L'Oise Agricole 23 octobre 2021 a 13h00 | Par Vincent Fermon

Des fonds européens qui boostent la recherche régionale

Autorité de gestion d'une partie des fonds européens dédiés au développement, la Région Hauts-de-France organisait la semaine dernière une visite de plusieurs projets ou structures accompagnés par ces fonds. L'occasion de démontrer que ceux-ci sont utilisés à bon escient et qu'ils répondent à des attentes diverses, y compris pour le secteur agricole.

Abonnez-vous Reagir Imprimer
Pour Daniel Leca, vice-président du Conseil régional en charge des universités, de la recherche, de l'innovation et de l'Europe, les différents fonds européens liés au développement sont «une aubaine», a-t-il rappelé à Estrées-Mons, devant les représentants de la Commission européenne et les responsables d'Agrotransfert sur la plateforme de recherche de l'Inrae et d'Agrotransfert.
Pour Daniel Leca, vice-président du Conseil régional en charge des universités, de la recherche, de l'innovation et de l'Europe, les différents fonds européens liés au développement sont «une aubaine», a-t-il rappelé à Estrées-Mons, devant les représentants de la Commission européenne et les responsables d'Agrotransfert sur la plateforme de recherche de l'Inrae et d'Agrotransfert. - © V.F.

Quel est le point commun entre un centre social à Lille (59), des champs d'expérimentation à Estrées-Mons et un centre-ville (Creil) qui s'est engagé dans un chantier de mutation urbaine ? Tous bénéficient du concours de fonds européens et ont été mis à l'honneur à l'occasion de la Semaine européenne en Hauts-de-France par une série de visite sur le terrain de représentants de la Commission européenne et du vice-président du Conseil régional en charge des universités, de la recherche, de l'innovation et de l'Europe, Daniel Leca. Dans le cadre du programme opérationnel (PO) 2014-2020, la Région Hauts-de-France a en effet bénéficié de différents fonds européens pour un montant de 1,43 milliard d'euros pour «soutenir des projets locaux qui améliorent le cadre de vie, l'économie et l'écologie», dixit la direction Europe du Conseil régional. Depuis 2014, les fonds européens de la politique régionale ne sont plus distribués uniquement par l'État mais aussi par les Conseils régionaux qui en ont hérité d'une grande partie de la gestion. Les Régions gèrent ainsi presque totalement le Fonds européen de développement économique régional (Feder) ainsi que le Fonds européen agricole pour le développement rural (Feader). Le Fonds social européen plus (FSE+) est quant à lui cogéré avec l'État. Fonction du type de fonds à distribuer, les Régions disposent d'une plus ou moins grande latitude. Dans les Hauts-de-France, 45 % des fonds Feder sont fléchés vers la transition écologique.

Un effet levier puissant

Pour Daniel Leca, ces fonds européens sont «une aubaine», a-t-il rappelé à Estrées-Mons, devant les responsables d'AgroTransfert sur la plateforme de recherche de l'Inrae et d'AgroTransfert, le centre de transfert d'innovation agricole en Hauts-de-France. «Ces fonds sont un puissant effet de levier pour nos politiques régionales (...) et une part décisive du budget de fonctionnement de la région en dehors de nos compétences fixées par la loi.» L'effet levier, c'est bien ce qu'apprécie AgroTransfert : «Depuis 2009, nous bénéficions d'environ 500.000 EUR par an de fonds européens (Feder) sur un budget d'environ 2,2 à 2,3 millions, souligne Jean-Pascal Hopquin, son directeur. Il y a un effet d'entraînement évident. Quand nous allons voir un financeur pour monter un projet de recherche, cela rassure.» Confronté depuis plusieurs années à devoir diversifier ses sources de financement, AgroTransfert apprécie le concours de fonds européens et constate «un doublement de l'activité de recherche depuis que nous en bénéficions», poursuit-il.

Un accompagnement concret

L'un des avantages encore des fonds européens est de permettre le financement de projets très concrets, selon la Région Hauts-de-France. Et là, trouver des exemples n'est pas compliqué du côté d'AgroTransfert qui rappelle les thèmes sur lesquels se concentrent ses travaux : changement des systèmes de production, agrosystèmes et fertilité des sols, développement de la bioéconomie dans les territoires, accompagnement de la gestion du risque dans les transitions agricoles. D'une manière générale, «on intervient dans des domaines compliqués pour les autres en fournissant de l'ingénierie, mais le résultat est de produire des choses dont les gens ont besoin», défend Jean-Pascal Hopquin, citant l'exemple d'outils d'aide à la décision, des formations, des livrets techniques de références... Grâce aux fonds européens, ce sont les travaux réalisés sur la connaissance du sol et les nouvelles pratiques qui sont particulièrement mis en avant.

Pour Daniel Leca, la visite de représentants de la Commission européenne était aussi l'occasion d'insister sur l'attachement de la Région à cette attribution : «Je ne suis pas sûr que la Région Hauts-de-France serait aussi bien dotée si la gestion des fonds européens était effectuée par l'État.» Et le vice-président en charge des universités, de la recherche, de l'innovation et de l'Europe de souligner que les Hauts-de-France sont l'une des régions de France où les dotations européennes sont «les mieux utilisées, sans aucun dégagement d'office». Une façon d'assurer également que les porteurs de projets régionaux se sont désormais bien approprié ce moyen de financement et qu'ils les sollicitent plus facilement aujourd'hui qu'ils ne le faisaient hier.

L'Inrae se dote d'une direction RSE

L'Institut national de recherche pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement (Inrae) a indiqué le 11 octobre la création d'une direction «Responsabilité sociétale et environnementale» (RSE). Cette nouvelle direction aura notamment en charge, le pilotage des projets transversaux de réduction d'impact négatif sur l'environnement comme cieux liés à la préservation et la restauration de la biodiversité et ceux visant à réduire les gaz à effet de serre. La direction RSE aura aussi à mobiliser les acteurs internes autour des enjeux de développement durable et de valoriser les actions menées. Cette création jugée «inédite» pour un établissement public scientifique et technique (EPST) «doit mener à la convergence entre travaux menés, pratiques internes et respect des valeurs de responsabilité, solidarité, équité et efficience, associés à une démarche environnementale ambitieuse portée par tous les acteurs de l'institut». La nouvelle direction a été confiée à Benoit Malpaux, ingénieur agronome d'AgroParisTech et docteur de Sorbonne Université en physiologie animale. Il occupait auparavant les fonctions de directeur des ressources humaines et du développement durable (2017-2021).

Réagissez à cet article

Attention, vous devez être connecté en tant que
membre du site pour saisir un commentaire.

Connectez-vous Créez un compte ou

Les opinions emises par les internautes n'engagent que leurs auteurs. L'Oise Agricole se reserve le droit de suspendre ou d'interrompre la diffusion de tout commentaire dont le contenu serait susceptible de porter atteinte aux tiers ou d'enfreindre les lois et reglements en vigueur, et decline toute responsabilite quant aux opinions emises,

A LA UNE DANS LES REGIONS

    » voir toutes 1 unes regionales aujourd'hui