L'Oise Agricole 07 avril 2022 a 09h00 | Par Christophe Soulard

Les agriculteurs votent plutôt au centre et à droite

À l'occasion de son 76e Congrès à Besançon, la FNSEA a dévoilé les résultats d'un sondage réalisé pour son compte par l'Ifop sur les intentions de vote des agriculteurs pour l'élection présidentielle des 10 et 24 avril. Emmanuel Macron et Valérie Pécresse virent en tête.

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- © Marie-Annick Carré

Interrogés sur leurs intentions de vote au premier et au second tour de l'élection présidentielle, les agriculteurs se démarquent quelque peu de leurs compatriotes. C'est d'ailleurs l'un des principaux enseignements du sondage réalisé du 24 février au 14 mars auprès de 1 520 exploitations françaises, selon la méthode des quotas. Si les agriculteurs votent Emmanuel Macron à 30 % (29,5 % pour l'ensemble de la population), les sympathisants de la FNSEA sont 40 % à dire vouloir lui apporter leur suffrage. Surtout, ils votent moins aux extrêmes que leurs compatriotes, hormis Éric Zemmour qui concentre entre 11 et 12 % toutes catégories confondues. Marine Le Pen concentre 18-19 % des intentions de vote des Français. Ils ne sont que 11 % des agriculteurs (10 % des sympathisants FNSEA) à vouloir glisser leur bulletin dans l'urne pour la candidate du Rassemblement National. Le candidat de la France insoumise, Jean-Luc Mélenchon (13 % ensemble population) ne séduit pas plus le monde agricole, ne recueillant que 9 % de leurs suffrages agricoles et seulement 1 % de ceux des sympathisants de la FNSEA.

Le particularisme agricole se confirme aussi pour le vote en faveur de Valérie Pécresse (Les Républicains). Seulement 11 % de la population française souhaite voter pour elle. Mais 13 % des agriculteurs et 24 % des sympathisants de la FNSEA entendent la soutenir dans les urnes. Assez paradoxalement, Yannick Jadot recueille plus de suffrages chez les agriculteurs (7 %) que dans l'ensemble de la population (5,5 %).

Mais il semble que ces agriculteurs appartiennent à d'autres syndicats agricoles car seuls 1 % des sympathisants de la FNSEA déclarent vouloir voter pour le candidat d'Europe-Écologie-Les-Verts. Cas particulier : le candidat de Résistons, Jean Lassalle. L'ancien berger béarnais, député des Pyrénées-Atlantiques, recueille 8 % des intentions de vote aussi bien chez les agriculteurs qu'auprès des sympathisants de la FNSEA, alors qu'il ne dépasse pas 2 % au plan national dans les sondages.

Macron en tête

Concernant le second tour du 24 avril, les agriculteurs ont eu à répondre à trois scénarios. Dans le premier d'entre eux, ils sont confrontés à un duel entre le président sortant, Emmanuel Macron et Marine Le Pen. Dans l'ensemble de la population, le rapport s'affiche à 58 % en faveur d'Emmanuel Macron, la candidate RN ne recueillant que 42 %. Mais le candidat LREM peut compter sur un fort soutien des agriculteurs (70 %) et plus encore de ceux des sympathisants de la FNSEA (79 %).

A contrario. Seuls 30 % des agriculteurs voteraient Marine Le Pen, 21 % pour les sympathisants de la FNSEA, ce qui correspond peu ou prou au cumul des intentions de vote du premier tour des deux candidats d'extrême-droite. Dans le deuxième scénario, Emmanuel Macron est confronté à Éric Zemmour. Les écarts seraient alors plus importants : 74 % (Macron) contre 26 % (Zemmour) pour l'ensemble des agriculteurs, un score qui grimperait à 82 % / 18 % pour les sympathisants de la FNSEA.

Enfin, troisième et dernier scénario : un affrontement Macron-Pécresse. L'ensemble des agriculteurs voterait alors majoritairement pour le président sortant (65 %). Les sympathisants de la FNSEA feraient gagner néanmoins quelques points à la candidate LR : 38 % contre 62 % pour Emmanuel Macron.

Les priorités agricoles et d'emploi

Les agriculteurs ont été sondés sur les sujets prioritaires à mettre en place par le futur chef de l'État. Ils veulent en premier lieu «mettre en place les conditions permettant de garantir une meilleure rémunération» (53 %) et, en deuxième lieu, «alléger les contraintes normatives et administratives qui impactent la compétitivité» (49 %). Des scores qui grimpent à 57 % sur le premier item et à 60 % sur le second auprès des sympathisants de la FNSEA. Accompagner les agriculteurs dans la transition écologique est cité en troisième position comme principale priorité mais n'est citée que par un quart des sondés au total. Interrogés sur le volet emploi de l'agriculture, une majorité d'agriculteurs veut la poursuite de l'harmonisation sociale européenne en matière de salaire minimum (50 % agriculteurs - 54 % des sympathisants FNSEA) et rendre l'enseignement agricole plus attractif (45 % des agriculteurs - 35 % des sympathisants FNSEA). Beaucoup d'entre eux (34 % des agriculteurs et 40 % des sympathisants FNSEA) aimeraient aussi une «amélioration des exonérations pour les permanents en CDI».

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