La première salve de cette rentrée syndicale a porté sur la Loi Duplomb et ses conséquences pour la profession agricole. La FDSEA 60 prépare ses prochaines actions dans les grandes et moyennes surfaces (GMS) avec un objectif clair : dénoncer l’incohérence d’un système qui interdit aux agriculteurs français l’usage de molécules tout en autorisant la consommation d’aliments produits avec ces mêmes substances à l’étranger. «La FDSEA ne lâchera rien», a martelé Régis Desrumaux, pointant du doigt une situation où l’Europe augmente les seuils sur certains produits pendant que la France les interdit purement et simplement. Selon lui, cette politique met en péril des filières entières, des productions locales et, in fine, des emplois agricoles.

PAR7 et ZAR : «Illisible et déconnecté du terrain»

Le président de la FDSEA 60 est également revenu sur la réunion régionale des Hauts-de-France qui a précédé ce bureau. Au cœur des débats : le 7e Programme d’Actions Régional (Par7) lié à la directive nitrates et les Zones d’Actions Renforcées (Zar). La fédération départementale maintient sa position de rejet du Par7, qu’elle juge «illisible sans prise en compte de la réalité du terrain». Régis Desrumaux s’est montré particulièrement déterminé sur ce dossier : «Quand on voit le résultat, et la lecture impossible et incompréhensible pour les agriculteurs, sans minimiser les ZAR et la cartographie qui reste nébuleuse à ce jour sur l’établissement des parcelles concernées ! Il faut que l’on redouble de vigilance et de fermeté sur les prochaines négociations du futur Pan/Par.»

Le président insiste sur la nécessité que ces textes «viennent du terrain et surtout pas d’administrations». Pour simplifier les démarches des agriculteurs concernés par ces mesures chronophages, la FDSEA 60 a décidé de proposer un courrier type aux adhérents qui le souhaitent, leur permettant d’indiquer les deux mesures réalisées pour l’ensemble de leur exploitation.

Renouvellement syndical en ligne de mire

L’ordre du jour comprenait également le renouvellement du réseau syndical de la FDSEA, processus crucial qui débutera dès cette fin d’année. Cette démarche se poursuivra aux niveaux régional puis national jusqu’au congrès de la FNSEA prévu en mars prochain. L’enjeu est de taille : assurer une représentation de chaque secteur du département au sein du conseil de la fédération.

Gestion de l’eau : des dossiers toujours dans l’impasse

Sur la problématique plus large de la gestion de l’eau, la FDSEA 60 fait pression sur la DDT pour obtenir un comité de pilotage dédié aux cours d’eau. Un cas concret de demande d’entretien a illustré l’absence totale de simplification administrative dans ce domaine. Fort d’un recensement réalisé avant l’été auprès des adhérents sur les cours d’eau posant des problèmes de classement ou d’entretien, le syndicat entend pousser l’administration à revoir rapidement ces éléments remontés par le réseau.

Rendez-vous ce week-end

La réunion s’est conclue sur l’organisation pratique du stand FDSEA lors de deux événements départementaux de ce week-end : «Campagne en fête» à Corbeil-Cerf et la «Fête de la ruralité» à Compiègne. L’occasion pour la fédération de poursuivre son travail de terrain et de dialogue avec les agriculteurs du département.