L'Oise Agricole 18 octobre 2021 a 10h00 | Par Lucie Debuire

Il veut implanter des mini-forêts en ville

Réimplanter un écosystème forestier au milieu de zones urbaines en alliant la participation des habitants et l'instruction des plus jeunes, c'est l'objectif de Mathieu Verspieren, fondateur de l'entreprise BeeForest.

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Benoît Muguet, adjoint en charge de l'urbanisme, du cadre de vie et de l'espace public à la ville de Templemars, et Mathieu Verspieren, fondateur de BeeForest, ont lancé un chantier participatif de plantation d'arbres en pleine ville.
Benoît Muguet, adjoint en charge de l'urbanisme, du cadre de vie et de l'espace public à la ville de Templemars, et Mathieu Verspieren, fondateur de BeeForest, ont lancé un chantier participatif de plantation d'arbres en pleine ville. - © LD

C'est plus fort que lui, Mathieu Verspieren a toujours les mains dans la terre ou sur un arbre. Une passion qu'il souhaite transmettre. C'est ainsi qu'est né BeeForest en février 2020.

Le but de cette entreprise : recréer des petits écosystèmes forestiers au beau milieu des villes, en partenariat avec des municipalités ou des copropriétés. L'idée n'est pas de simplement planter des arbres, mais bien de mettre en place une parcelle forestière avec toute la biodiversité qu'elle accueille. «Je plante différentes essences d'arbres locales, adaptées au type de terrain et au climat sur quelques mètres carrés de manière très dense, explique Mathieu Verspieren. L'idée est d'obtenir trois strates : l'arborescence supérieure, inférieure et arbustive, comme dans une vraie forêt en somme.»

Accélérer l'arrivée de la biodiversité

Mais retrouver la biodiversité d'une forêt demande une cinquantaine d'années, le temps que les feuilles des arbres se décomposent et que les essences hélophytes, qui aiment la lumière, laissent la place aux arbres de hautes tiges. Trop long pour cet entrepreneur. «Pour accélérer le processus, je crée un humus favorable au développement microbien du sol, précise ce passionné. Avant la plantation, je nourris le sol avec du compost végétal, du fumier et après la plantation, j'épands de la paille.» Grâce à la grande quantité d'engrais naturel, le sol va se nourrir et ainsi développer toute une diversité floristique et faunistique naturellement. Quant à la suite, l'écosystème va se mettre en place tout seul, en accueillant des oiseaux et autres animaux. Pour bien imaginer ce concept, il faut se rendre à Templemars (59) où il vient d'achever une de ses plantations (voir encadré). C'est au beau milieu d'un terrain enherbé fraîchement planté, devant l'école, qu'on retrouve le fondateur de BeeForest près de ses jeunes arbres.

Une petite dizaine d'îlots ont été plantés en février par les habitants, à l'initiative de la commune. «J'ai à coeur que ces chantiers de plantations soient participatifs, explique Mathieu Verspieren. Je veux transmettre ma passion.»

Créer du lien entre les habitants

En parallèle du chantier de plantation, il est intervenu dans les classes de l'école pour sensibiliser les enfants aux rôles des forêts. «Cela passe par des ateliers sur l'arbre, la forêt, énumère-t-il. Nous parlons également de l'environnement et nous leur proposons des solutions concrètes», comme la plantation des arbres. «Les enfants plantent une forêt près de chez eux, c'est symbolique. Quand on plante un arbre, on s'en souvient toute sa vie.» Une fois initiés, les enfants invitent leurs parents à participer au chantier collaboratif. «Le fait que les enfants l'aient déjà fait en classe motive leurs parents.» Une manière pour Mathieu Verspieren de reconnecter les citadins à la nature tout en créant du lien entre eux.

Des projets subventionnés par la région

Des moments riches en histoires : «Entre un couple qui vient planter un arbre à leur effigie en laissant un petit mot, une autre personne qui en plante un en souvenir de son papa décédé, celle qui est sceptique et qui finit par en planter une vingtaine et ceux qui viennent voir leur arbre tous les jours, tout cela me démontre que les citadins ont besoin de nature.» L'impact est d'autant plus grand que l'effort fourni par tous les habitants est visible de chez eux et ce pendant longtemps.

Sur les cinq derniers mois, l'entreprise BeeForest a ainsi participé à la plantation de 28.000 arbres dans les Hauts-de-France, dont 11.000 dans des copropriétés et 17.000 dans six communes des agglomérations lilloise et du Calaisis. D'autres villes semblent intéressées par ce concept pédagogique et social qui améliore la qualité de vie des riverains.

D'autant plus que la Région Hauts-de-France subventionne à hauteur de 60 % ces plantations. De bon augure pour ce passionné de nature qui possède aussi des ruches et ne compte pas s'arrêter à la plantation de mini-forêts.

Améliorer le cadre de vie

Avant l'arrivée des arbres en îlots à Templemars, le terrain devant l'école primaire était un peu en friche. «Nous voulions améliorer le cadre de vie des voisins de cette parcelle, explique Benoît Muguet, adjoint en charge de l'urbanisme, du cadre de vie et de l'espace public à la ville. Nous avons fait appel à BeeForest car nous voulions retrouver un peu de nature dans cet espace et que les riverains se le réapproprient.» Outre le fait de planter des arbres qui permettent de donner de l'ombre ou d'ériger une barrière visuelle ou sonore, ce qui a séduit l'élu, c'est l'implantation de tout un écosystème naturel et de faire participer les habitants ainsi que les élèves de la commune. «À cela s'ajoute une possibilité pour les professeurs de l'école de pratiquer leurs enseignements sur l'environnement et la nature aux portes de leurs classes.»

 

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