Jérôme et Maryse Dormoy, exploitants en grandes cultures à Boissy-Fresnoy, dans le Valois, ont monté un élevage ovin en 2017 et vont participer pour la première fois à l'opération Made in viande en recevant le 16 mai une classe d'enfants de 4 à 6 ans de Ver-sur-Launette.

C'est parce que leur fille voulait s'installer en créant un atelier ovin sur l'exploitation que le couple s'est lancé dans l'aventure de l'élevage. Ils ont commencé en agrandissant de deux travées un hangar existant pour y installer les 100 premières brebis qui sont arrivées sur la ferme. «C'étaient des île-de-France, mais lorsque nous avons augmenté le cheptel ensuite, nous avons choisi des bleus du Maine. C'est une race plus rustique, qui peut vivre en extérieur toute l'année et qui agnelle plus facilement, sans aide humaine», témoigne l'exploitante.

Finalement, pour des raisons personnelles, leur fille a suspendu son projet d'installation, mais Jérôme et Maryse Dormoy ont bien abouti la démarche et particulièrement bien réfléchi à la commercialisation de leurs produits. «L'idée de départ était de faire de la vente directe. Vendre des agneaux à une coopérative ne permet pas de fixer le prix et oblige à un cahier des charges. Nous, on voulait tout maîtriser, mais c'est vrai que vendre, c'est un autre métier», reconnaissent-ils.

Produits d'appel

Les 200 agneaux dont ils commercialisent la viande sont abattus à l'abattoir de Jossigny, en Seine-et-Marne, à une cinquantaine de kilomètres de Boissy-Fresnoy. Ils y amènent les agneaux en van le mardi et récupèrent la viande découpée en pièces et sous vide le vendredi grâce à un camion frigorifique. «On ne touche jamais directement la viande, les morceaux sont sous vide, ce qui évite de nombreuses contraintes sanitaires. Nous vendons essentiellement des caissettes de 8 à 12 kg, à 16,5 EUR/kg. Chacune contient un gigot, une épaule, des côtes, de la poitrine, du collier et des abats si le client le demande», précisent les éleveurs. Les acheteurs peuvent bien entendu ne prendre qu'une pièce s'ils le désirent.

Tout se fait sur commandes préalables, les clients viennent chercher leurs achats le vendredi soir et le samedi matin.

Pour amener la clientèle jusqu'à son élevage, Maryse Dormoy a eu une idée originale et efficace. «J'ai voulu créer un produit d'appel, que je puisse vendre sur les marchés sans avoir besoin de vitrine réfrigérée et qui utilise les bas morceaux de la carcasse. J'ai demandé à JG, créateur de bocaux, de créer des terrines et rillettes d'agneau sans porc et vendus en conserves. Après m'avoir dit que c'était impossible à préparer sans porc, il a réussi, tout simplement en mettant de la graisse de canard dans les rillettes.» Ces produits uniques (jamais vus ailleurs, semble-t-il !) sont une belle entrée en matière avec les clients qu'elle rencontre au marché de Péroy-les-Gombries, une fois par mois, dans les marchés de Noël et tous les événements festifs locaux. «L'idée est de me faire connaître grâce à ces terrines, puis les clients franchissent le pas et nous commandent de la viande sous vide».

Maryse Dormoy profite du contact avec les clients pour parler de l'élevage et de l'exploitation. Ils sont invités en toute transparence à visiter la ferme et les habitants de Boissy-Fresnoy peuvent voir les agneaux qui pâturent les couverts d'après moisson, les ZNT (zone de non traitement) ou les herbages. Les animaux consomment de l'orge produite sur l'exploitation, des tourteaux de colza, foin et enrubannage, sans compter l'herbe. «Tout est réfléchi par rapport à la globalité de l'exploitation, que ce soit en investissement, en organisation ou en temps de travail. Si participer à une manifestation ne m'apporte pas de clients à terme, je n'y vais plus. Car l'atelier demande beaucoup de travail, de contention, nous avons entre deux et trois périodes d'agnelage. Mais j'avoue que les retours positifs des clients sont une grande satisfaction pour nous.»

Les neuf exploitations sises à Boissy-Fresnoy ont déjà organisé conjointement des portes ouvertes et les agneaux du Valois, le nom donné à leur activité par Maryse et Jérôme Dormoy, poursuivent leur travail de communication en intégrant cette année l'opération made in viande. «L'institutrice m'a contactée et je vais proposer aux enfants de découvrir l'alimentation des agneaux, les soins que nous leur apportons, le matériel que nous utilisons et nous leur montrerons des films réalisés par nous sur les étapes importantes de l'élevage.»

Dans la foulée de cette visite du 16 mai, le dimanche suivant, le 21 mai, Jérôme et Maryse Dormoy ouvriront leurs portes à l'occasion du pélerinage paroissial de Boissy-Fresnoy. Les agneaux du Valois feront encore parler d'eux !

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Tél. 06 08 37 98 79

Un autre élevage
Jimmy Dewaele, éleveur naisseur de Blondes d'Aquitaine à
Coivrel, est délégué Oise à Interbev et c'est donc tout naturellement qu'il a décidé de participer à l'opération. «Je connais l'institutrice du village et elle cherchait une sortie à faire avec ses écoliers. Je lui ai donc proposé de venir découvrir la ferme et le métier d'éleveur.» Au final, ce seront même deux classes qui iront sur l'exploitation le 12 mai. Un coffret pédagogique fourni par Interbev permet d'animer la visite au travers de jeux à effectuer en groupes pour apprendre comment on élève les animaux, comment on les nourrit et les soigne.