L'Oise Agricole 03 avril 2022 a 11h00 | Par Cecile Peltier, V.F., L.M.

Un salon de l'agriculture solidaire avec Solaal

Le Salon international de l'Agriculture (Sia) a fait son grand retour du 26 février au 6 mars 2022, après plus d'une année d'absence, avec une édition sur le thème des retrouvailles. L'occasion pour Solaal, accueillie par la FNSEA sur son stand, d'aller à la rencontre de ses donateurs, mécènes, collaborateurs, etc.

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La chaine du don en action pendant le Salon international de l'agriculture, porte de Versailles, à Paris.
La chaine du don en action pendant le Salon international de l'agriculture, porte de Versailles, à Paris. - © Solaal

Lors de cette édition, Solaal a proposé différents événements afin de mettre en avant la solidarité et la générosité des acteurs du monde agricole. Pour la deuxième fois au Sia, l'association a organisé un Challenge de la solidarité, en partenariat avec deux de ses membres, la FNSEA et l'organisateur du salon, Comexposium. Du 26 février au 6 mars, les exposants, ainsi que les agriculteurs de toute la France étaient invités à donner des produits à destination des associations d'aide alimentaire. L'ensemble des dons et promesses de dons qui ont été déclarés durant cette période en France a atteint près de 300 t de produits frais.

300 personnes mobilisés pour une chaîne du don

Le jeudi 3 mars, Solaal a organisé une grande chaîne du don agricole, sa signature depuis 2014. Celle-ci a permis aux Banques alimentaires de recevoir plus de 6 t de produits frais, issus d'une vingtaine de donateurs. À cette occasion, plus de 300 personnes ont accepté de se passer les produits donnés, de mains en mains : parmi eux, de nombreux donateurs de Solaal, les membres du Conseil agricole français (CAF) et des exposants du salon.

Solaal a aussi participé au lancement du Guide du don alimentaire (lire ci-contre). Ce guide, co-ecrit par Solaal, l'Ania, la Coopérative Agricole, la Fédération du commerce et de la distribution (FCD) et la FNSEA, permet de mettre en avant la mobilisation et les actions menées par toute la filière agroalimentaire dans la lutte contre le gaspillage et la précarité alimentaires.

Un nouveau guide pour le don alimentaire

La Coopération agricole, l'Ania (industries agroalimentaires), la fédération du commerce et de la distribution (FCD), la FNSEA et Solaal (don agricole) ont présenté leur nouvelle version du guide du don alimentaire, le 3 mars au Salon de l'agriculture. Cela permettra «d'améliorer les procédures dans les magasins» et «d'améliorer la qualité du don» pour être «plus directement utilisable, utile et efficace» dans les partenariats avec les associations d'aide alimentaire, s'est réjoui le délégué général de la FCD Jacques Creyssel. La précédente version avait été présentée en 2013.

Le nouveau guide fait le point sur les produits qui peuvent être donnés dans le cadre réglementaire, notamment les denrées contenant des produits d'origine animale. En complément, il précise les types d'aliments refusés «systématiquement» par les associations lors des ramasses, dû aux risques sanitaires élevés (produits réfrigérés tels que la viande crue et certaines pâtisseries, fromages non pré-emballés...).

Réductions d'impôt

Il détaille les conditions à remplir pour obtenir une réduction d'impôts au taux de 40 ou 60 %, et propose une trame d'attestation de don à remplir conjointement par le donateur et l'association. Enfin, il rappelle quelles organisations ont l'obligation légale de nouer un partenariat avec une association d'aide alimentaire. Ainsi, les industries et coopératives agroalimentaires sont soumises à cette obligation dès lors qu'elles produisent des denrées alimentaires consommables en l'état et qu'elles génèrent plus de 50 millions d'euros de chiffre d'affaires. En revanche, le secteur de la production agricole n'a pas d'obligation légale de s'engager dans le don.

À cette occasion, Solaal a annoncé avoir intégré une nouvelle fonctionnalité à son application téléchargeable sur téléphone pour que les agriculteurs puissent signaler des dons effectués en dehors du cadre offert par Solaal. Le but est «d'avoir une carte de la générosité de la Ferme France», a indiqué la directrice de l'association Dorothée Briaumont.

Qui pour «faire le boulot» si Solaal n'était pas là ?

La Chambre d'agriculture de la Somme fait-elle «mal» en accordant une subvention à l'association Solaal Hauts-de-France ? La question a été soulevée lors de la dernière session de la Chambre d'agriculture, et autant dire qu'elle a suscité de vives réactions d'indignation. Ainsi, quand le représentant de la Coordination rurale, Jean-Luc Allain y voit «une manière pour la FNSEA de se faire de la pub», les autres élus représentant le monde agricole jugent la remarque «abjecte», selon les mots de Denis Bully lors de l'adoption du compte financier 2021 de la Chambre départementale d'agriculture. «Solaal ne doit pas être un sujet de polémique quand on sait que son rôle est d'aider des personnes en difficultés», a encore défendu M. Bully. «Solaal a été créée par la FNSEA, mais c'est aujourd'hui une association indépendante» a, pour sa part, souligné la présidente de la Chambre d'agriculture, Françoise Crété. Président de la section des retraités de l'agriculture, Francis Damay rappelle que «tous les agriculteurs peuvent donner et peuvent à ce titre bénéficier d'une exonération fiscale». Ambassadrice de l'association pour la Somme, Marie-Françoise Lepers est revenue, quant à elle, sur le rôle de «facilitateur» de Solaal : «Solaal est bien une association indépendante qui met en lien des producteurs avec des associations caritatives. Comment peut-on critiquer ce genre d'initiative ? Si Solaal n'existait pas, qui ferait ce travail ?» La question reste ouverte, comme les portes de l'association pour parvenir à répondre encore mieux aux (nombreuses) sollicitations.

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