L'Oise Agricole 10 avril 2021 a 10h00 | Par A.J.

Les cours des produits laitiers à la hausse

Malgré la pandémie de Covid-19, les signaux sont au vert sur les marchés européens des produits laitiers.

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Depuis le début de l’année 2021, le cours des principaux produits laitiers européens sont orientées à la hausse.
Depuis le début de l’année 2021, le cours des principaux produits laitiers européens sont orientées à la hausse. - © Pixabay

«Tous les prix des produits laitiers sont au-dessus de leur moyenne quinquennale», rapporte le 25 mars l’Observatoire du lait de la Commission européenne. En effet, depuis le début de l’année 2021, les cours des principaux produits laitiers européens sont orientés à la hausse, «en particulier pour la poudre de lait écrémé, la poudre grasse, le beurre et la poudre de lactosérum». Les prix de la poudre de lactosérum dans l’UE ont atteint «leur plus haut niveau depuis juillet 2017» soit 93 E les 100 kg, observent-ils. Ceux du beurre (388 E les 100 kg) ont augmenté de 16 % depuis le début de 2021. Les prix de la poudre de lait écrémé (243 E les 100 kg) sont 32,5 % au-dessus de leur moyenne sur les cinq dernières années.

Ces hausses s’opèrent dans un contexte où les stocks privés des opérateurs européens sont à des niveaux normaux, voire bas, pour la période. «Ces faibles stocks couplés à une demande saine améliorent la confiance du marché», analysent les experts. Car si les échanges mondiaux de produits laitiers ont ralenti au quatrième trimestre 2020, ils ont globalement augmenté de 2,5 % en 2020, et ce, malgré la pandémie de Covid-19, les droits de douane américains supplémentaires et la baisse des échanges entre l’UE et le Royaume-Uni. «En 2021, la demande mondiale devrait rester forte, ce qui, combiné à une reprise de la restauration dans l’UE et à des ventes toujours plus élevées, devrait soutenir les prix des produits laitiers», expliquent-ils.

Des voyants au vert

La Commission européenne, dans son rapport sur les perspectives agricoles à court terme publié le 30 mars, analyse ces voyants qui sont au vert. La reprise de la restauration devrait particulièrement bénéficier à la consommation de fromages et de beurre alors même que les ventes au détail de ces produits devraient rester à des niveaux plus élevés que la période avant Covid-19. Selon ses prévisions, les exportations européennes de poudre de lait écrémé pourraient augmenter de 6 % en 2021 et de 4 % pour celles de beurre, «notamment grâce à des prix européens compétitifs». La demande de lait de consommation devrait également rester à un niveau plus élevé que précédemment. «La bonne demande mondiale et européenne devrait encore s’améliorer avec la réouverture du foodservice, en particulier au second semestre 2021, estime la Commission. Elle pourrait continuer à soutenir les prix des produits laitiers de l’UE, se traduisant par une hausse des prix du lait versés aux agriculteurs dans l’UE.» Pour l’instant, le prix moyen européen du lait payé au producteur (34,95 centimes le kg) est 0,9 % plus bas qu’en janvier de l’année dernière. Et le prix de février est également estimé en baisse (34,795 centimes le kg).

La consommation de produits laitiers à la maison dopée par la Covid

«La crise de la Covid-19 a dopé les achats des ménages en produits laitiers, notamment en fromages, du fait des confinements successifs, du télétravail et de la fermeture de la restauration commerciale et d’une partie de la restauration collective», analyse FranceAgriMer d’après les données de Kantar Worldpanel. La tendance du «fait maison» a clairement amené les Français à mettre davantage de produits laitiers dans leurs paniers de course. Notamment des crèmes (+ 17,9 % en volume pour la crème longue conservation, + 10,3 % pour la crème aérosol et + 9,7 % pour la crème fraîche) et des fromages ingrédients. Les ventes de mozzarella ont grimpé de 21,2 %, celles de fromages fondus ou encore de raclette de 12,2 %. Au final, les ménages français auront dépensé 600 000 E de plus cette année dans leurs achats de fromages à base de lait de vache. Les bûchettes affinées de chèvre ne sont pas en reste avec une hausse des quantités vendues de 9,6 %. Même le rayon du lait de consommation, morose depuis plusieurs années, a vu ses ventes augmenter, porté notamment par les laits spécifiques de longue conservation (+10,7 %). Cette tendance n’est pas que française mais bien européenne. Les experts de l’Observatoire européen du lait rapportent le 25 mars que «les ventes au détail de la plupart des catégories de produits laitiers ont augmenté [en 2020] à l’exception des desserts et du lait frais».

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