L'Oise Agricole 07 février 2021 a 11h00 | Par Amandine Priolet

Ils préparent les championnats du monde des charcutiers-traiteurs

Le 29 mai prochain, l'équipe de France Traiteur participera à l'International catering cup (ICC), autrement dit les championnats du monde des traiteurs, au Sirha de Lyon. Après moult rebondissements, le binôme tricolore poursuit sa préparation. À l'image d'un marathon.

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Le coach Sébastien Zozaya (à gauche) prodigue de précieux conseils au capitaine de l'équipe, David Bourne.
Le coach Sébastien Zozaya (à gauche) prodigue de précieux conseils au capitaine de l'équipe, David Bourne. - © Equipe de France Traiteur

C'est une belle histoire qui se poursuit. Souvenez-vous : le 27 janvier 2020, David Bourne et Steve Jacob, traiteurs dans la Drôme, décrochaient le Trophée d'or du championnat de France des charcutiers-traiteurs. Une victoire qui leur a offert le privilège de représenter la France lors de la septième édition de l'International catering cup (ICC) en mai prochain à Lyon.

Ce concours, théâtre de l'excellence, verra s'affronter la Californie (États-Unis), le Luxembourg, la Russie, le Japon, le Maroc, Singapour, l'Italie, le Vietnam, la République Tchèque, la Belgique et la France. À sept mois de l'échéance, l'équipe de France traiteur répète ses gammes. Avec un petit bouleversement en prime, survenu au début du mois de novembre. «Mon binôme, Steve Jacob, a dû arrêter la compétition pour se recentrer sur son activité», explique David Bourne. Travaillant dans l'évènementiel, les traiteurs ont en effet été les premiers touchés par la crise du coronavirus et le champion de France traiteur 2020, Steve Jacob, a été contraint de laisser sa place à Jérémie Gruson, chef privé installé à Aubenas (Ardèche). Lorsqu'il a été sollicité par son futur binôme, le chef de 36 ans n'a pas hésité une seule seconde : «Ma réponse a été instinctive, et j'ai évidemment dit oui de suite sans me poser de questions. C'est vraiment une occasion exceptionnelle», se réjouit-il.

L'Ardèche et la Drôme unies pour représenter la France

Fils et petit-fils de charcutier, Jérémie Gruson s'est d'abord dirigé vers une formation de cuisinier. Mais balloté entre le monde de la cuisine et celui de la pâtisserie - son grand-oncle était pâtissier -, il s'est très vite spécialisé dans le monde de la gourmandise sucrée. Il a d'ailleurs pris part à de nombreux concours, participant notamment à quatre reprises au championnat de France du dessert où il a atteint la finale nationale en 2018. En parallèle, il a fait ses gammes au restaurant Le Vivarais de Vals-les-Bains (Ardèche) et auprès de Franck Patulat à Carcassonne (Aude) en tant que chef pâtissier. Aujourd'hui chef privé pour des personnalités, Jérémie Gruson s'est lancé un nouveau défi en intégrant l'équipe de France.

Heureusement, la transition a pu se faire en douceur, notamment grâce aux conseils avisés de David Briand, meilleur ouvrier de France en pâtisserie. Steve Jacob ayant la charge de la partie sucrée du buffet, il s'agissait pour Jérémie Gruson de reprendre la main. Un nouveau souffle pour la sélection française qui devra apprendre dans les prochains mois à travailler ensemble.

Le duo de chefs traiteurs se réunira régulièrement et organisera des épreuves blanches pour se tester et apprendre à coordonner son travail. «Le jour J, nous aurons à nos côtés un commis d'office qu'il nous faudra intégrer au binôme. L'harmonie de l'équipe est importante et fait partie des points essentiels aux yeux du jury», poursuit David Bourne.

Osmose et adrénaline en plat de résistance

Créer une osmose au sein de l'équipe de France, tel est le crédo du traiteur. «Je suis en mode compétition. Notre seul objectif, c'est de gagner», affirme-t-il, ambitieux. Chez son coéquipier Jérémie Gruson, l'état d'esprit est véritablement le même : «C'est très excitant. J'ai ce besoin d'adrénaline, d'aller de l'avant et d'évoluer. C'est ce que m'offre cette compétition», explique-t-il.

Pour cette aventure, le binôme français est coaché par Sébastien Zozaya, meilleur ouvrier de France 2019 et vice-champion du monde 2017. «Il connaît la compétition par coeur, il sait le niveau des autres équipes. Nous ne devons pas atteindre l'excellence sur un seul plat, mais sur un menu de A à Z», ajoute le capitaine de l'équipe, David Bourne, avant d'ajouter : «C'est une préparation qui nécessite énormément de travail, sept jours sur sept, pour peaufiner les moindres détails». Pour donner le meilleur, il s'appuie d'ailleurs sur un coach sportif et mental qui le pousse dans ses retranchements. «Cette compétition ressemble à un défi sportif», observe-t-il.

À six mois de l'échéance, l'équipe de France garde le cap et continue de travailler sur le buffet qu'elle présentera le 29 mai prochain. Leur histoire ne fait que commencer !

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