Le Brésil, un acteur majeur du marché mondial de viande bovine
Deuxième pays producteur au monde de viande bovine et de bovins vifs, le Brésil est en tête des pays exportateurs. Il a les moyens de répondre aux demandes croissantes des marchés. Sa viande est compétitive et rentable.

Après deux années fastueuses, 2025 sera une année de répit dans les élevages brésiliens de bovins viande, selon l'Institut de l'élevage. Les abattages d'animaux ne progresseraient que de 0,4 % par rap-port à l'an passé. Le Brésil achève ainsi une phase de décapitalisation, identifiée depuis 2022, par un accroissement massif des abattages de 2 millions de tonnes équivalent carcasse (Mtéc). Cette année, sa production de viande bovine atteindra 11 Mtéc. Le pays détient le plus important troupeau de bovidés au monde (192,6 millions de têtes ; -1,8 million en un an) dédié à la production et à l'exportation de viande bovine. Mais bien moins productif que le cheptel étasunien (72 millions de bovins), le Brésil (10,9 Mtéc) est devancé par son voisin nord-américain (12,3 Mtéc) où la production est relativement stable.
Plus important cheptel mondial
Entre 2022 et 2024, la production mondiale de viande bovine a progressé de 2,3 Mtéc et atteint 78,1 Mtéc. Deux pays portent cette croissance en approvisionnant les marchés de l'export : le Brésil (10,9 Mtéc ; +2 Mtéc) et l'Australie (2,6 Mtéc ; +0,7 Mtéc). Dans le reste du monde, la production a globalement diminué. Le repli notable est celui des États-Unis, premier pays producteur au monde de viande bovine (12,3 Mtéc) où la production a cependant baissé de 0,6 Mtéc. Aussi sont-ils importateurs nets de près de 700 000 téc.
Ces cinq dernières années, le Brésil est aussi en tête des pays exportateurs de bovins vifs (1 mil-lion d'animaux l'an passé, cinq fois plus qu'en 2022). Il devance le Canada (790 000 têtes) et le Mexique (765 000 têtes) qui expédient l'essentiel de leurs animaux aux États-Unis, le premier pays importateur au monde de bovins vifs.
Géographiquement, les deux marchés mondiaux du vif et de la viande se chevauchent à peine. La moitié de la viande brésilienne exportée est livrée en Chine. L'Empire du milieu (3,53 Mtéc) achète à lui seul, auprès de divers pays fournisseurs, autant de viande que le Brésil n'en exporte. Mais ces deux dernières années, la denrée brésilienne vendue en plus a été expédiée en Amérique du Nord (367 000 téc ; +87 %) structurellement déficitaire, mais aussi au Moyen Orient (+64 % ; 268 000 téc). Simultanément, le Brésil a inondé le Maghreb et le Moyen Orient d'animaux vifs. Au moins 1,6 million de bovins en plus a été expédié en deux ans. En 2024, «l'Irak (328 000 têtes, x 6 versus 2023) a surpassé la Turquie, devenant le premier acheteur de vif brésilien (316 000 têtes)».
Une expansion sans limite
Depuis 2015 (1,5 Mtéc), ce dernier a continûment augmenté ses exportations de viande au même rythme que les importations chinoises. A contrario, les exportations de bovins vifs sont très cycliques, avec des années de re-capitalisation pendant lesquelles peu de bêtes sont vendues afin de donner la priorité à la viande et des années avec des pics d'exportations, comme l'an passé, en 2018 voire en 2014. Mais la Turquie est toujours la principale destination des animaux vendus en plus. Comparés à ses principaux concurrents, le Brésil est le pays le plus compétitif. Compte tenu de l'offre abondante, le prix de sa viande désossée réfrigérée est passé ces deux dernières an-nées sous le seuil de 5 EUR par kg de produit après le pic de 6 EUR en 2022. Elle est, après l'Inde, (environ 4 EUR/kg), la moins chère au monde sur le marché de l'export. Mais surtout, le système extensif brésilien (- 500 bêtes par ferme) est le plus rentable au monde avec des marges de plus de 1,30 EUR/kg. Le prix de vente sortie exploitation couvre, comme aux États-Unis, tous les facteurs de production, alors qu'en Argentine et en Australie, il est parfois inférieur de 300 EUR par 100 kg aux coûts totaux. Autrement dit, les éleveurs de ces pays ne parviennent pas à rémunérer correctement leur travail.
Les opinions emises par les internautes n'engagent que leurs auteurs. L'Oise Agricole se reserve le droit de suspendre ou d'interrompre la diffusion de tout commentaire dont le contenu serait susceptible de porter atteinte aux tiers ou d'enfreindre les lois et reglements en vigueur, et decline toute responsabilite quant aux opinions emises,