Le Covid-19 a plus pénalisé l’import que l’export
En mars, les échanges français de produits agricoles et agroalimentaires ont paradoxalement laissé un excédent légèrement plus élevé que celui de mars 2019, malgré la contraction générale des transactions, consécutive à la crise du Covid-19.
La réduction des importations a, en effet, été plus importante que celle des exportations. En mars dernier, les exportations françaises de produits agricoles et alimentaires, ont atteint 5 738 millions d’euros (ME) soit 65 ME de moins qu’en mars 2019, et les importations 4 700 ME, en retrait de 120 ME. Paradoxalement, ce ralentissement des échanges, dû en partie à la crise du Covid-19, se traduit par un excédent plus important de 65 ME que celui du mois correspondant de l’an dernier, avec 973 ME. En mars, le bilan avec l’UE est redevenu positif, à 103 ME, après une année négative.
Moins d’export, mais surtout moins d’import
Sur l’ensemble du 1er trimestre 2020, l’excédent ressort 2,180 milliards d’euros (Mds E), contre 2,050 pour la période correspondante de l’an dernier ; les sorties atteignant 16,256 Mds, contre 16,192 Mds pour les trois premiers mois de 2019 et les importations 14,077 Mds E, contre 14,142. Durant ce premier trimestre, l’excédent des produits bruts s’est amélioré, passant en un an de 939 ME à 1,117 Md, alors que les produits transformés régressaient de 48 ME, à 1,063 Md E. La bonne tenue du solde des produits bruts est à porter au crédit des céréales, avec un excédent de 2,212 Mds E, en hausse de 352 ME, alors que les produits transformés sont pénalisés par le recul des vins, - 228 ME et spiritueux, - 63 ME, ces deux grands postes de nos exportations subissant les effets de la taxation à l’entrée aux USA, du Brexit ou du confinement chinois. En revanche, les importations de viande bovine, de tourteaux et corps gras, ont fléchi.
L’Allemagne, notre premier client
Avec des importations de produits agricoles et alimentaires français pour une valeur de 6,76 Mds E, l’Allemagne a été notre premier client en 2019, suivie de la Belgique, 6,51 Mds, de l’Italie, 5,76 Mds et du Royaume-Uni, 5,38 Mds. Les États-Unis viennent en 5e position, avec 5,14 Mds ; ils sont nos principaux acheteurs de vins et spiritueux, le premier poste de nos exportations. L’Espagne boucle le top des 5 Mds E. Parmi nos dix premiers clients, suivent : les Pays-Bas, la Chine, la Suisse et l’Algérie.
Retard de paiement : l’agroalimentaire peu touché
Selon une étude de la plateforme d’intelligence artificielle SideTrade et BFM Business, le secteur le moins touché par la crise du Covid, en termes de retard de paiement est le secteur de l’agroalimentaire. Il ne connaîtrait, que «+1 % de dégradation depuis le 11 mars 2020», indique l’étude. À titre de comparaison, les retards de paiement ont explosé dans d’autres secteurs comme l’immobilier et les services financiers (+ 48 % de factures impayées à plus de dix jours), les loisirs, les voyages et le tourisme (+ 44 %).
Prix agricoles et consommation alimentaire en hausse
Selon la note de conjoncture de mai 2020 publiée par la Fédération du commerce et de la distribution (FCD) le 2 juin, les prix agricoles à la production ont «modestement progressé de + 0,4 % au premier trimestre 2020 par rapport au premier trimestre 2019». Dans le même temps, l’indice des coûts de production agricole a reculé de - 0,9 % en lien avec la baisse des prix des carburants. «Sur le marché national, la progression des prix à la consommation alimentaire se confirme : + 2,5 % au cours des quatre premiers mois de l’année (+ 2,4 % en moyenne annuelle en 2019). Les prix des produits frais ont continué de progresser vivement (+ 7 %), tandis que la hausse des prix des produits transformés a ralenti à 1,6 %», indique la note. Quant à la consommation alimentaire des ménages, cette dernière a augmenté de + 3,7 % en volume au cours des quatre premiers mois de 2020, contre une baisse de 1,3 % en 2019. «Il s’agit de la plus forte augmentation depuis 2000», souligne la FCD, expliquant cette hausse par les mesures de confinement ayant entraîné la fermeture des établissements de la restauration hors foyer. «Quasiment tous les repas des Français sont désormais pris à domicile», explique la note.
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