Le Conseil régional répond à la demande de la profession
Jeudi 7 février, c’est à Seringes-et-Nesles, dans la ferme de Véronique et Étienne Deman, que Marie-Sophie Lesne, vice-présidente du Conseil Régional, Jean-Michel Serres, président de la commission agriculture et agroalimentaire, Dominique Moyse, conseiller régional du sud de l’Aisne, ont présenté le dispositif d’aide aux éleveurs voté par la Région Hauts-de-France fin janvier.
Philippe Meurs, président du syndicat d’arrondissement, a accueilli la délégation venue à la ferme des Bonshommes, partenaires agricoles, élus du territoire ainsi que la presse, en rappelant le contexte de sécheresse 2018 : un déficit pluviométrique très marqué sur la période de juin jusque octobre-novembre, «42 mm entre juin et octobre, sur ce secteur du sud de l’Aisne».
L’Union des syndicats agricoles et la Chambre d’agriculture ont alerté rapidement les services de l’État sur cette situation exceptionnelle et ses conséquences, notamment pour l’alimentation du bétail. Puis le contact a été pris auprès du Conseil régional, avec Jean-Michel Serres et Dominique Moyse, pour étudier la possibilité d’un soutien financier exceptionnel. Pour les responsables agricoles, il est important que la Région soit attentive à ses territoires dans leur ensemble et dans leur diversité. L’agriculture fait partie de la vie des territoires, génère des emplois et ne se délocalise pas.
Une aide ponctuelle
Le 31 janvier 2019, le dispositif est validé par le Conseil régional. Marie-Sophie Lesne a expliqué qu’il s’agit d’une aide conjoncturelle, à destination des élevages touchés par la sécheresse de l’été 2018. Les principaux critères de ce soutien financier sont : exploitation située dans les communes (aisne et oise) retenues au titre du dispositif des calamités agricoles, attester d’un chiffre d’affaire élevage supérieur à 30 % du CA total.
L’aide concerne les dépenses d’achat de fourrages et autres aliments du bétail entre le 1er juillet 2018 et le 31 janvier 2019. Le taux de prise en charge sera de 25 % assorti d’un plancher (500 €) et d’un plafond (3.000 €). Le dossier sera à déposer avant le 30 avril 2019.
Conséquences de la sécheresse
La délégation présente a pu entendre le témoignage de Véronique Deman et prendre la mesure des conséquences de cette sécheresse à l’échelle d’une exploitation : le stock de fourrage prévu pour passer l’hiver est entamé dès le mois de juin, la paille sert d’aliment, la vente d’animaux plus précoce que d’habitude et donc des animaux plus légers, l’abreuvement régulier en pâture (main-d’œuvre et coût), l’utilisation comme aliment des céréales destinées à faire de la semence, achats d’aliments, paillage à l’économie…
Et environ 30 ha de cultures intermédiaires habituellement valorisées comme fourrage n’ont pas levé ou ne se sont pas développées pour faire du fourrage. «La sécheresse, on n’a pas fini d’en subir les conséquences !» se désolent les exploitants devant les élus régionaux.
L’audit-conseil : toujours d’actualité
En détaillant le dispositif régional, «une aide face à une situation difficile, mais qui ne va pas tout résoudre», Marie Sophie Lesne a rappelé que l’audit-conseil co financé par le Conseil régional est un outil toujours d’actualité et qu’il peut être sollicité par les éleveurs.
Une double peine
Autre point évoqué lors de cette rencontre : les contrôles Pac, SIE qui sont venus s’ajouter dans ces mêmes exploitations déjà éprouvées par la météo. Et comme l’a souligné le président Jean-Yves Bricout, tut citoyen est présumé innocent, mais «lors d’un contrôle, l’agriculteur est présumé coupable».
Des contrôles terrain qui ont nécessité d’expliquer pourquoi les parcelles d’intercultures n’étaient pas verdoyantes, mais qui se sont aussi traduits par des retards de paiement particulièrement mal venus.
Demande avant le 30 avril
Quelques points du dispositif.
Le siège d’exploitation doit se trouver dans l’une des communes des départements de l’Aisne et de l’Oise qui seront retenues dans le cadre du dispositif national «calamités agricoles». La part du chiffre d’affaire de l’exploitation lié à l’activité élevage doit être supérieure à 30% ; ce critère sera certifié par un agent comptable. La perte du potentiel de production due à la sécheresse doit être caractérisée par un bilan fourrager déficitaire ou une augmentation des achats d’aliments.
Plancher : 500 €, plafond 3.000 €.
Demande à effectuer avant le 30 avril avec preuve d’achats de fourrages, de co-produits... Seules les factures acquittées entre le 1er juillet 2018 et le 31 janvier 2019 sont éligibles. La sélection des dossiers sera réalisée par le guichet unique (à savoir les chambres d’agriculture et/ou les opérateurs économiques), agréé par la Région et garant du bon fonctionnement du dispositif.
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