L’abattoir de l’Aisne au service de la filière porcine
En activité depuis mars dernier, l’Abattoir de l’Aisne situé sur la zone de Royeux à Gauchy, a été inauguré le 1er septembre en présence du préfet, des élus politiques, des responsables agricoles, des clients et des financeurs.

L’abattoir du Nouvion-en-Thiérache se dégradait depuis des années et ne répondait plus aux normes. «Il y a une dizaine d’années, les salariés ont eu le courage et l’audace de reprendre leur société qui allait cesser son activité. Ils se sont regroupés, ont investi leurs indemnités de licenciement pour se lancer dans l’entreprenariat en créant la scop de l’Abattoir de l’Aisne» a expliqué Arnaud Laplace, co-gérant avec Annie Doyet. Un tout nouveau bâtiment a donc été construit à Gauchy près de Saint-Quentin. «Ce nouvel outil de 3 800 m2 bâti sur 3 ha peut traiter jusqu’à 1000 porcs jours, soit un tonnage maximum de 23 000 tonnes à l’année, le double de la capacité du Nouvion».
Une politique ambitieuse de soutien
Pourtant, le chemin n’a pas été facile. Covid, guerre en Ukraine qui a fait flamber les coûts des matériaux obligeant les gérants à revoir leurs budgets de 9,6 millions d’euros à la hausse pour atteindre 11,6 millions d’euros. Depuis sa mise en route en mars 2023, l’entreprise subit l’augmentation des coûts de l’énergie. Pourtant, face à cela, «il a fallu du courage, de la ténacité pour réussir à convaincre les partenaires». «L’avenir de l’abattoir de l’Aisne a pu être réalisé car il y avait des hommes et des femmes ont tenu le cap coûte que coûte pour que cet outil se fasse» a commenté Didier Hue, président d’Agrosphères qui a accompagné la Scop. En apportant des volumes, en accompagnement financièrement, éleveurs, groupements d’éleveurs, marques commerciales régionales, administrations et organisations professionnelles régionales, Etat, Région, Département… tous ont contribué à l’implantation de cet outil sur le territoire. «Au travers de l’exemple de l’abattoir, je reste persuadé que collectivement agriculteurs, industriels, partenaires avec le soutien des pouvoirs publics, nous allons pouvoir continuer à construire, à structurer, à accompagner nos filières régionales pour transformer plus et mieux en région. Pour cela, je me tourne vers les représentants de l’état et de région, nous avons besoin d’une politique ambitieuse pour soutenir la filière agro-alimentaire régionale».
Produire régional, manger régional
Cet outil qui répond aux normes d’aujourd’hui et de demain, tant sur les conditions environnementales, le bien-être animal, la sécurité alimentaire, la qualité technique des produits travaillés et les conditions de travail, peut accueillir 25 % de la production porcine régionale. Le but est d’augmenter sa capacité et il a été conçu pour accueillir d’autres filières, notamment bovines. De nombreux projets sont semble-t’il déjà dans les cartons.
Xavier Bertrand, président de la Région des Hauts-de-France, a associé dans ces propos, Marie-Sophie Lesne et Isabelle Ittelet, conseillères régionales qui ont fortement œuvré dans la réussite du projet. Un projet qu’il tenait à garder sur son territoire. «Aujourd’hui la région finance les abattoirs pour donner un avenir à toute une filière et des garanties sur l’alimentation». Car le président de région tient à ce que l’on trouve dans notre assiette provienne des Hauts-de-France. «Si on a fait cela, c’est parce qu’il y a mieux que les discours, il y a les actes ! C’est parce que l’on tient à l’élevage, à l’agriculture, qu’on a mis en place ce financement». Et ce n’est pas fini puisque le président a annoncé travailler sur un outil budgétaire pour permettre d’avoir des établissements de transformation après l’abattage sur la partie agro-alimentaire. «Ce dispositif sera mis en place dans les mois qui viennent de façon à permettre à la filière d’avoir tous les maillons de la chaîne, indispensables pour le développement» a assuré Xavier Bertrand, appuyant sur l’importance des produits régionaux : «si encore une fois nous voulons être sûrs de ce que nous mangeons et de ce que nous donnons à nos enfants à manger, il vaut mieux faire confiance aux agriculteurs des Hauts-de-France et de France plutôt qu’à tout autre… à bon entendeur !».
Lors de l’inauguration, tous étaient unanimes : l’abattoir de l’Aisne apporte une alimentation saine, locale, des emplois et participe à l’économie locale. Thomas Campeaux, préfet de l’Aisne, s’est félicité de la mise en route de l’Abattoir de l’Aisne, «un outil moderne et adapté aux exigences». Il espère que la capacité maximale de l’entreprise sera rapidement atteinte, ce qui confortera son équilibre financier.
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