L'Oise Agricole 14 janvier 2021 a 09h00 | Par Dorian Alinaghi

Dans l’Oise, la stratégie de vaccination s’accélère

Au sein du centre de vaccination de Beauvais, le vendredi 8 janvier, Corinne Orzechowski, préfète de l’Oise, a détaillé la stratégie qui sera déployée au cours des prochaines semaines dans le département pour lutter face à la Covid-19.

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Au centre hospitalier de Beauvais, le centre de vaccination est ouvert du lundi au vendredi de 8 h 30 à 12 h, de 12 h 45 à 18 h et de 18 h 30 à 20 h 30 les mardis et jeudis, les samedis de 14 h 30 à 18 h et les dimanches de 9 h 30 à 12 h. La prise de rendez-vous se fait par téléphone au 03 44 11 26 26.
Au centre hospitalier de Beauvais, le centre de vaccination est ouvert du lundi au vendredi de 8 h 30 à 12 h, de 12 h 45 à 18 h et de 18 h 30 à 20 h 30 les mardis et jeudis, les samedis de 14 h 30 à 18 h et les dimanches de 9 h 30 à 12 h. La prise de rendez-vous se fait par téléphone au 03 44 11 26 26. - © D.

«Dédramatiser et convaincre que nous avons maintenant en mains un nouvel outil pour combattre la Covid et espérer bientôt ne plus porter ce masque. Il faut donc accélérer, amplifier et simplifier la vaccination», voici les mots d’ordre de la préfète de l’Oise.

Lors de cette matinée, le directeur du CHB (centre hospitalier de Beauvais), Éric Guyader, et le chef du Samu 60, Thierry Ramaherison, ont organisé une visite, pour la presse et la préfète de l’Oise, du premier centre de vaccination du département, au sein de l’Institut de formation en soins infirmiers. Ce centre de vaccination a ouvert le mercredi 6 janvier. Durant la visite, Éric Guyader et Thierry Ramaherison ont montré l’exemple en se faisant vacciner sur place.

Le circuit pour se faire vacciner se veut simple, fluide et efficace. Il faut au préalable remplir un questionnaire de pré-vaccination concernant son état de santé. Il faut alors passer dans la pièce suivante où se trouvent deux médecins Cette présence est essentielle pour rassurer les patients : «on pose des questions en fonction de ce qui est inscrit sur le questionnaire, on explique les troubles qui peuvent avoir lieu les jours suivants, on répond aux inquiétudes... Les gens ont besoin d’être rassurés». explique le docteur Pierron. Depuis le début janvier, huit personnes n’ont pas pu bénéficier du vaccin à cause d’allergies graves ou de pathologies neurologiques.

Après ce premier contact, il est temps de se faire vacciner dans la pièce suivante. Le directeur du CHB et et le chef du Samu 60 se sont prêtés au jeu. Tous deux entrent dans les publics visés en tant que professionnels de santé de plus de 50 ans. Après la vaccination, la personne s’arrête à l’étape des deux adjoints administratifs. Leur rôle est de récupérer le questionnaire et de prévoir un rendez-vous dans les 21 jours qui suivent pour la deuxième injection du vaccin. Après l’injection, la personne vaccinée patiente une quinzaine de minutes auprès des deux adjoints pour observer son état.

Ce 8 janvier, un patient attendait sur une chaise : Denis, assistant pharmacien à Beauvais, vient de se faire vacciner. «Je suis bien content d’être protégé grâce à cette injection. Je suis tous les jours potentiellement en contact avec des personnes ayant sûrement la maladie. Je risque donc de contaminer mes proches ; qui plus est, une personne handicapée fait partie de mon entourage. Du coup, je ne souhaite absolument prendre de risque et préfère protéger mes proches.» Son prochain rendez-vous pour la deuxième injection est prévu le 28 janvier.

200.000 doses en Hauts-de-France

Après la visite du circuit de vaccination, la préfète de l’Oise a détaillé la stratégie qui sera appliquée. La stratégie de vaccination décidée par le gouvernement tient compte des recommandations de la Haute autorité de santé (ARS) qui préconise une priorisation de la population à vacciner. Cette stratégie permettra ainsi de réduire les hospitalisations et les décès et de maintenir les activités essentielles au pays, particulièrement celles du système de santé.

Dès lors, l’objectif est d’assurer les injections pour tous les personnels soignants de l’Oise d’ici fin janvier avant de pouvoir élargir progressivement le dispositif au reste de la population. «La stratégie vaccinale remplit trois objectifs de santé publique : faire baisser la mortalité et les formes graves de la maladie, protéger les soignants et le système de soins et garantir la sécurité des vaccins et de la vacination», précise Corinne Orzechowski.

Pour ce faire, 4.875 doses du vaccin Pfizer-BioNTech sont arrivées le 5 janvier au centre hospitalier de Beauvais, seul établissement équipé d’un congélateur permettant de les conserver à moins 80 degrés. «À ce jour, 2.614 personnes ont été vaccinées dans notre région, dont 310 dans l’Oise», affirme le directeur du CHB. «Aujourd’hui, 50 % des patients en réanimation sont touchés par la Covid. On est tous concernés par ce virus qui peut nous rendre malades, nous tuer ou nous laisser des séquelles. Le vaccin est un espoir pour chacun d’entre nous», se soucie-t-il. Après l’ouverture du centre hospitalier de Beauvais le 6 janvier, deux centres supplémentaires destinés au même public ont ouvert leurs portes le 8 janvier : au CH intercommunal de Compiègne-Noyon (à Compiègne) et au site de Senlis du GHPSO.

Le 11 janvier, cinq nouveaux centres sont également devenus des lieux de vaccination : un deuxième centre à Compiègne au sein de la polyclinique Saint-Côme, au site de Creil du GHPSO, à l’hôpital de Chaumont-en-Vexin, à l’institut médical de Breteuil, au CH Isarien de Clermont. Au total, on compte huit centres dans le département. «Afin de lutter contre la désertification médicale, Nadège Lefebvre, présidente du Conseil départemental de l’Oise, a proposé de mettre à disposition les deux bus anti-Covid qui sillonnent actuellement les secteurs de Nanteuil-le-Haudouin et Grandvilliers pour les transformer en centre de vaccination. Mais il faut les aménager avec de petits congélateurs. Il reste aussi à trouver deux équipes médicales, composées d’un médecin, d’une infirmière et d’un agent administratif pour remplir les dossiers de suivi et assurer la traçabilité des personnes vaccinées, ajoute Corinne Orzechowski. Et on va en ouvrir d’autres. On reçoit beaucoup de propositions de maires prêts à mettre à disposition des maisons de santé pluridisciplinaires, des salles…».

Le 12 janvier, 4.875 nouveaux vaccins ont été livrés. «Nous sommes sur une base de 5.000 doses livrées chaque semaine. Mais en fonction de la montée en charge et de la gravité de l’épidémie, nous demanderons une augmentation pour atteindre 7.000 doses» précise Éric Guyader. Entre les différentes variantes du Covid-19, l’avenir reste incertain en France, mais aussi dans le département. Selon Charlotte Danet, directrice de l’ARS territoriale de l’Oise, «les chiffres repartent à la hausse et laissent planer le doute d’une reprise de l’épidémie». Elle reprend en indiquant que le taux d’incidence était de 121 pour 100.000 habitants, contre 99 la semaine précédente. Quant au nombre d’hospitalisations, leur nombre s’élève à 178, (+ 30 par rapport au 1er janvier).

La phase 2 de la vaccination débute le 18 janvier avec toutes les personnes de plus de 75 ans, celles de plus de 65 ans et atteintes de pathologies et les personnes handicapées. «On suppose qu’au printemps 2021, la vaccination sera élargie aux personnes de plus de 50 ans ainsi qu’aux professionnels des secteurs essentiels au fonctionnement du pays (sécurité, éducation, alimentaire), les personnes vulnérables et précaires et les professionnels qui les prennent en charge», détaille la directrice de l’ARS. Depuis le début de la crise, le département compte 890 personnes décédées de la Covid-19. «Nous devons continuer nos efforts et respecter les gestes barrières. Il n’y a jamais eu de lit manquant. Le vaccin est un espoir face à cette épidémie», affirme Éric Guyader.

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