«Notre métier n'est pas celui qui a le plus souffert»
Convention collective nationale, plan de relance, bilan carbone, fiscalité, emploi... malgré un contexte de crise, l'actualité est riche pour les entreprises de travaux agricoles, forestiers et ruraux. Les Entrepreneurs des territoires Hauts-de-France ont abordé tous ces sujets lors de leur assemblée générale.
«Notre profession, et plus généralement la profession agricole, n'est pas celle qui a souffert le plus de la conjoncture. Nos entreprises ont pratiquement continué leurs activités comme avant la pandémie», déclare Jean-Marie Lemaire, président des Entrepreneurs des territoires des Hauts-de-France lors de l'assemblée générale de la structure qui s'est tenue en ligne vendredi 28 mai. Le nombre d'entreprises de travaux agricoles, forestiers et ruraux (ETA) continue ainsi à augmenter dans les Hauts-de-France. En 2020, il s'établit à 1 300. «Plus de 50 % d'entre elles ont moins de deux ETP (équivalent temps plein, ndlr), souligne Marine Dambrine, déléguée régionale EDT Hauts-de-France. Cela reste à taille humaine, mais d'année en année on voit que les structures grandissent.»
Plan de relance
Initialement exclues des plans de relance «agroéquipements» et «protéines végétales» du gouvernement, les ETA sont désormais éligibles à ces dispositifs qui permettent de bénéficier d'aides à l'investissement ou à la réduction d'utilisation d'intrants. «Il y a eu un gros effort de lobbying de la part de tout le réseau des EDT, c'est une bonne chose», souligne Marine Dambrine.
Bilan carbone
Depuis cette année, les ETA sont également éligibles aux aides de l'Ademe pour réaliser un bilan carbone.
Gasoil agricole
«Au 1er juillet, on devait passer au gasoil agricole au lieu du GNR. Pour l'instant, ce n'est pas le cas», précise Marine Dambrine. Le maintien du GNR pour le BTP est désormais prévu jusqu'au 1er janvier 2023, et le changement pour les exploitants agricoles aura lieu à la même date.
Convention collective nationale
Tout comme les exploitants agricoles, la profession se dote d'une convention collective nationale (Etarf) qui concerne 107 613 salariés. Signée le 8 octobre 2020, elle est entrée en application le 1er avril. «Les conventions collectives locales perdurent, et ce sont donc les deux conventions, nationales et locales, qui coexistent, précise Marine Dambrine. Toutefois, nous sommes en négociation avec les syndicats pour harmoniser les textes des départements et n'en avoir plus qu'un au niveau régional (il y en a quatre aujourd'hui), pour qu'un salarié, quel que soit le département où il travaille, soit couvert de la même manière.»
Plan d'épargne retraite
Dans le cadre de la nouvelle convention collective, les ETA doivent faire face à une nouvelle obligation qui représente une avancée pour les salariés : un dispositif d'épargne retraite supplémentaire. Il entre en vigueur le 1er juillet et sera financé à 50 % par l'employeur qui doit également faire les démarches administratives.
Emploi
Les besoins en main-d'oeuvre des entreprises de travaux agricoles sont toujours importants. Et les entrepreneurs des territoires ont à coeur de développer la formation en lien avec leurs différents métiers. «On était limité à de la main-d'oeuvre très agricole, mais il faut que l'on s'ouvre aux demandeurs d'emploi, aux jeunes...», détaille Marine Dambrine. Depuis 2014, le lycée agricole de Savy-Berlette (62)
propose ainsi une formation de conducteur de travaux en ETA et affiche de bons effectifs cette année.
Le dispositif Défi emploi, lancé en 2020, et applicable en 2021, permet aux entreprises de moins de onze salariés et désireuses de recruter un salarié en CDD de plus de six mois ou en CDI de bénéficier d'une aide financière de 1 815 E pour le temps passé en interne à la formation.
Enfin, pour la deuxième année consécutive, EDT Hauts-de-France lance un Poec 2021, préparation opérationnelle à l'emploi collective, sur le thème «conduite et entretien en sécurité des engins agricoles». Objectif : former des demandeurs d'emploi aux métiers des ETA pour répondre aux besoins des entreprises. Trois centres de formations ont été retenus ; le lycée agricole de Bourbourg (59), le CFPPA du Paraclet de Cottenchy (80), l'UFA de Tilloy-lès-Mofflaines (62).
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