Les Etats généraux, porteurs d’espoir pour la profession
A l’occasion de sa conférence de presse de rentrée, l’APCA a fait le point sur les sujets d’actualité.

«La profession attend des mesures concrètes sur les États généraux de l’alimentation», a réaffirmé Claude Cochonneau, président de l’APCA, lors d’un point presse, le 6 septembre dernier. En effet, les ateliers ont débuté fin août et constituent l’un des principaux dossiers agricoles de la rentrée. L’APCA, qui a des représentants dans chacun des groupes, tient à y rappeler les valeurs qu’elle défend. Premièrement, l’importance de territorialiser davantage l’alimentation pour redonner de la valeur aux produits et maintenir des emplois et des filières dans les territoires, notamment à travers les Projets alimentaires territoriaux, explique Jean-Louis Cazaubon, vice-président de l’APCA.
Pour amplifier leur dynamique, «on compte beaucoup sur la loi de simplification», précise, par ailleurs, Claude Cochonneau. Concernant l’un des ateliers les plus stratégiques pour les agriculteurs, l’atelier 7 sur l’amélioration des relations contractuelles, Daniel Roguet, vice-président de l’APCA, qui y participe, s’avoue «très surpris» par la bonne représentation des agriculteurs et par la prise en compte du monde agricole, ainsi que par la représentation large et exhaustive de tous les maillons de la chaîne alimentaire. Comparativement aux tables-rondes qui ont réuni en 2015 et 2016 les filières lait et viande bovine, «il y a une volonté partagée autour de la table», juge-t-il. Les attentes portent, entre autres, sur l’assouplissement de la LME, l’augmentation du prix des promotions et, d’une façon générale, une meilleure association des agriculteurs aux décisions. Des mesures concrètes doivent être prises, «car la crise est sans précédent dans le monde agricole», ajoute le président de l’APCA.
Fonds de transition
Dans ce contexte, les agriculteurs doivent, en outre, s’adapter aux attentes multiples des consommateurs, qui veulent de la qualité, de la traçabilité et des prix relativement bas, soit une équation difficile à résoudre. Les demandes ne sont d’ailleurs pas exemptes de contradictions, puisque si la majorité des consommateurs souhaite des produits de plus en plus naturels, artisanaux et traditionnels, la consommation de pro-duits transformés ne cesse d’augmenter, relate André Bernard, membre du bureau de l’APCA et participant à l’atelier 6, «Adapter la production agricole aux besoins des différents marchés et aux besoins des transformateurs». Si un retour de la valeur aux producteurs est nécessaire, il ne coûterait pas beaucoup plus cher au consommateur.
André Bernard cite ainsi l’exemple du ketchup, un produit dans lequel la valeur de la tomate représente sept centimes, et pour lequel une augmentation de deux centimes passerait presque inaperçue pour le consommateur, mais permet-trait d’augmenter le revenu du producteur de 15 %. Pour faciliter l’adaptation de la production aux attentes des consommateurs, malgré les difficultés du monde agricole, un accompagnement est également indispensable : Claude Cochonneau demande ainsi que le fonds de cinq milliards d’euros destiné à l’investissement dans le secteur agricole permette aux exploitations «d’être plus performantes et compétitives pour ré-pondre à un marché». En période de crise, changer ses pratiques, pour un agriculteur, «c’est prendre le risque d’aggraver sa situation».
D’où le besoin d’un fonds de transition, explique-t-il. Il ne s’agit pas, comme par le passé, de financer des mises aux normes, mais d’augmenter la résilience des entreprises agricoles au cas par cas. En revanche, ce fonds ne serait pas destiné à accompagner à la sortie du métier, un point sur lequel Pascal Ferey, secrétaire ad-joint de l’APCA, en appelle plutôt à la solidarité nationale. Enfin, le président de l’APCA propose de demander un fonds de communication pour l’agriculture, une idée évoquée depuis long-temps, mais plus que jamais nécessaire aujourd’hui pour mettre en avant le métier d’agriculteur en lui-même et non uniquement les produits, estime-t-il. «Le mal-être des agriculteurs aujourd’hui vient également d’un problème de reconnaissance du métier en tant que tel», est-il convaincu.
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