«Il faut davantage faire connaître le Service de remplacement auprès des agriculteurs.» C'est en ces termes que Pascal Foucault, son président, résume les grandes orientations de l'association pour les années à venir.
Un objectif qui passera, selon lui, par davantage d'explications auprès des différentes acteurs du monde agricole : «Les liens entre nous et les OPA étaient encore naturels il y a 15 ou 20 ans car tout le monde travaillait de façon globale, explique-t-il. Aujourd'hui, tout le monde reste dans son couloir et, avec le renouvellement des générations, les moins de 30 ans ne connaissent pas le Service de remplacement. On a loupé quelque chose.»
Dans son rapport moral, il a rappelé les fondamentaux du Service de remplacement : améliorer la qualité de vie de l'agriculteur, le soulager en cas de coup dur, créer de l'emploi, permettre de découvrir les métiers agricoles ou faire gagner en expérience.
Des valeurs à faire connaître au-delà des 218 adhérents du SR. Du côté des statistiques, le Service de remplacement de l'Oise a salarié 9,97 équivalents temps plein, pour 2.814 journées de remplacement (19.701 heures). «Il y a eu une reprise après la chute consécutive au Covid, mais sans atteindre les niveaux antérieurs. Il y a eu entre-temps des pertes d'exploitation et un recul du nombre d'élevages dans l'Oise». À prendre en compte également, «la baisse du nombre de congés maternité et paternité, qui représentent des remplacements longs.»
Reste à trouver suffisamment d'agents disponibles pour répondre aux besoins sur l'ensemble du territoire. «Nous sommes en recrutement perpétuel, notamment pour des raisons de frais kilométriques. Ces derniers ne sont pas facturés à l'exploitant. Il nous faut donc trouver un maillage sur le département, le but étant d'assurer un service au maximum d'agriculteurs pour la vivabilité du métier et être là pour tous les événements de la vie.»

Communiquer au-delà du milieu agricole
Au cours de l'année 2023, Françoise Cacan, responsable du SR et ses agents n'ont pas ménagé leurs efforts pour recruter de nouveaux bras : intervention dans des classes de Bac pro des MFR de Songeons et du lycée agricole d'Airion, ou encore participation au forum de l'emploi agricole à Auneuil organisé par le Conseil départemental de l'Oise. Le souhait de Pascal Foucault est maintenant «d'intervenir auprès des écoles, au-delà des MFR ou des lycées agricoles, et faire venir des jeunes hors agriculture. Ne restons pas fermés sur nous-mêmes.»
Un travail de communication qui passe aussi par des événements afin de mettre en lumière le métier d'agent de remplacement, comme le concours régional des agents lors de la Fête de l'herbe des 15 et 16 juin 2023 à Avesnes-sur-Helpe (59) et à sa version nationale lors des Terres de Jim en septembre 2023. «Il nous faut indéniablement faire plus de communication, insiste Pascal Foucault. Proposer des affiches, des flyers et rencontrer les organismes qui nous entourent.»

Une nouvelle organisation administrative
«Lors du dernier conseil d'administration, nous avons exprimé notre volonté de faire se rencontrer les agents et les exploitants sur leur secteur.» Une partie du public faisant appel ou pouvant potentiellement faire appel au Service de remplacement n'a effectivement pas l'habitude d'employer. «Cela peut générer un stress des deux côtés. Des rencontres et des échanges permettraient de démythifier l'accueil d'un agent et les craintes d'un éleveur.» Un travail d'écoute nécessaire. Si malgré tout, les agriculteurs n'ont pas confiance - ou sont dans une situation d'urgence et qu'aucun agent n'est disponible -, il est possible pour le service d'embaucher une personne de sa connaissance pour une mission ponctuelle.
Aussi, depuis 2024; une nouvelle organisation administrative s'est mise en place. «Jusqu'ici, le service se résumait à Françoise, Françoise, Françoise» sourit Pascal Foucault. En janvier, Maya Ansel est venue épauler la responsable du service dans son travail administratif, tout en continuant d'assurer des missions de remplacement. Stéphanie Morel, agricultrice, s'occupe une fois par mois de la facturation tandis que Laurine Vitet, animatrice FDSEA, continue de suppléer aux absences administratives. Une équipe plus large, un objectif : attirer des agents et des adhérents.