L’Oise met les gaz
Lundi 6 décembre, Corinne Orzechowski, préfète de l’Oise, a présenté et signé la charte de la stratégie départementale de méthanisation agricole en compagnie du président de la Chambre d’agriculture, Hervé Ancellin, et du directeur départemental des territoires, Claude Souiller.

Amorcée par l’ancien préfet de l’Oise, Louis Le Franc, cette charte vise à développer la méthanisation et son énergie renouvelable au sein du département. Corinne Orzechowski, qui a repris le flambeau, explique durant la conférence de presse le principe de la méthanisation : «elle s’inscrit au cœur de plusieurs enjeux importants : l’environnement, la gestion des déchets, la politique énergétique, ainsi que l’avenir de notre agriculture.» La méthanisation est une activité de production d’énergie renouvelable (gaz ou électricité) à partir de déchets organiques. Elle valorise des substrats organiques variés : sous-produits agricoles, déchets d’industries agro-alimentaires, déchets organiques des collectivités. Le biométhane obtenu est, soit injecté directement dans le réseau de gaz naturel, soit utilisé en co-génération. Il peut être valorisé en tant que biocarburant pour les transports en commun ou en chauffage en auto-consommation sur site. Pour les agriculteurs, il s’agit de diversifier leur activité tout en développant l’énergie sur le territoire.
Plusieurs axes de développement
Cette charte a été construite en lien étroit avec de nombreux partenaires, collectivités, représentants d’associations.... (Roso, Draaf, Dréal, la Chambre d’agriculture, la DDT...) et a fait l’objet d’une présentation et de sa validation en juillet dernier. L’objectif est de garantir un développement harmonieux de la filière, tout en assurant des échanges pérennes entre les partenaires de la filière et un relais d’information auprès des porteurs de projet.
Dans un premier temps, il a été mis en évidence que le principal frein au développement de la méthanisation était le manque de dialogue et d’appropriation locale des projets par les habitants du territoire. Dès lors, les services de l’État, en lien avec la Chambre d’agriculture de l’Oise, ont mis en place un guichet unique des énergies renouvelables afin de faire connaître les outils et les méthodes nécessaires pour contribuer à un bon dialogue territorial et à la mise en relation des différentes parties prenantes d’un projet.
Dans un deuxième temps, il est impératif de promouvoir des pratiques culturales comme les Cive (cultures intermédiaires à vocation énergétique). «Il est donc apparu nécessaire de donner un cadre à la culture de Cive pour les porteurs de projet via une charte, afin que celles-ci s’intègrent dans la production d’une énergie vertueuse et respectueuse de l’environnement. Une attention particulière est portée sur la consommation de l’eau et les potentielles pollutions de l’eau. Il est nécessaire de limiter les impacts et de les éviter en apportant un maximum de recommandations sur les conduites culturales des Cive», ajoute Hervé Ancellin.
Troisième axe de développement, l’accès et la valorisation des biodéchets. Ces derniers regroupent les déchets verts communaux, les déchets de tables et de cuisine, et également les déchets provenant de grandes et moyennes surfaces. La méthanisation est donc une solution de valorisation énergétique de ces biodéchets et permet le retour au sol des déchets organiques par le digestat. D’après une étude du SMDO, les biodéchets des ménages représenteraient 64.000 t dans l’Oise, des ordures fermentescibles potentiellement valorisables.
Autre point abordé, la compréhension des procédures administratives et la préparation des dossiers par les porteurs de projets. En relation avec le guichet unique, la stratégie départementale vient en appui aux porteurs de projet en leur proposant un guide sur les procédures d’instruction en améliorant les modalités d’échanges avec les services instructeurs.
Dernier point développé par cette charte, rendre durables le modèle économique et le financement des méthaniseurs. Les projets représentent en moyenne un coût de 5 à 6 millions d’euros d’investissement. Un des grands atouts de la méthanisation est de fédérer les agriculteurs autour d’un projet. La formation d’un groupe permet de répartir les risques d’investissements et de mettre en commun les bénéfices. La méthanisation est encouragée financièrement à travers les tarifs d’achat du biométhane ou de l’électricité.
En Hauts-de-France, la méthanisation bénéficie des aides de l’Ademe et du Fra-Tri (fond régional d’amplification de la troisième révolution industrielle). Dans l’Oise, une trentaine de sites sont en cours de validation
Les opinions emises par les internautes n'engagent que leurs auteurs. L'Oise Agricole se reserve le droit de suspendre ou d'interrompre la diffusion de tout commentaire dont le contenu serait susceptible de porter atteinte aux tiers ou d'enfreindre les lois et reglements en vigueur, et decline toute responsabilite quant aux opinions emises,