Ministère de l'Agriculture : ce qu'il faut retenir du budget 2024
Son contenu, gonflé d'un milliard d'euros, avait été largement dévoilé par Marc Fesneau le 10 septembre. Mais la présentation officielle du budget 2024 du ministère de l'Agriculture a apporté son lot de nouveautés, sur les haies, l'eau et la décarbonation.

Il l'avait annoncé au salon Terres de Jim le 10 septembre, Marc Fesneau a confirmé que le gouvernement va proposer une enveloppe supplémentaire de 1,3 milliard d'euros d'autorisations d'engagement pour son ministère dans le cadre du projet de loi de finances (PLF) pour 2024, qui devrait être adopté par 49.3. Sept milliards d'euros pourront ainsi être déboursés en 2024, en hausse de 17 % sur un an. «C'est l'un des budgets qui connaissent l'augmentation la plus grande parmi les ministères», ce qui «montre la volonté de produire des actes au-delà des mots», a relevé le ministre. Comme attendu, 110 millions d'euros vont être consacrés au plan en faveur des haies, qui sera présenté officiellement le 29 septembre. Autre nouveauté : 80 millions d'euros seront dédiés à la «décarbonation» de l'agriculture, avec des soutiens «tous azimuts» selon les filières, a expliqué Marc Fesneau. Et de ci-ter la «décarbonation des serres» ou la «réduction des émissions des effluents d'élevages». Déjà annoncés, 250 MEUR iront vers la réduction des pesticides (auxquels il faut ajouter 250 MEUR supplémentaires issus de France 2030) et 100 MEUR vers les protéines.
Un «fonds hydraulique agricole»
Moins attendue, la création d'un «fonds hydraulique agricole» a été annoncée, doté de «30 millions d'euros (MEUR) par an» dès 2024, afin de «remobiliser et moderniser les ouvrages existants», autrement dit de «moderniser les équipements d'irrigation», indique le dossier de presse du ministère. Le même jour, le ministère de la Transition écologique a, quant à lui, rappe-lé lors de la présentation de son enveloppe que «le Plan eau dote les agences de l'eau de près de 500 millions d'euros supplémentaires par an, soit une hausse de près de 20 % des moyens en faveur de la préservation de la ressource en eau». Une partie du finance-ment proviendra du relèvement de 20 % le montant de la redevance pour pollution diffuse payée par les agriculteurs utilisant des produits phytosanitaires, soit une hausse de 37 millions d'euros en plus des 145 MEUR collectés chaque année. Du côté du ministère de la Transition énergétique, le cabinet d'Agnès Pannier-Runacher a précisé l'usage qu'il serait fait des 800 millions d'euros (MEUR) annoncés début septembre en faveur du biométhane, dans le cadre de la Planification écologique. Cette enveloppe sera dédiée à l'injection de biométhane dans les réseaux, avec pour objectif le «doublement du rythme d'installation des unités». Concernant les petites installations, «cela se fera à travers le tarif d'achat du biométhane, qui a été réévalué au début de l'été par le ministère», rappelle le cabinet.
Chambres d'agriculture : le réseau salue la hausse du Casdar
Réagissant à la présentation, plus tôt dans la journée, du projet de loi de finances (PLF) pour 2024, Chambres d'agriculture France (ex-APCA) s'est félicitée, dans un communiqué le 27 septembre, de la hausse du budget du ministère de l'Agriculture et, en particulier, du relèvement du plafond du Casdar (développement agricole) de 15 millions d'euros. La tête de réseau demande d'ailleurs que ces fonds - qui peuvent être alloués aussi bien aux instituts techniques, aux organismes nationaux à vocation agricole et rurale (Onvar) qu'aux chambres d'agriculture - permettent de «répondre aux enjeux immédiats des agriculteurs sur le plan environnemental et économique et de tester l'impact de nouvelles pratiques avec des projections à l'échelle des exploitations». En revanche, comme elles le craignaient, les chambres regrettent que le projet de loi ne prévoit pas de hausse de sa taxe affectée (TATFNB), alors que la taxe sur le foncier non bâti, sur laquelle elle est assise, va augmenter de plus de 7 % en raison de l'inflation. «Il n'est pas acceptable que les agriculteurs qui vont voir leur impôt augmenter (...) ne bénéficient pas du retour de la taxe qui est affectée aux chambres.»
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