Colza: exploiter au mieux le potentiel d'une culture rentable
À l'initiative de Semences LG (Limagrain) et en partenariat avec Terres Inovia, Amazone et Timac Agro (fertilisation), une visite au champ à Fignières (80) était organisée à destination des agriculteurs et conseillers agricoles.

«L'exploitant qui nous accueille aujourd'hui rencontrait des difficultés de conduite de son colza à cause des aléas climatiques et des insectes d'automne et comme il n'est pas le seul, nous avons voulu mettre au point cette matinée pour donner les clés de la réussite du colza qui reste malgré tout une culture rentable», expose Sébastien Rault, ingénieur marketing opérationnel Limagrain Europe, accompagné de Mélanie Szalkowski, la représentante régionale de la marque.
Pour cela, quatre ateliers accueillaient les visiteurs pour des informations théoriques et pratiques qui s'appuient sur la plateforme de Fignières.
Des variétés adaptées à chaque situation
Norman Orluc, responsable développement chez Limagrain, rappelait que les premiers gros progrès génétiques sur colza datent seulement des années 1990, avec l'émergence des hybrides : «C'est une culture jeune pour un sélectionneur comme nous, il y a encore du potentiel de développement, on a gagné jusque là 0,7 q/ha/an. Le record est de 70 q/ha en Pologne !» Aujourd'hui, le changement climatique, la résistance aux maladies et le retrait de matières actives comme le phosmet rebattent les cartes et l'objectif est d'assurer un potentiel pour déplafonner les rendements en toutes circonstances.
Le colza reste en terre 11 mois et il faut lui assurer un démarrage au semis rapide (stade 4 feuilles au 20 septembre) pour résister à la pression des insectes, un redémarrage vigoureux au printemps pour que les larves d'altises n'atteignent jamais l'apex, auquel cas la plante ne pousse plus et buissonne. Enfin, les siliques ne doivent pas s'égrainer.
Sur les essais de Fignières, on voit nettement la différence entre les parcelles ayant reçu un insecticide à l'automne et celles n'en ayant pas reçu, malgré une efficacité de seulement 25 %. De même, les comptages de larves d'altises montrent que certaines variétés semblent plus attirantes que d'autres. Sont testées également différentes densités de semis, ici 40 grains/m2, généralement choisie par les agriculteurs, ce qui est trop. Conseil est donné également de ne pas récolter trop tôt, ce qui souvent le cas. «Il n'y a pas de variété miracle, qui cumule tous les avantages, il y a juste une variété adaptée à chaque situation. La mise en place de leviers par l'agriculteur est essentielle.»
Colza robuste
C'est le concept développé par Terres Inovia, à partir de pratiques d'agriculteurs du Centre de la France qui, malgré des résistances aux pyrèthres, arrivaient à faire de bons rendements.
Un tableau de bord colza est proposé et c'est l'agriculteur qui note ses pratiques et son appréciation, en vert, orange ou rouge, à différentes périodes. Il faut rechercher une levée précoce, des pieds vigoureux, une croissance dynamique et continue et une reprise rapide sortie hiver.
«L'idéal est de semer avant une pluie, y compris début août. Attention au travail du sol qui ne doit pas compacter et permettre à la racine pivot de bien descendre dans le sol. Elle doit mesurer 15 cm au début de l'hiver», conseille Nicolas Latraye.
Attention aussi à la surdensité au semis. De l'azote en octobre (potentiellement possible sous conditions avec la nouvelle directive nitrates, à confirmer), des apports de matière organique, des plantes compagnes peuvent favoriser la bonne installation du colza.
Une bonne nutrition
Le spécialiste de Timac Agro, Gérard de Beaudrap, l'assure : «pour réussir son colza, il faut une bonne génétique, assurer le développement de la graine puis de la racine et enfin, une nutrition régulière tout au long du cycle.» Il insiste sur les besoins en phosphore du colza : 10 % à son installation, 50 % avant la floraison et 40 % après. Pourtant, la fertilisation phosphatée ne se fractionne pas, alors que le colza a besoin d'une unité de phosphote pour trois d'azote. Attention aux carences en soufre également. Un bilan entrées-sorties et forme minérale-organique est conseillé sur la rotation pour vérifier que la plante a ce qu'il lui faut, dans une forme assimilable. «La feuille est le moteur de la plante, les racines doivent la faire fonctionner à plein régime. Il faut qu'elles aient le bon carburant à proximité.»

Precea, semoir monograine d'Amazone, pour colza réussi
Un technicien du constructeur, Baptiste Millet, et AgriSanterre, son distributeur local, ont présenté ce modèle adapté à toutes les tailles de graines. Le semoir dépose la graine avec précision en fond de sillon pour lui assurer l'humidité et une roue rappuie pour un meilleur contact sol-graine. L'écartement entre les 6 ou 7 rangs est réglable facilement et les disques distributeurs sont en plastique, donc peu coûteux, adaptés à chaque type de graines, et se changent facilement. La semence est déposée dans le sol grâce à un flux d'air et des socs adaptés qui permettent un débit de chantier très performant (15 km/h). L'ensemble est géré par des capteurs qui assurent la régularité de semis dans le rang et en profondeur.
De l'engrais peut être épandu en même temps que le semis avec précision, en poquets. Résultat : des éléments nutritifs à bonne distance de la graine et une économie de dose assurée.
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