L'Oise Agricole 09 août 2023 a 09h00 | Par Actuagri

Le Sénat affirme la nécessité de stocker l'eau

La mission d'information sénatoriale sur la gestion de l'eau, loin de condamner les réserves d'eau, pointe le risque d'une augmentation des conflits d'usage et appelle à toutes les mesures d'augmentation, de partage et d'économie de la ressource, tant celle-ci est de plus en plus convoitée.

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- © Nicole Ouvrard

La mission d'information conduite par le groupe Socialiste écologiste et républicain (Ser) du Sénat depuis février sur la gestion de l'eau a rendu publics ses travaux, il y a quelques jours. Elle alerte sur cette ressource qu'est l'eau, qui va diminuer, avec des utilisations croissantes et «une diminution de 14 % de la ressource en eau renouvelable».

 

Gestion quantitative

«La question de la gestion quantitative de la ressource se pose plus que jamais. L'idée que les ressources en eau seraient toujours disponibles pour répondre à l'ensemble de nos besoins a vécu», a déclaré Hervé Gillé (Ser, Gironde), rapporteur de la mission. Tous les éléments rendant nécessaire l'économie et le stockage de l'eau sont réunis.

À l'horizon 2050, la variabilité saisonnière des précipitations pourrait augmenter avec une hausse de l'ordre de 15% en hiver et une baisse de l'ordre de 10% en été ; les débits moyens annuels pourraient diminuer de l'ordre de 10% à 40% ; la vitesse de recharge des nappes devrait diminuer de 10 à 25% du fait de l'imperméabilisation des sols ; la hausse constante de l'évapotranspiration devrait se poursuivre et réduire le volume d'eau pouvant être utilisé par les plantes ; enfin, l'humidité du sol devrait aussi baisser.

 

Le moratoire : «une interdiction déguisée»

La mission en tire pas moins de 53 recommandations. Elle écarte notamment l'idée d'un moratoire sur les retenues agricoles, «qui n'est en réalité qu'une interdiction générale déguisée». Elle appelle à «permettre l'installation de micro-retenues de sécurisation dans les exploitations agricoles destinée à une irrigation de résilience, selon des modalités définies par chaque comité de bassin».

Parallèlement elle demande que l'on conditionne les retenues à des contrats d'engagements réciproques, «portant notamment sur des changements de pratiques (vers l'agroécologie)». Elle insiste sur la gestion collective des autorisations de prélèvement d'eau agricole à travers pour une «distribution équitable des droits d'eau aux exploitations du territoire».

Cet appel à la gestion collective n'est pas destiné qu'aux agriculteurs : «Tous les usages de l'eau devraient entrer dans une procédure d'encadrement», a précisé Hervé Gillé. La mission chiffre à 20% le gaspillage de l'eau des réseaux des villes et souligne qu'au rythme actuel il faudrait plus de 150 ans pour renouveler l'intégralité de ces réseaux.

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