L'Oise Agricole 13 novembre 2025 a 10h00 | Par Vincent Fermon

Les Écologistes découvrent que la bio régionale va mal

Le groupe des élus écologistes du Conseil régional des Hauts-de-France demande plus de moyens à l'exécutif régional pour soutenir l'agriculture biologique.

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Le groupe des élus écologistes du Conseil régional demande à l'exécutif Et d'appeler l'exécutif à reconsidérer sa copie en proposant de «soutenir massivement les agriculteurs bio avant qu'il ne soit trop tard».
Le groupe des élus écologistes du Conseil régional demande à l'exécutif Et d'appeler l'exécutif à reconsidérer sa copie en proposant de «soutenir massivement les agriculteurs bio avant qu'il ne soit trop tard». - © Vincent Fermon

C'est la lecture d'un article de nos confrères de La Voix du Nord qui aurait, semble-t-il, mis la puce à l'oreille des élus du groupe «écologistes» du Conseil régional des Hauts-de-France : dans notre région, comme à l'échelle nationale, l'agriculture bio va mal. Pour les élus écologistes, les chiffres que rapporte le quotidien régional sont «alarmants» : d'après ce panorama, «70 fermes bio ont dis-paru entre 2021 et 2024 dans les Hauts-de-France». Et le plus grave, selon les écologistes, «plusieurs milliers d'hectares sont repassés en agriculture conventionnelle.» Ce qui désole donc ces élus, comme ils le rappellent dans un communiqué, c'est que «notre région, pourtant grande terre agricole, reste la dernière de France avec seulement 2 % de surfaces cultivées en bio, bien loin de l'objectif national de 21 % à atteindre d'ici 2030, et encore davantage de l'objectif européen fixé à 25 %.» Si l'on compare la sur-face agricole utile des Hauts-de-France convertie au bio à d'autres territoires, pour la représentation écologiste à la Région, c'est carrément le drame : «Dans certaines régions, la part du bio approche déjà les 20 %, creusant ainsi davantage l'écart», écrivent ces élus, évoquant une «hémorragie».

Ni vision ni ambition

La raison de cette situation ? Pas de doute pour les Écologistes : «Cette hémorragie traduit l'échec d'une politique nationale et régionale sans vision ni ambition.» Le Plan Bio Régional ? «Oui, il existe», reconnaissent les élus écolos. Après un premier plan qui s'est déployé de 2017 à 2021, et a «porté ses fruits» selon la majorité régionale, un second plan a été adopté pour la période 2023-2027. Mais pour les Écologistes, cela ne suffit visiblement pas : «Sans moyens suffisants, sans objectifs clairs, et sans accompagnement des producteurs, il ne suffit pas à enrayer la chute d'une filière pourtant essentielle pour notre avenir. Alors que la consommation repart timidement à la hausse et que des agriculteurs veulent s'engager dans le bio, ils se heurtent à l'absence de débouchés et de soutien public.»

Des actes, des moyens et une stratégie

Dans ce contexte, les Écologistes ont une idée bien précise de ce que devrait être le soutien de la collectivité régionale à l'agriculture bio : «La Région ne peut pas rester spectatrice pendant que des exploitations ferment et que des paysans renoncent», avancent-ils. Et d'appeler l'exécutif à reconsidérer sa copie en proposant de «soutenir massive-ment les agriculteurs bio avant qu'il ne soit trop tard, rehausser les moyens financiers du Plan Bio pour inverser la tendance, appliquer enfin la loi EGalim : 20 % de produits bio dans la restauration des lycées, contre seulement 3 % aujourd'hui. La majorité régionale ne peut plus se contenter de discours : il faut des actes, des moyens et une stratégie claire et volontariste pour sauver le bio en Hauts-de-France. Il en va de notre santé, de notre environnement, et de la dignité de celles et ceux qui nourrissent la région autrement.»

«Priorité pour la Région»

De son côté, la majorité régionale rappelait lors de la présentation du Plan Bio 2023-2027 qu'«avec ce nouveau plan bio», elle souhaite «renforcer les outils existants tout en allant plus loin avec des objectifs chiffrés à l'horizon 2027, notamment le doublement des surfaces agricoles bio régionales.» Et de citer un certain nombre de mesures que la Région s'est engagée à mettre en place : animation et suivi du plan bio en copilotage avec l'État ; maintien des subventions accordés à l'ingénierie du plan bio et d'aides dédiées à la bio ; mise en cohérence des objectifs du plan bio avec les politiques publiques de la Région ; ou encore poursuite de l'objectif d'atteindre 20 % de produits bio dont la moitié d'origine régionale dans la politique de restauration des lycées et lors des commandes publiques émises lors de réceptions, événements ou traiteurs.

Toujours du côté de l'exécutif, on assurait il y a quelque temps, sans que cela soit remis en cause, que «l'agriculture biologique locale est une priorité pour la Région». «Bonne pour l'emploi, bonne pour la santé et bonne pour la planète", l'agriculture biologique est aujourd'hui également forte-ment compétitive», assure la majorité dont il semblerait qu'avec le groupe écologiste, c'est davantage une question de timing que d'ambition qui coince.

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