Macron réitère son soutien à l'agriculture
Le président de la République Emmanuel Macron dévoilait lundi 25 septembre les grandes lignes de sa «planification écologique». Il est question d'apporter des solutions aux agriculteurs pour des pratiques vertueuses.

À l'issue du Conseil de planification écologique le 25 septembre, le président de la République Em-manuel Macron a réaffirmé que «nous ne laisserons jamais d'agriculteurs sans solutions». Pour lui, la transition «se fera donc par une stratégie d'investissements dans la recherche, d'investissements dans l'accompagnement, sans surtranspositions, et en veillant à ce qu'il n'y ait pas de différences entre pays européens, pour ne jamais nous placer dans la situation de perdre notre compétitivité», a-t-il déclaré dans son allocution publique diffusée sur le réseau social X (ex-Twitter).
Le président de la République a affirmé qu'il faut «travailler avec les agriculteurs pour leur permettre d'avoir, par l'écologie, une réponse à la baisse des rendements : par l'agrivoltaïsme, la bio-masse, les carburants durables». Il a annoncé un travail «sur les crédits carbone et leur sincérisation», car «aujourd'hui, ils ne fonctionnent pas parce qu'ils sont trop faibles». De même, il pré-voit un «point d'étape à la fin de l'année» sur la mise en place de «crédits biodiversité». Les objectifs de la planification écologique doivent maintenant être déclinés dans les régions avec «des budgets verts territoriaux», a-t-il ajouté. Ce plan sera complété de la Stratégie nationale biodiversité, «qui sera présentée en octobre», et d'«un plan d'adaptation», qui sera présenté «en décembre».
L'élevage confiant
Concernant l'élevage bovin, ce-lui-ci devra réduire ses émissions de gaz à effet de serre (GES) de 5 Mteq CO2 d'ici 2030 (par rap-port à 2019). La filière des viandes rouges pense pouvoir «atteindre les objectifs [climatiques] fixés par le gouvernement sans miser sur une baisse supplémentaire du cheptel bovin allaitant», affirme Interbev (interprofession bétail et viandes) dans un communiqué le même jour. «Le secteur bovin a déjà atteint la moitié de l'objectif fixé, sous l'effet notamment de la décapitalisation», rappelle Interbev.
Pour parcourir le reste du chemin, la feuille de route de l'interprofession «priorise plusieurs leviers techniques» (gestion du troupeau, alimentation des animaux, réduction de la fertilisation azotée, etc.). Et Interbev de rap-peler que certains de ces leviers «auront un coût pour les éleveurs et la filière et nécessiteront un soutien public». Dans ses projections, le gouvernement anticipe une «baisse tendancielle» des cheptels bovins de 12 % d'ici 2030. De son côté, Interbev «dé-fend le maintien de son cheptel bovin», rappelant «les 13 millions d'hectares de prairies et parcours sur lesquelles pâturent les bovins constituent les principaux puits de carbone».
Indispensable science
La FNSEA, elle, rappelle l'engagement quotidien du monde agricole dans la transition écologique, notamment en matière de décarbonation, de préservation de la biodiversité et de productions d'énergies renouvelables. Pour le syndicat, la mise en place des politiques publiques pour donner plus de visibilité aux agriculteurs dans le contexte du changement climatique est nécessaire. La planification est une opportunité de répondre à cette exigence et les objectifs affichés sont ambitieux, insiste le syndicat. «Toutefois, ces objectifs doivent s'appuyer sur un travail sérieux et scientifique plutôt que sur des effets d'annonce politiques et dogmatiques, comme cela est trop souvent le cas dans notre pays.» La FNSEA suggère un travail sur les indicateurs qui tiennent compte de l'environnement économique des entreprises agricoles. «Il serait contre-productif de raisonner à une échelle franco-française sans tenir compte de l'influence du carbone importé.» La FNSEA est convaincue que la planification écologique est une opportunité pour le secteur agricole et que cette production est une réponse stratégique pour le pays.
Les opinions emises par les internautes n'engagent que leurs auteurs. L'Oise Agricole se reserve le droit de suspendre ou d'interrompre la diffusion de tout commentaire dont le contenu serait susceptible de porter atteinte aux tiers ou d'enfreindre les lois et reglements en vigueur, et decline toute responsabilite quant aux opinions emises,