SDP a inauguré son espace Recherche et Développement à Laon
SDP, société de distribution et de prestations de services spécialisée dans la fabrication et la distribution d'adjuvants et d'oligo-éléments destinés à l'agriculture, a inauguré son espace recherche et développement le 12 mai à Laon.
La société SDP, filiale du groupe Rovensa, vient d'investir 650 000 euros dans un centre de recherche et développement attenant à son usine de fabrication d'adjuvants. Sur 400 m2, l'extension de bâtiment comporte un laboratoire général, un laboratoire de microbiologie, une serre et différentes zones d'expérimentations occupés par l'équipe de techniciens et formulateurs dirigée par Cédric Ernenwein, responsable recherche et développement.
Des produits pour aujourd'hui et demain
Implantée sur 8 000 m2 à Laon depuis 2016 dans la zone du Champ du Roy, SDP continue son extension. A ce site industriel de fabrication, de conditionnement et d'expédition de solutions pour les filières agricoles en termes de nutrition des plantes et d'adjuvants, il manquait un laboratoire de recherche et des serres d'expérimentation pour boucler la boucle. Aujourd'hui c'est chose faite. «Les produits doivent être imaginés, développés, mis au point en laboratoire, testés et évalués pour répondre aux besoins du terrain» a expliqué Jérémy Dauchin, directeur général de SDP. «Pour être durables, nos produits et nos services doivent être constants, innovants, fiables dans le temps et tenir compte de tous les impacts environnementaux que ce soit pour des marchés français ou au niveau mondial».
Ce nouvel espace permet d'appliquer le savoir-faire de l'entreprise aux différentes cultures et conditions agronomiques à l'échelle mondiale. Chaque année, plusieurs dizaines de formulations sont pensées, testées et soumises à une sélection rigoureuse afin de garantir des produits d'une grande qualité et aux faibles impacts environnementaux. Chaque prototype est testé sous serre afin de le mettre à l'épreuve dans des conditions réelles d'utilisation avec l'étape ultime des essais en champs. Quant à la serre, elle est gérée automatiquement en fonction des conditions extérieures, elle permet de reproduire une diversité de situations et garantit une reproductibilité des résultats. Les adjuvants et les produits de nutrition proposés par SDP visent ainsi à répondre aux besoins actuels de l'agriculture et à accompagner les agriculteurs face aux défis environnementaux et de productivité d'aujourd'hui et de demain.
Une campagne compliquée, mais...
Si l'inauguration était synonyme de festivités, le directeur a toutefois défini la campagne 2021-2022 comme compliquée. En effet, des difficultés d'approvisionnement et la sortie de la crise du Covid ont causé des problèmes aux industries et le redémarrage est plutôt chaotique à l'échelle mondiale. Une situation amplifiée par la guerre en Ukraine. «Aujourd'hui nous sommes dans un environnement qui est hors de contrôle en termes d'approvisionnements ou en termes de d'inflation de prix. Cette situation nous fait souffrir, et fait souffrir nos clients, nos fournisseurs. Nous avons dû subir beaucoup d'aléas au cours des derniers mois : délais, quantité, qualité des matières premières, main d'oeuvre... et tout cela dans un marché en forte demande» a commenté le directeur. C'est pourquoi, selon lui, il est important de renforcer l'autonomie de SDP. «Cette autonomie pour la développer et la sécuriser, nous devons continuer à améliorer nos solutions, nos propositions, nos développements. Nous devons rester flexibles, réactifs, malins, c'est une nécessité. C'est pourquoi nous sommes restés constants dans le cap que l'on s'était fixé. Grâce au groupe Rovensa, nous avons poursuivi nos investissements». Car oui, le projet du laboratoire de recherche et développement avait été lancé en pleine crise du Covid et son confinement. La demande de permis de construire s'était faite au printemps 2020 et elle avait été obtenue en juillet de la même année. Le bâtiment a été achevé un an plus tard. Jérémy Dauchin, qui a mis en avant le savoir-faire de SDP, autrement dit le développement d'un produit du début à la fin, de la recherche à la formulation, de sa mise au point à la fabrication, au conditionnement et à la distribution, a tenu à souligner l'implication des salariés dans leur entreprise.
De son côté, Eric Delhaye, président de la Communauté d'agglomération de Laon et maire de la ville éponyme, s'est félicité de l'agrandissement des locaux de SDP qui a bénéficié d'une aide à l'immobilier de l'entreprise octroyée par la Communauté d'agglomération du pays de Laon. «Nous avons sur le territoire de belles pépites industrielles, dont certaines liées au secteur agricole, de l'agro-ressource, de l'agro-économie avec de nombreux sujets de recherche et de développement pour préparer l'avenir et répondre aux enjeux environnementaux et sociétaux. Il y a donc un véritable écosystème industriel, économique qui se développe et qui conforte sur le territoire du pays de Laon» a-t'il annoncé, invitant d'autres entreprises à s'installer sur le territoire axonais.
Des drêches de tomates pour protéger les cultures
Les recherches vont bon train dans le nouveau labo qui est composé de deux espaces distincts. L'un dédié au travail analytique, l'autre à la partie formulation et la mise au point de produits. Les travaux de recherche sur la réduction de l'utilisation d'eau lors des traitements au champ, sur la résistance du produit au lessivage, sur la réduction des doses de produits phytos sont réalisés par toute l'équipe de Cédric Ernenwein. Au-delà de ces expérimentations, les laborantins travaillent sur Peel, un projet de 4 millions d'euros sur la valorisation des drêches de tomates financé pour 800 000 euros par l'Ademe et en partenariat avec l'INRAe, UniLasalle Beauvais et la coopérative normande Agrial.
Les drêches de tomates (peau et pépins) sont les sous-produits de la fabrication industrielle de la tomate (ketchup, sauce...). La peau de tomate est très riche en cutine, substance imperméable lipidique et première étape de protection des plantes. Quand une plante est attaquée par un champignon ou certains insectes, la cutine se dégrade et libère une enzyme qui enclenche le mécanisme de défense. «Nous partons de la macro-molécule, on va jusqu'au monomère et au produit formulé et on reproduit ce phénomène finalement. C'est du bio-contrôle avec lequel on reproduit la défense naturelle de la plante. Ce produit issu de nos recherches pourra être utilisé en préventif pour protéger la plante, pour renforcer sa défense et réduire l'impact potentiel ou réduire le moment où les maladies apparaîtront» a expliqué Cédric Ernenwein rappelant qu'il s'agit bien de préventif et non de curatif. Ce travail de recherche ne s'applique pas uniquement aux maladies de la tomate. «C'est transposable pour lutter contre la tavelure du pommier. On fait des essais sur le mildiou de la pommes de terre, de la vigne et on va élargir sur la septoriose du blé à partir de ces recherches sur la tomate».
SDP, plus de 30 ans d'expérience
SDP (Société de Distribution et de Prestations), est spécialisée dans la fabrication et la distribution d'adjuvants et d'oligo-éléments, destinés aux grandes cultures, à la viticulture, à l'arboriculture, au maraîchage. S'appuyant sur 31 ans d'expertise sur ses marchés, SDP recherche et met au point des solutions innovantes issues de la chimie verte et adaptées aux exigences et aux besoins des professionnels du secteur agricole. Elle propose plus de 100 références-produits au catalogue, dont 38 en agriculture bio. Basée à Laon dans l'Aisne, SDP compte plus de 70 collaborateurs, fabrique jusqu'à 80 000 litres jour, propose une gamme d'une centaine de produits différents et réalise 25 millions d'euros de chiffre d'affaires toujours en progression à 27 millions cette année.
De Pinon à Laon
SDP a trouvé son origine à Pinon en 1991 puis s'est installée en partie à Laon en 2016. En 2018, la société a intégré le groupe Rovensa, lui donnant une dimension internationale. «Nous pouvons ainsi proposer à l'agriculture tous les produits nécessaires pour le développement des plantes aussi bien au niveau nutrition, protection et bio-contrôle. Nous avons une accessibilité à des marchés qui nous étaient fermés et cela va permettre d'apporter des nouveaux types de solutions à une agriculture qui est toujours en évolution» a expliqué Yann Mismetti, responsable marketing & technique. L'extension des bâtiments avec l'arrivée de laboratoires et de serres d'expérimentations «consolide l'outil industriel et permet de renforcer le contrôle qualité des produits en ayant les équipements et l'environnement pour le faire le mieux possible».
En chiffres
10 ans : C'est le temps nécessaire entre la découverte d'un produit, les essais en serre et au champ, l'obtention des homologations et l'autorisation de mise en marché en France.
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