Un plan collectif sur l'eau prévu fin janvier
Le groupe Les Républicains a organisé, le 10 janvier, au Sénat, un débat sur la «gestion de l'eau dans une perspective économique et écologique». L'occasion pour la secrétaire d'État à la Transition écologique, Bérangère Couillard, d'annoncer la mise en place d'un plan collectif sur l'eau pour la fin du mois de janvier.
Un plan collectif sur la gestion de l'eau sera annoncé à la fin du mois de janvier, très certainement le 26, lors du Carrefour des gestions locales de l'eau à Bruz, a indiqué Bérangère Couillard, secrétaire d'État à la Transition écologique, lors d'un débat au Palais du Luxembourg. Les contours de ce plan restent encore confidentiels mais ils devraient s'inscrire en complément du Varenne de l'eau qui a remis ses conclusions il y a tout juste un an. Le futur plan sur l'eau devrait rassembler tous les acteurs de l'eau : agences de l'eau, comité de l'eau, agriculteurs, collectivités locales mais aussi opérateurs privés et publics. Pour la ministre, cette question de la gestion de l'eau est d'autant plus «stratégique» que la ressource est «précieuse». Les quatre objectifs qu'elle recherche à travers ce plan sont de retrouver «le grand cycle de l'eau pour restaurer les écosystèmes», permettre un accès sécurisé en eau potable pour les particuliers et aussi limiter le gaspillage. En effet «ce ne sont pas moins d'un milliard de mètres cubes d'eau qui sont perdus en raison de fuites dans les réseaux d'adduction», a confirmé le sénateur Rémi Pointereau (LR, Cher). «De quoi remplir 2 000 réserves de 500 000 M3 chacune». Le quatrième et dernier objectif vise à une meilleure répartition, un meilleur partage des usages «dans la concertation et dans un esprit de responsabilité collective».
«Labyrinthe crétois»
Le sujet est en effet devenu très sensible depuis les incidents du mois d'octobre dernier à Sainte-Soline (Deux-Sèvres) quand des écologistes radicaux se sont opposés à la construction d'une retenue d'eau. Sur ce point, Bérangère Couillard a précisé sa pensée : «Il n'est pas question de généraliser les retenues collinaires et/ou les réserves. Mais chaque fois que le projet aura respecté les critères comme c'est le cas pour Sainte-Soline, il se fera (...) le stockage hivernal ne peut pas être écarté (...) Les réserves de substitution font partie du panel à mobiliser», a-t-elle déclaré, en répondant à une pique du sénateur Laurent Duplomb (LR, Haute-Loire) invitant les agriculteurs à être «plus performants» en matière de consommation d'eau. Si le guide de mise en oeuvre des mesures des usages de l'eau en période de sécheresse devrait être révisé d'ici la fin février pour anticiper les prochains mois, le gouvernement entend aussi toiletter ce que le sénateur Rémi Pointereau a appelé le «labyrinthe crétois de l'eau». En effet, la multiplicité des acteurs de l'eau dilue les pouvoirs et «émiettent les responsabilités» en matière de gestion de l'eau. Les sénateurs aimeraient d'ailleurs que le principe instauré dans la loi sur l'eau et les milieux aquatiques de 2006 (Lema) («l'eau paie l'eau») soit strictement appliqué. «L'État a piétiné la Lema en diminuant les ressources financières : 400 millions d'euros par-ci, 200 millions d'euros. On est maintenant passé à l'adage : l'eau paie l'État», a-t-il regretté.
Les PTGE au centre des attentions
Comme son nom l'indique, les projets territoriaux de gestion des ressources en eau (PTGE) visent à faciliter une approche globale et co-construite de la ressource en eau dans les territoires. Elle implique les usagers de l'eau d'un territoire (consommation d'eau potable, usages pour l'agriculture, l'industrie, l'énergie, la navigation, la pêche, etc.) dans un projet global en vue de faciliter la préservation et la gestion de la ressource en eau. Cet outil contractuel n'a cependant «pas vocation à être généralisé», a dit Bérangère Couillard. Mais «ils doivent être les plus nombreux possibles surtout quand ils fonctionnent», a-t-elle ajouté. L'instruction du 7 mai 2019, qui vise à encourager en métropole les projets de territoire pour la gestion de l'eau (PTGE), fait l'objet d'un complément qui est «à la signature», a assuré la ministre.
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