont, pour beaucoup, exprimé leur inquiétude quant à l'impact des nouveaux engagements climatiques de l'UE sur la production agricole. Ils redoutent en particulier une réduction de la production européenne de viande au profit d'importations de pays tiers moins regardant d'un point de vue environnemental.

Les dirigeants des pays du G20 se retrouvaient les 30 et 31 octobre à Rome afin de préparer, entre autres, les quinze jours de négociations sur le climat qui se tiennent du 31 octobre au 12 novembre à Glasgow lors de la Cop26. L'enjeu de cette réunion est, pour les 191 pays ayant ratifié l'accord de Paris, de préciser leurs engagements en indiquant comment ils atteindront les objectifs qu'ils se sont fixés. L'UE et les États-Unis tenteront de finaliser leur initiative visant à réduire les émissions mondiales de méthane de 30 % d'ici 2023.

Venu présenter à la commission parlementaire de l'Agriculture, le 26 octobre, une étude commandée par la Commission européenne sur «l'évaluation de l'impact de la Pac sur le changement climatique et les émissions de gaz à effet de serre», le directeur général adjoint à l'Agriculture, Tassos Haniotis a pourtant prévenu : «C'est un fait, il faudra faire baisser les émissions agricoles. C'est indispensable !».

 

Des émissions agricoles qui stagnent

Ce travail montre que, bien qu'elles aient diminué de 20 % depuis 1990, les émissions de gaz à effet de serre du secteur agricole de l'UE stagnent depuis 2010 (à l'exception des deux dernières années). Cela signifie que la «part de l'agriculture dans les émissions totales de gaz à effet de serre, qui avait légèrement diminué pour atteindre près de 10 %, est repassée à 12 %», le reste de l'économie ayant réduit ses émissions, résume le directeur général adjoint.

Un autre rapport, plus global, publié le 26 octobre par la Commission européenne conclut, lui, que même si les émissions de l'UE ont atteint leur plus bas niveau depuis trente ans en 2020, soit une baisse de 31 % par rapport aux niveaux de 1990, des efforts plus importants seront nécessaires pour que l'Union européenne atteigne ses objectifs climatiques consistant à réduire ses émissions nettes de gaz à effet de serre (GES) d'au moins 55 % d'ici 2030 et à atteindre la neutralité climatique à l'horizon 2050.

Dans le secteur de l'élevage, Tassos Haniotis souligne que l'atténuation du changement climatique est principalement réalisée par les systèmes d'élevage extensifs qui ont la capacité de stocker du carbone dans le sol, l'optimisation de l'alimentation, le traitement du fumier qui inclut la méthanisation, et le maintien des stocks de carbone grâce à la conservation des prairies permanentes. Du côté des cultures arables, la principale contribution provient du soutien apporté aux cultures fixatrices d'azote.

 

La production de viande stigmatisée

Des conclusions critiquées par de nombreux parlementaires qui estiment que la Commission européenne stigmatise l'élevage, faisant courir le risque d'une baisse de production, d'une concentration des exploitations et d'une hausse des importations. «Certains nous prêtent de fausses intentions de vouloir réduire la production agricole. Je n'imagine aucun scénario dans lequel notre production serait en déclin.

Par contre, les habitudes de consommation changent : par rapport à la situation, il y a trente ans, les Européens mangent moitié de boeuf», leur répond le représentant de la Commission européenne. «Le principal problème, analyse-t-il, c'est le fossé de connaissance qui existe entre ceux qui appliquent déjà des bonnes pratiques et les autres». C'est sur ce point qu'il préconise de concentrer les efforts.

Réagissez à cet article

Attention, vous devez être connecté en tant que
membre du site pour saisir un commentaire.

Connectez-vous Créez un compte ou

Les opinions emises par les internautes n'engagent que leurs auteurs. L'Oise Agricole se reserve le droit de suspendre ou d'interrompre la diffusion de tout commentaire dont le contenu serait susceptible de porter atteinte aux tiers ou d'enfreindre les lois et reglements en vigueur, et decline toute responsabilite quant aux opinions emises,

Les ARTICLES LES PLUS...

Voir tous