L'Oise Agricole 15 juillet 2021 a 09h00 | Par DLC

Plan pollinisateurs : ça risque de piquer

Le plan pollinisateurs et l'arrêté traitements en floraison sont mis à consultation publique jusqu'au 20 juillet. Même si l'interdiction des traitements de jour sur cultures mellifères a pu être évitée, il conviendra d'être vigilant, selon Guillaume Chartier, agriculteur dans l'Oise et administrateur à la Fop (Fédération des oléo-protéagineux).

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Guillaume Chartier.
Guillaume Chartier. - © DLC

«Ces textes comportent certains aspects qui sont inacceptables pour nous producteurs de plantes mellifères, dont font partie les oléagineux et protéagineux, et qui pourraient entraîner des conséquences importantes sur nos exploitations. Bien que moins pénalisantes que les premières versions présentées, il est clair que les associations environnementales et les opposants à l'agriculture compétitive vont se mobiliser pour demander un retour en arrière. C'est pourquoi il est impératif que nous nous mobilisions en nombre pour faire entendre nos voix.

Retenons qu'il s'agit d'un plan en 6 axes, qui, comme nous le demandions, n'est pas uniquement focalisé sur les traitements phytosanitaires, bien que les pratiques agricoles y tiennent une grande place. Il est important de souligner que, sur le plan pollinisateurs, la profession agricole est sous-représentée au sein du comité national de suivi, compte tenu des impacts que ce plan aura sur nos pratiques et nos exploitations. Il n'est pas tenu compte des ressources que représentent les oléagineux et protéagineux dans le bol alimentaire des pollinisateurs domestiques et sauvages.

De plus, le financement d'accompagnement de ce plan n'est pas connu à ce jour : les efforts d'adaptation des pratiques demandé au monde agricole devront être financés par d'autres enveloppes que celle de la Pac car les services environnementaux rendus à la collectivité relèvent d'un effort collectif et non du seul monde agricole.

L'arrêté interdit tous les traitements phytosanitaires pendant la floraison sur toutes les cultures attractives, sauf pour les produits qui auront été préalablement autorisés par l'Anses et qui pourront alors être utilisés en floraison entre 2 heures avant et 3 heures après le coucher du soleil. Certaines adaptations sont toutefois prévues.

À ce stade, il semble indispensable que soient exclues du champ d'application de cet arrêté certaines de nos cultures qui ne sont pas attractives (lin, pois protéagineux, lentille et soja), les cultures mineures pour lesquelles les firmes seront peu enclines à déposer de nouvelles demandes et les cultures intermédiaires en fleurs. Il est aussi primordial que, sous certaines conditions, des traitements puissent aussi être réalisés le matin.

Il s'agit là d'une consultation de plus, mais il est important de contribuer avec ses propres mots pour exprimer la réalité de notre quotidien et le fait que la biodiversité est notre support de travail. Personne ne le dira pour nous, alors je ne peux que vous encourager à apporter votre point de vue sur les liens ci-dessous.»

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